VIETNAM – Boucle Nord en 2 roues (1ère partie)

6 juin

ORGANISATION

Aujourd’hui nous quittons l’île de Cat Ba pour nous rendre à la capitale Hanoï. Pour cela, il faudra prendre un bus, un bateau puis un autre bus. Autant dire que le petit déjeuner va être important ! Le trajet sera quand même un peu long, et le déjeuner dans un petit restaurant sympathique sera le bienvenu. Galettes de riz fourrées aux champignons, légumes et omelette, nous mangeons à notre faim. Emie a aimé, pas moi…

Nous allons ensuite nous poser à la chambre que nous avons réservé. Après un peu de repos, il s’agira pour nous d’organiser nos deux semaines qui suivent. En effet, nous avons prévu une boucle à scooter dans le Nord du pays, et il faut que nous planifions nos activités et nos étapes pour rentrer dans le délai imparti par notre visa.

Une fois notre programme calé, nous allons à la gare ferroviaire de Hanoï puisque c’est en train que nous gagnerons notre première destination Lao Cai. En revenant à la guest house, nous sommes surpris par un orage et une pluie diluvienne. Heureusement, nous trouvons refuge… dans un centre commercial ! Première fois que nous mettons les pieds dans un établissement de ce genre en quatre mois et demi. Bon les magasins ne sont pas non plus à profusion mais un passage chez Mango donne des envies de flamber à Emie !

Au final, le portefeuille n’a pas été vidé et le comptable est content. Il faut maintenant retourner à la chambre avant de ressortir chercher à manger. Comme à chaque capitale, nous ne trouvons pas beaucoup d’échoppes où manger correctement à un prix raisonnable. Ici, tout est cher, même le street food et surtout la viande est à profusion. En tout cas dans le quartier. Une nouvelle fois dans ces cas là, nous nous rabattons sur un fast food bien connu, mais ce sera un gros flop. Le poulet d’Emie sera avarié et finalement ce n’est pas la même qualité qu’ailleurs. Dommage !

Après cet épisode culinaire écoeurant, nous retournons à la chambre pour une bonne nuit de sommeil.

7 juin

Ce matin, c’est avec la pluie que nous nous levons. Nous préparons nos sacs pour les deux prochaines semaines puis nous allons au petit déjeuner. Il nous reste ensuite à aller louer le scooter pour les deux prochaines semaines. Nous choisissons une agence réputée, la Flamingo Travel, et nous sommes plutôt satisfaits. Sérieux, louant de bonnes machines et proposant un service de qualité, il n’en fallait pas moins pour être rassurés. Un petit coup de fil à l’assurance pour être sûrs que nous pouvons utiliser une 125 cc et tout est calé. Le reste de la journée pluvieuse sera passé à l’abri à boire du café, de la bière, à travailler sur le blog et à essuyer un nouveau flop dans une autre chaîne de fast food, avec un poulet pas terrible pourtant la spécialité du « restaurant ». Rien à signaler donc, à part un réparateur de chaussures qui a beaucoup insisté pour mettre de la colle et une plaque de caoutchouc sur mes claquettes. Nous connaissons la rengaine, nous ne demandons rien mais une fois la réparation faite, il aurait certainement voulu être payé, et certainement hors de prix. Nous insistons donc autant que lui pour qu’il nous laisse tranquilles.

Après une petite douche à la guest house, il est temps d’aller à la gare ferroviaire. Oui, car pour gagner du temps, nous irons directement à Lao Cai, le début de notre périple en scooter, en train de nuit. Arrivés à la gare, nous faisons charger le scooter puis allons manger un morceau.

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Nous trouvons enfin ce qui aurait pu ressembler à notre QG gastronomique d’Hanoï. Boui-boui, local, plat unique (riz, légumes, tofu), pas cher et très bon. Nous repasserons à Hanoï après le Nord et nous conservons donc l’adresse. Au passage, nous achèterons une plaquette de paracétamol, et nous serons extrêmement surpris. Nous paierons cette plaquette environs 20 centimes d’euro, en nous demandant comment les pharmaciens français pourraient bien justifier le prix que nous payons pour la même chose. Il n’y aurait pas un souci là ?

Il est ensuite l’heure d’embarquer dans le train, et pour couronner le tout, nous aurons une cabine avec couchettes, petits snacks, fruits et bouteilles d’eau. On se croirait dans un vieux James Bond. La classe !

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Train Hanoï – Lao Cai : 1 250 000 d pour deux personnes et le scooter (attention ne pas faire le plein !)

8 juin

SAPA

En tout cas, le trajet est passé très rapidement puisque nous arriverons vers 5h00 du matin reposés et frais pour entamer un tour en scooter qui s’annonce très plaisant.

Première mission, trouver une station service puisque forcément, le scooter est loué pratiquement vide. Et en plus nos amis cheminots vietnamiens n’ont pas hésité à vider le réservoir avant d’embarquer la bécane. Heureusement nous le savions et nous n’avons donc pas fait le plein avant d’embarquer.

Le réservoir plein, nous nous dirigeons ensuite vers Sapa, notre camp de base pendant trois jours. Une trentaine de kilomètres sur une route de montagne, des paysages exceptionnels (il revient souvent ce mot !) de rizières en terrasse et de forêts font passer le temps.

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Nous arrivons donc à Sapa, et première impression, ce n’est pas la ville qui va nous combler sur cette étape. Des chantiers partout, des bâtiments en rénovation, une chaussée défoncée, rien n’est vraiment attirant ici.

Nous nous garons à côté du marché et nous mettons en quête d’un petit déjeuner. Et deuxième impression, tout est bien plus cher que dans le reste du pays. Nous découvrons quand même un petit boui-boui qui ressemble à tous ceux qui nous ont satisfaits depuis plusieurs mois. Et effectivement, café, riz frit aux légumes avec un oeuf, le petit déjeuner est plutôt bon. Mais nous avons commis une erreur de débutants. Nous n’avons pas demandé le prix avant ! Dans ce genre d’endroit d’habitude c’est très bon marché mais là, c’est une mauvaise surprise. Tant pis ça nous apprendra ! Estomaqués, nous allons ensuite faire un petit tour au marché. Nous y rencontrons (sûrement pas par hasard !) une femme Hmong, Mama Sun. Toute petite mais pleine d’énergie, elle parle un anglais parfait et nous propose de nous guider pour un trek de deux jours et une nuit dans son village. Cela nous intéresse, d’autant que nous avions prévu cette excursion ici. Nous prenons les coordonnées de ce personnage haut en couleurs et allons voir une agence pour comparer.

Après réflexion, nous décidons d’aller avec Mama Sun. Elle est beaucoup moins chère que l’agence, mais ce n’est pas ce qui nous a motivé. Nous sommes ici pour rencontrer les gens des minorités montagnardes, et pourquoi pas sortir un peu des sentiers battus. Nous tentons le coup avec Mama Sun car nous serons au coeur de la montagne dans un village authentique. Bon, nous ne sommes quand même pas tombés de la dernière pluie, nous savons pertinemment que nous ne serons pas des pionniers dans son village. D’ailleurs dans la région, les minorités parlent très bien l’anglais et ouvrent des homestays un peu partout. Le tourisme n’en est pas à ses premières heures ici mais c’est comme ça, et tant mieux pour eux !

Une petite sieste plus tard, nous décidons d’aller voir un village où nous pourrons rencontrer des Daos Rouges, une autre minorité ethnique. Direction donc Ta Phin, où dès l’entrée du village (où il faut acquitter 40000d/p de droit d’entrée), nous sommes accostés par quelques femmes en tenue traditionnelle qui les font un peu ressembler au Père Noël. Elles ont le contact facile et parlent bien anglais, et veulent nous faire faire un tour du village. Une fois encore, nous ne sommes pas nés hier et même si elles sont très gentilles, nous savons pertinemment que nous allons devoir subir un moment boutique artisanale.

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Nous allons chez la plus ancienne et on nous offre le thé. Après quelques minutes de discussion, la boutique est ouverte. Et là c’est la compétition entre les femmes, chacune essayant de nous vendre son produit au son des « buy something from me ». Après quelques minutes de réflexion, nous décidons tout de même d’acheter un petit sac. Nous en avions réellement besoin et c’est l’occasion. Emie achètera également un petit bracelet puis nous quittons nos « amies » Daos Rouges.

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Il est vrai que ça peut être un peu pénible que nous, touristes, soyons à chaque fois pris pour des acheteurs compulsifs et riches à millions, mais il faut aussi comprendre qu’à part les champs de riz, de maïs et de légumes, ces familles montagnardes n’ont pas d’autre source de revenus que le tourisme. Elle doivent donc vendre leur artisanat ou accueillir des touristes chez elles. Nous sommes une chance pour elles et c’est normal qu’elles ne veuillent pas la laisser passer.

Nous reprenons ensuite le scooter et retournons à Sapa. Une partie de la route étant totalement cabossée, rocailleuse et boueuse, et c’est crispés que nous retrouvons la chambre.

Nous irons ensuite diner dans un restaurant qui fait de la cuisine vietnamienne, le 24. Nous choisissons un menu avec bière locale, soupe de citrouille, curry de légumes et riz, et fruits frais. La cuisine est excellente et le prix est dans la fourchette de la région. Nous sommes donc repus, comblés et nous pouvons aller nous coucher. Demain nous avons rendez-vous avec Mama Sun, et  il faudra être en forme pour ne pas être lâchés par ce petit bout de femme !

9 juin

Le petit déjeuner avalé et les sacs déposés à l’accueil de la guest house, nous allons au point de rendez vous que nous a fixé Mama Sun, l’église de Sapa. C’est un peu le rendez-vous de toutes les minorités qui viennent vendre leur artisanat et leurs services.

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Nous la découvrons une fois de plus pleine d’énergie et nous annonce qu’aujourd’hui, nous marcherons avec sa fille Chi, guide également. Pas de soucis ! Nous voilà donc partis sur les chemins des hauteurs de Sapa, direction le village de Chi et Mama Sun, Hau Thao.

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Le temps n’est pas au beau fixe et les nuages bouchent un peu la vue, mais ce que nous voyons est tout de même magnifique. Les paysages de rizières et de plantations de maïs sur la montagne sont parfaits pour commencer ce trek.

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La matinée est tout de même assez difficile, puisque nous ne faisons que monter et le déjeuner arrive à point nommé. C’est à ce moment que nous nous rendons compte du monde qu’il y a sur les sentiers. Nous avions bien croisé un grand groupe de seize personnes mais là, nous nous apercevons que c’est l’usine. Chi nous explique que tout ces touristes sont venus via les agences de Hanoï, et sont arrivés en sleeping bus le matin même. La course quoi…

Bref, nous repartons avant tout ce petit monde et nous partageons la route avec un petit groupe de trois jeunes anglais et leur guide Hmong.

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Ce sont des geeks de 18 ou 19 ans et sont un peu bruyants, mais pas méchants. Ils prennent toutes leurs décisions en lançant des dés et en laissant le hasard les diriger. Bizarre ! L’après midi est plutôt courte puisque nous arrivons au village vers 14 heures, mais fatigués et satisfaits de notre journée.

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Une petite douche froide pour sentir le propre et nous allons faire une petite sieste en attendant notre hôtesse.

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Mama Sun est en cuisine lorsque nous nous levons, reposés. Et il valait mieux car elle nous a concocté une soirée chez sa soeur qui sent l’embuscade. Le repas est très bon, riz, soja et nems aux légumes excellents. On sent que Mama est pressée d’aller chez sa soeur, et nous comprendrons pourquoi. Après un petit arrêt à la boutique du village pour acheter une bouteille de happy water (la gnôle locale), nous arrivons chez Mama Sue, la soeur. Un petit groupe (2 anglais, une néerlandaise et une allemande) est déjà attablé et le piège est tendu. Shooters au milieu de la table, un jeu nous est proposé. Il s’agit de lancer une pièce (normalement, c’est avec un bec de poulet que l’on joue !) dans les verres. Lorsque la pièce tombe dans un verre, l’heureux propriétaire du verre doit le boire. Lorsque la pièce tombe dans le verre vide du milieu, tout le monde boit. Et à ce petit jeu, Mama Sun va prendre cher.

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En même temps son mètre cinquante et ses 40 kg ne lui permettront pas de tenir plus de deux ou trois verres et le spectacle va commencer. Totalement délurée, elle va nous régaler avec sa soeur de plaisanteries qui deviendront de plus en plus salaces au fur et à mesure de la soirée. Elle nous apprendra même qu’elle a un boyfriend dans un autre village mais chut !

Il est temps ensuite de partir retrouver nos pénates, non sans un dernier verre de happy water, cette fois macérée avec des feuilles d’opium. Et hors de question de refuser l’hospitalité locale !

Nous allons donc nous coucher, avec la tête qui tourne un peu quand même. Ah et il faut aussi préciser qu’il n’est que 21 heures ! Les soirées commencent et finissent tôt ici !

10 juin

La nuit de sommeil est profonde et tranquille, jusqu’au chant du coq et le réveil des enfants de Mama Sun vers les 4h30 du matin. Elle a 49 ans, mais encore trois enfants de moins de douze ans dans sa maison. Et avec également deux filles déjà mariées, Mama n’a pas chômé !

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Bon nous arrivons quand même à somnoler jusqu’à 7h30 puis il est temps de se lever. Le petit déjeuner concocté par notre hôtesse fait plaisir. Des crêpes au miel et à la banane, est une omelette pour l’énergie. Excellent !

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Aujourd’hui, c’est avec elle que nous marcherons. D’un pas assuré, elle nous fait redescendre dans la vallée et à une cascade. Nous grimperons ensuite un petit moment pour arriver sur les hauteurs en face du village de Hau Thao, direction Ta Van. Le chemin dans les rizières est sympa et agréable, et nous traverserons ainsi le village de Ta Van, dont on voit tout de suite qu’il fait partie des circuits touristiques. Les Homestays y ressemblent plus à des hôtels, et les magasins d’artisanats et les bars à l’occidentale se succèdent. Nous déjeunons avec Mama Sun dans une échoppe de nouilles. Une soupe de nouilles aux légumes, une bière, et nous sentons que Mama est fatiguée. Un peu trop de happy water hier soir peut être ?

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Une heure de marche plus tard, il est temps de quitter notre Mama Sun qui nous aura bien fait rire, pour prendre un scooter et rentrer à Sapa.

Une vingtaine de minutes seulement de trajet, mais suffisant pour changer de caleçon. Les chauffeurs (ou chauffards !) ne prennent aucune précaution sur une route défoncée. Vitesse, coups de guidon, à chaque trou ou virage nous sommes des miraculés de la route.

Enfin, nous arrivons tout de même vivants à la guest house pour une bonne douche, puis un peu de repos. Nous irons ensuite diner au même restaurant que la dernière fois, pour le même menu. Mais contrairement à la dernière fois, le restaurant est plein de familles vietnamiennes, les hommes sur une table, les femmes (et les enfants bien sûr) sur une autre. Le samedi soir est jour de sortie en famille au Vietnam ! Nous aurons même droit à notre verre de happy water, un client venant nous offrir un shooter de ce breuvage.

Une fois repus, nous retournons à la guest house nous regarder un petit film, avant de sombrer dans les profondeurs de la nuit de Sapa.

Train Hanoï – Lao Cai : 1 250 000 d pour deux personnes et le scooter (attention ne pas faire le plein !)

Lao Cai – Sapa : 35 kms, aller-retour Sapa – Ta Phin : 26 kms

Notre Guest House à Sapa : l’Asiana Guest House, 200 000 d la chambre double avec salle de bain et petit déjeuner. Nous l’avons reservée sur Booking.com puisque sinon elle était à 300 000 d. Propre, propriétaire sympa, petit déjeuenr correct.

Pour contacter Mama Sun : 01 65 40 88 523, trek de deux jours et une nuit tout compris (insistez bien sur le tout compris, Mama est une femme d’affaire !) 25$ par personne.

Droit d’entrée à Ta Phin : 40 000d/p

11 juin

LE MARCHÉ DOMINICAL DE BAC HA

Allez aujourd’hui nous reprenons la route sur cette boucle du Nord Vietnam. Notre prochaine étape est Bac Ha, à environ 100 km. Nous partons vers 8h et la route est plutôt bonne malgré les camions et les bus. Le paysage est un peu bouché par les nuages mais c’est agréable quand même.

Dès notre arrivée, nous trouvons un hôtel dans notre budget grâce à une négociation d’Emie et nous pouvons y sentir l’effervescence due à l’attraction principale de Bac Ha, son marché dominical. Il y a un monde fou !

Nous arrivons vers 11h au marché, peut être un peu tard, mais il est vrai que ce marché est immense et plutôt coloré.

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Les minorités ethniques du coin viennent vendre et acheter leurs produits, et cela donne un charme différent des nombreux marchés que nous avons pu voir précédemment. Fruits, légumes, viandes, artisanat, tout se vend et tout s’achète.

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Après avoir déambulé sur le site, nous retournons au restaurant de l’hôtel. Après avoir comparé un peu les prix et les menus, nous nous apercevons vite que tout est cher ici, presque plus cher qu’à Sapa qui n’était déjà pas une ville très bon marché. Donc quitte à payer, autant aller où c’est sensé être bon. Et le restaurant de notre hôtel a plutôt bonne réputation donc nous tentons le coup avec des rouleaux de printemps, du riz frit et des nouilles aux légumes. Pas mauvais, mais un peu gras.

Direction ensuite la chambre pour une sieste, la route a été quand même fatiguante !

Puis nous décidons d’aller voir le seul site d’intérêt à Bac Ha, le palais de Hoàng A Tuong. Il s’agit d’un bâtiment colonial restauré et plutôt charmant.

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Sur le retour, nous achetons deux bières fraîches et des cacahuètes dans une échoppe, ce qui nous permettra de se faire un petit apéro sur la terrasse de la chambre. Nous y assistons au chargement d’un camion de sacs de riz (environ 60 kg) par deux femmes, qui seront supervisées par un homme tranquillement assis sur le camion. Nous avions déjà remarqué cela dans les rizières et dans le bâtiment… Les femmes au boulot, les hommes au bistrot ! Un beau pays pour les femmes le Vietnam !

Enfin, nous irons diner au restaurant de l’hôtel, un curry de légumes bof et des rouleaux de printemps aux légumes, puis retour à la chambre pour se reposer. Demain, il y a pas mal de route qui nous attend !

Sapa – Bac Ha : 95 kms (4h)

Notre guest house à Bac Ha : Ngan Nga Bac Ha Hotel, chambre double négociée à 200 000 d, avec salle de bains et balcon. Pas de petit déjeuner. Le restaurant de l’hotel est correct vu la concurrence mais cher, comme la concurrence. Pas trop de choix à ce niveau.

Conseil : vous pouvez arriver le samedi soir pour être au marché très tôt mais vous devriez réserver l’hebergement à l’avance, les hotels sont pris d’assaut par les touristes, mais aussi par les locaux.

12 juin

ON THE ROAD

Un lever sans réveil, sans pression, un petit déjeuner plutôt copieux, et nous voilà repartis sur les routes du Nord du Vietnam. Notre destination est Ha Giang (150 kms), mais nous savons que nous devrons certainement nous arrêter en cours de route pour la nuit. Le début du trajet se passe bien et la descente vers la vallée est agréable. Nous bifurquons ensuite dans la direction de Ha Giang, et au bout de 45 km de route (une heure et demie ici…) c’est la catastrophe. Je me rends compte que j’ai oublié mon passeport à l’hôtel de Bac Ha. Après m’être insulté de tous les noms, j’appelle le gérant et nous nous mettons d’accord pour qu’il engage une moto-taxi pour faire la moitié du chemin et je ferai l’autre moitié. Cher, mais pas le choix. La notion de service ici n’existe pas, seuls les dôngs sont importants, d’autant qu’il est aussi responsable de ne pas m’avoir rendu mon passeport. Mais bon, c’est moi qui suis dans l’urgence, pas lui. Je laisse donc Emie dans une échoppe sur le bord de la route avec les sacs, et je repars en arrière. Une heure plus tard, je retrouve Emie vivante et passeport en poche (poche allégée de 200 000 d), nous pouvons repartir. La suite du trajet se passera très bien, les paysages passant agréablement le temps.

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Bon pour être tout à fait honnêtes il faut quand même préciser que ces paysages de montagnes seraient encore plus beaux si la déforestation n’était pas clairement aussi visible mais nous ne ferons pas les blasés.

Nous nous arrêterons sur la route manger un riz accompagné de tofu, et repus nous continuerons notre périple.

Inexplicablement, la route si bonne jusqu’à présent devient alors totalement défoncée. La moyenne baisse drastiquement et avec les trous, les pierres, les graviers, la boue, nous ferons 35 km en 2 heures. Avec le trajet déjà dans les roues, nous décidons donc de nous arrêter à Viet Quang, une bourgade à 60 bornes de Ha Giang.

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Nous trouvons difficilement un hôtel dans notre budget, et il s’avèrera être le plus crade que nous ayons fait depuis longtemps. Chambre pas nettoyée, sol dégeu, air moisi… Bref, une nuit et ciao !

Petite consolation, il y a une piscine gérée par les proprios de l’hôtel. Ils nous feront quand même payer l’entrée puisqu’une fois de plus, la monnaie commande tout, et en plus nous sommes des touristes ! Raison de plus pour les faire payer !

Après une petite bière bienvenue, nous faisons donc un plouf dans cette piscine. Et l’eau est fraiche ! Après toute cette journée au soleil, les fesses et le dos endoloris, la baignade est une bénédiction. Il s’agit en fait de l’eau de rivière pompée et cela fait vraiment plaisir.

Nous sommes les seuls touristes et devenons ainsi l’attraction des lieux. Les enfants viennent nous demander d’où nous venons et se moquent gentiment de nous.

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Il est temps ensuite, après une douche, d’aller se chercher à manger et c’est le calvaire. Personne ne parle anglais et dès que nous prononçons en vietnamien le mot « végétarien », on nous répond que ce n’est pas possible de manger ici.

Le calvaire continue lorsque nous assistons à un « accident ». Un camion lancé à toute vitesse va rouler sur un chien que nous avons d’abord failli percuter. Le chien repartira en couinant mais avec surement quelque chose de cassé. Les vietnamiens ne respectent rien quand ils conduisent, ni les autres conducteurs, ni les passants, rien. Cela aurait été un enfant c’était pareil.

Nous trouvons ensuite une gentille mamie qui nous fera un sandwich omelette et une boulangerie nous fournira des gâteaux génoise/crème qui termineront très bien le diner.

Enfin il faut retrouver notre chambre moisie pour la nuit.

Bac Ha – Viet Quang : 140 km (6h)

13 juin

L’ACCIDENT

Nous prendrons aujourd’hui le petit déjeuner chez la même mamie qu’hier soir, sandwich omelette et gâteaux de la boulangerie.

Il faut désormais prendre la route, puisque nous avons prévu d’aller le plus loin possible, mais sans se presser. La première ville que nous traverserons sera Ha Giang, à 60 km de là. La route est cette fois une grande « nationale », avec pas mal de voitures, de scooters et de camions. Au Vietnam, chacun fait ce qu’il veut sur la route, il n’y a pas de code ou alors il n’est pas respecté et encore moins fait respecter. La police est inexistante et la loi du plus gros règne. Les camions doublent alors que nous arrivons en face, c’est à nous de nous écarter, s’il y a de la place. Les scooters s’insèrent d’autres routes croisées sans même un regard. Souvent ils viennent même à contre sens. Quant aux clignotants… Il faut également faire attention aux nombreux chiens qui menacent de traverser, aux troupeaux de buffles capables de prendre une partie de la chaussée, aux enfants parfois très jeunes qui jouent au bord de la route et qui peuvent également traverser sans regarder avant. La sécurité routière est le cadet des soucis des usagers et des piétons.

Et ce qui devait arriver arriva. À l’entrée de Ha Giang, je double une voiture pratiquement à l’arrêt, puis deux gamins sur un vélo. Et subitement, le petit pilote du vélo décide de traverser la route pour aller sur le trottoir d’en face, sans même se retourner pour regarder ce qui arrive. Il me coupe la route et je ne peux pas l’éviter, je le percute de plein fouet à l’arrière. C’est la chute à environ 30 km/h. Les enfants n’auront rien et heureusement ! Même si je ne suis pas fautif, je n’aurai pas aimé faire face à la police vietnamienne ! D’ailleurs, un policier passant par ici parlera avec les badauds arrivés en nombre, puis repartira sans se demander si nous allons bien ou pas. Les badauds en question soignerons nos blessures. J’ai le coude bien amoché, Emie n’a qu’une égratignure mais ne se sent pas bien à cause du choc.

Nous prenons un hôtel dans la rue pour reprendre nos esprits et soigner nos blessures. Il faut aussi s’occuper du scooter puisqu’un rétro s’est cassé dans l’accident.

Nous n’arrivons toujours pas à comprendre comment une société peut laisser faire ces comportements qui coûtent la vie à 30 personnes par jour dans ce pays ! Il faut vraiment le voir pour le croire. En France, il y a peut être trop de répression, de présence policière sur les routes. Nous sommes des chauffards dès que nous dépassons la limite de vitesse de 2 km/h. Il y a surement un peu de modération à avoir chez nous, mais à aucun moment nous ne voudrions d’une circulation telle que nous la vivons au Vietnam.

Bref, nous passerons l’après midi à nous reposer et à panser les plaies. Nous déciderons demain si nous continuons ou pas notre route, et en attendant, nous irons manger à Ha Giang. Pour cela, nous reprendrons la bécane. Et oui lorsqu’on tombe de cheval…

Pas de soucis particulier, nous mangeons du riz et du tofu, puis nous rentrons nous coucher. En attendant le lendemain pour voir si tout va bien.

Viet Quang – Ha Giang : 60 km (1h30)


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