SIEM REAP
24 avril 2017
Ce matin, c’est Khamla qui nous emmènera à la frontière cambodgienne. En effet, nous lui avons proposé de lui donner la même chose que si on avait pris le bus et il a accepté. Nous avons préféré lui donner la somme plutôt que de la donner à une compagnie de bus.
Nous arrivons donc au poste frontière entre le Laos et le Cambodge. Nous étions prévenus que des dessous de table étaient demandés, mais nous avions la ferme intention de ne rien donner. Bon pour sortir du Laos, le tampon nous aura quand même coûté 20000 Kips (environ deux euros) chacun. Nous avons demandé pourquoi, si nous pouvions avoir un reçu, mais nous nous sommes heurtés au silence et au dédain des agents corrompus. Pas le choix, pour sortir il a fallu les payer. L’envie de vomir n’est pas loin mais ce n’est rien comparé au poste d’entrée au Cambodge.
Le visa coûte 30$ chacun et au guichet d’obtention du visa, l’agent nous demande 35$ chacun pour le visa et le tampon. Nous refusons et cela le met en rage. Il nous crie de payer tout de suite, mais nous refusons et patientons.
Un autre agent vient nous voir et nous explique en français qu’il faut que nous payons 30$ pour le visa et 5$ pour le « service » du tampon. Nous lui expliquons que nous voulons un reçu, qu’il ne peut bien sûr pas donner puisque c’est illégal. Bref, nous attendons qu’un nouvel agent prenne place au guichet (les agents viennent et partent, peut-être pour tenter leur chance de récupérer des dollars..) et sans rien dire, nous lui donnons les passeports et 60$ seulement, pour les visas. Il s’exécute et nous obtenons nos visas. Il nous faut maintenant obtenir les tampons ! Nous nous dirigeons donc vers le guichet qui octroie les tampons, en se disant que s’ils nous demandent le bakchich, nous répondront que nous l’avons déjà donné au précédent agent. Et oui il n’y a pas de reçu ! Mais nous n’aurons pas besoin du subterfuge, les agents du guichet ne nous demanderons rien et nous passerons sans s’être prostitués.
Petite info aux voyageurs, à notre avis il faut essayer d’attendre les changements d’agents. De plus, les agents délivrant le visa essaient de récupérer le bakchich des tampons et il peut très vite y avoir confusion. N’hésitez pas à attendre et refusez de payer pour le tampon c’est totalement illégal. La plupart des touristes paient sans rien dire, ce qui encourage ces agents corrompus à continuer leur petite magouille. Nous ne sommes restés au poste frontière qu’une petite demi-heure, nous n’avons donc pas perdu de temps !
Nous étions à la frontière tôt (vers 8h/8h30) et en une demi-heure nous avons vus au moins 4 ou 5 agents différents. Il faut aussi tendre vos passeports en ne demandant que les visas (précisez que vous paierez les tampons au prochain guichet) et sortir 30 dollars, pas plus.
Bref, une fois ce petit épisode terminé, nous voici donc au Cambodge. Nous achetons notre billet pour Siem Reap et nous patienterons environ 3 heures avant de monter dans un minivan. Le temps pour nous de jouer aux cartes avec une allemande, et un américain qui nous fera découvrir un mini jeu de société appelé « Coup », plutôt sympa, simple à comprendre et avec des parties rapides.
Le minivan nous amènera à la station de bus de Stun Treng, et nous dit de patienter pour le bus qui nous emmènera à Siem Reap. Et 40 minutes plus tard, c’est le même chauffeur, avec le même minivan, qui nous dit de monter pour aller à Siem Reap. Bizarre, d’autant que ce sont les mêmes passagers que précédemment…
Le trajet sur une route plutôt correcte est un peu long, et nous arrivons de nuit. Un petit Tuk-Tuk pour le petit hôtel que nous avons choisi et nous voilà posés. Nous ne redescendrons que pour trouver un petit truc à manger (nouilles frites avec un oeuf frit) et il est bien temps de se coucher après une cette journée fatigante.
25 avril 2017
Le rythme de la semaine à Don Khong est toujours là et c’est très tôt que nous nous levons.
Aujourd’hui, pas de programme particulier, nous décidons d’aller au marché de Siem Reap pour trouver un petit déjeuner. Après un sandwich omelette et un fruit shake, nous trouverons des beignets à la banane qui terminerons de la meilleure des manières ce petit déjeuner.
Nous nous apercevons d’une chose plutôt bizarre. Au Cambodge, la monnaie est le Riel. Pourtant, tous les prix sont affichés en dollars américains, et on paie tout dans cette monnaie, souvent en billets de 1 dollar. Pour ce qui est des centimes, on paie en Riel (1$=4000R). Pour payer 1,50 $, on donne un billet de 1 dollar et 2000 Riel. Il va falloir s’y habituer, mais c’est plutôt simple en fait.
Nous ferons un petit tour au marché, immense est très fréquenté.
Siem Reap est plutôt agréable et il fait bon s’y balader.
Nous prenons les informations pour les locations de vélos, les bus pour Battambang (notre prochaine étape), et nous décidons d’éviter la chaleur en nous réfugiant à l’hôtel pour planifier notre visite des temples d’Angkor qui aura lieu demain. En effet, nous avions prévu de prendre le pass de trois jours pour visiter tranquillement une des plus belles choses du monde, mais depuis janvier, les prix se sont envolés (plus de 50% d’augmentation !). Nous n’irons donc qu’une journée, à partir du lever du soleil.
Nous décidons ensuite d’aller visiter les chantiers école de Siem Reap. À la base une association qui permettait de transmettre un savoir artisanal (travail de la pierre, du bois, peinture, céramique…) à des jeunes défavorisés, la structure s’est développée à vitesse grand V pour devenir une belle enreprise qui a gardé sa mission initiale. Les boutiques parsemant le pays et vendant les produits fabriqués à l’école étant une source de revenus permettant de bien rémunérer les élèves devenus salariés et d ‘investir dans des machines performantes. Un modèle plutôt intéressant.
Puis nous rentrons pour une petite sieste (et oui ce sont les vacances !) et il va être temps d’aller se chercher à manger et louer les vélos. Bon il faudra quand même attendre une petite heure puisqu’un orage a éclaté et que les pluies sont trop fortes pour sortir.
Cette petite sortie de fin d’après midi nous donnera la certitude que nous mangerons correctement et pas trop cher au Cambodge. Des stands de street food avec nouilles khmers frites, des brochettes de viandes plutôt appétissantes (je vais peut-être essayer !), et surtout des desserts et gourmandises très appétissantes !
D’ailleurs, après une bonne assiette de nouilles khmers aux légumes et épices, nous nous laisserons tenter par une crème glacée noix de coco-fraise. Sur une plaque réfrigérée, la crème glacée est faite devant nous et à une vitesse impressionnante. Du coup pas de problème de chaîne du froid et c’est un délice.
Repus et contents d’avoir enfin pu regoûter à ce genre de dessert, nous allons nous coucher, puisque demain nous devrons partir à 5h00 du matin pour admirer le lever de soleil sur Angkor Vat.
26 avril 2017
Comme prévu, le lever à 4h du matin est dur, mais c’est tout de même pour aller voir un des sites les plus exceptionnels du monde ! Nous prenons les vélos et nous dirigeons vers les temples d’Angkor. Nous arrivons à un checkpoint, où les billets sont vérifiés. Nous n’avons pas nos billets et demandons où est le guichet. On nous répond qu’ils n’en vendent pas sur place et que le centre de vente est à 6 kms ! Et le soleil qui commence tranquillement à poindre… Quelle erreur de débutants nous aurions du nous renseigner avant… Bon ben ce sera pour le lendemain alors ! Un peu rageant mais ce n’est pas grave nous ferons aujourd’hui ce que nous avions prévu pour le lendemain ! C’est à dire rien… Repos !
En revenant, nous tombons sur un marché où nous serons les seuls touristes. Nous prendrons notre petit déjeuner (sandwich omelette et beignets banane) dans un petit parc puis nous irons au centre de vente des entrées au temple. Effectivement, c’est loin ! Nous prendrons donc nos pass pour la journée de demain puis retournerons à Siem Reap pour boire un petit fruit shake. Puis retour à l’hôtel pour du repos, de la fraîcheur (oui dehors il fait 35/40 degrés !) et encore du repos.
Dans la soirée, après avoir été boire une bière au pub, nous retournerons à notre petite cantine pour y manger des nouilles khmers aux oeufs et aux légumes. Un petit dessert nous attend encore puisque la crème glacée étant délicieuse, nous craquerons de nouveau. Parfum yaourt vanille et noix de coco cette fois.
Après avoir aussi bien mangé, nous pourrons retourner à l’hôtel pour nous coucher, demain nous referons une tentative pour entrer aux temples…
27 avril 2017
Allez cette fois c’est la bonne ! Lever 4h, départ 4h30, nous passons le checkpoint à 5h00 pour entrer à Angkor Vat. Dans la pénombre, la silhouette du temple est magistrale.
Peu à peu le soleil se lève et les couleurs apparaissent. Le temple se lève en même temps que le soleil (et la foule aussi !) et à la lumière du jour, Angkor Vat nous révèle ses siècles d’existence.
Après ce moment unique, nous entrons dans le temple. Sa réputation n’est plus à faire et sa beauté est incroyable. La précision des gravures, les représentations des différents acteurs du royaume Khmer au temps de sa grandeur, ainsi que la précision de cette construction font de la visite d’Angkor Vat un plaisir.
Une fois ressortis, nous nous dirigeons vers les vélos pour aller dans la cité d’Angkor Thom. Le chemin est agréable et ombragé. Nous nous arrêtons manger des beignets à la banane (oui c’est délicieux donc nous n’hésitons pas !), puis reprenons la route.
Nous passons la grande porte de la cité et nous dirigeons vers un autre temple incontournable, le Bayon.
Ce temple est un des plus majestueux de la cité et même s’il n’a pas la magie d’Angkor Vat, il a son propre charme. Nous l’imaginons au milieu de la jungle comme il l’était à l’époque de sa découverte et c’est plutôt impressionnant.
Nous nous rendons ensuite au Baphuon, un temple en pleine restauration. Moins impressionnant que les deux précédents mais intéressant tout de même, puisque les personnes en charge de la restauration doivent assembler les pierres une à une, sans « modèle ». En effet, lors de la guerre civile, les documents qui donnaient les instructions de remontage ont été détruits ! C’est comme faire un puzzle sans la photo modèle…
Direction ensuite en vélo le Preah Khan. Ce temple est un peu reculé et après avoir traversé un pont et une petite balade à l’ombre nous arrivons à un bâtiment. Dédale de couloirs et de sculptures, ce temple est un des plus grands du site.
Nous ne sommes toujours pas férus de temples et la fatigue et la faim se faisant ressentir, nous décidons de faire un dernier temple incontournable et de rentrer.
Après un petit quart d’heure de vélo, nous arrivons au Ta Prohm, un vestige plutôt qu’un temple puisqu’en très mauvais état. Le charme de cet édifice vient du fait qu’il est partiellement en ruines et que la nature reprend petit à petit ses droits. Racines des arbres sur les remparts, lichen, Ta Prohm est à lui seul un décor de cinéma.
Nous reprenons donc les vélos pour un retour à Siem Reap qui paraitra plutôt long. Nous y rendons nos montures et prenons un déjeuner dans un restaurant Khmer. Omelette, pain et rouleaux de printemps, le tout arrosé de fruit shake.
Puis retour à l’hôtel pour une petite sieste et un petit travail photos/blog.
Une fois reposés, direction le pub pour une petite bière. Nous en profitons pour y acheter des viennoiseries pour le petit déjeuner du lendemain puisqu’elles sont à demi-tarif à partir d’une certaine heure (et oui ici un pub peut aussi faire boulangerie !).
Enfin, nous retournons diner au stand de rue qui nous a bien plu pour une assiette de nouilles khmers aux légumes et aux oeufs. Forcément, tant que nous le pouvons encore nous prendrons un dessert au stand de glace pour Emie, un pancake banane pour moi.
C’était notre dernière soirée à Siem Reap puisque demain nous quitterons la place pour nous diriger à l’ouest vers Battambang.
Notre Guest House à Siem Reap : le Mini Hut Hostel, dortoir (6$ pour deux personnes, offre spéciale !) avec salle de bains commune, sans petit-déjeuner. Malgré la venue d’un énorme cafard, l’ensemble est très propre (ce qui peut paraître bizarre !) et le personnel est sympa.
Location de vélos de ville : 2$ les 24h (pas besoin de VTT)
Tarifs Temples d’Angkor : 37$ la journée, 62$ les trois jours
Bus Siem Reap – Battambang : 5$/p
BATTAMBANG
28 avril 2017
Nous disons aujourd’hui au revoir à Siem Reap, où nous nous sommes plutôt bien sentis, pour rejoindre Battambang, une destination beaucoup moins touristique.
Le bus local mettra 4 heures et nous serons les seuls touristes à la station de bus. Les tuk-tuks se jettent littéralement sur nous, mais pas de chance, l’hôtel a dépêché un pick up pour nous…
Le chauffeur parle très bien français et nous indique qu’il vient de finir ses études en économie. Avec des amis il a monté une petite structure pour faire des circuits. Après s’être enregistrés, Mr Vany (c’est le nom du chauffeur) nous explique les différents circuits qu’il propose et pour une fois, nous avouons que nous ne serons pas contre se faire balader un peu dans les faubourgs de Battambang.
Nous prendrons le temps de la réflexion et nous lui disons que nous le rappellerons.
Un petit tour dans la ville s’impose maintenant. Battambang est présentée comme une cité coloniale, avec des bâtiments de cette époque et un charme grâce à cela.
Nous sommes un peu déçus car il n’en est rien. Le peu de bâtiments coloniaux a été transformé en boutiques, et la ville n’est pas charmante du tout. Bon la balade n’est pas désagréable, mais on est loin de Luang Prabang par exemple.
Après avoir galéré à trouver un bar, nous boirons une petite bière en attendant l’heure du diner. Le tout sous un ciel très menaçant. Puis direction une échoppe de nouilles chinoise qui nous servira une assiette de nouilles frites aux oeufs et légumes, le tout fait maison. Une des meilleures que l’on ait mangé, et nous nous y connaissons en nouilles aux légumes !
Un petit tour au supermarché du coin pour trouver une petite touche sucrée puis retour à l’hôtel.
Enfin, nous prenons rendez-vous avec Mr Vany le lendemain à 8h30, en espérant que nous passerons une bonne journée.
29 avril 2017
L’orage et la pluie ont duré toute la nuit et en se réveillant ce matin, nous voyons la rue totalement inondée. Pourtant, le temps d’une douche, l’eau est redescendue et nous partons en quête d’un petit déjeuner. Direction un restaurant végétarien tenu par une famille cambodgienne. Le resto est plein et le stand à emporter tourne à plein régime. Que des locaux, signe évident que la nourriture est bonne et pas chère.
Nous nous laisserons tenter par du riz, avec des oeufs et de la « viande végétarienne », en fait une sorte de friture de légumes et de champignons mélangés, ressemblant à de la viande. Et confirmation, le tout est excellent. Nous rajouterons deux petits cake noix de coco et un thé glacé pour Emie, un café au lait glacé pour moi, et le petit déjeuner est une réussite.
Nous rentrons à l’hôtel puisque c’est la que Mr Vany viendra nous chercher pour une journée de visite. Le départ est un peu chaotique puisque nous tomberons en panne au bout de quelques centaines de mètres. Pas grave, un peu d’essence, de la bricole et c’est reparti !
Nous commencerons par la visite d’une pagode, le Preah Vihir. Mr Vany nous expliquera un peu l’histoire de Buddha, et aura surtout envie de nous faire partager sa philosophie de la vie par rapport aux religions.
Après un petit arrêt sur un pont construit pendant le protectorat français, nous irons visiter une maison traditionnelle cambodgienne dans le village de Vat Kor.
Cette maison a été entretenue depuis 5 générations et a traversé la période la plus noire de l’histoire récente du Cambodge. En effet, la propriétaire est la seule de sa famille à avoir survécu au régime des Khmers Rouges. La maison en porte les stigmates, puisqu’à cette époque elle a été réquisitionnée pour servir de cantine aux militaires du village. C’est le neveu de la propriétaire qui nous fera la visite dans un français impeccable, et qui nous parlera de ses projets pour cette maison. Chambres d’hôte, association avec les gens du village pour vendre des articles locaux, il nous explique que dans ce pays pour s’en sortir, on ne doit attendre aucune aide du gouvernement. Seules des ONG ou des aides extérieures peuvent aboutir, mais le mieux est de se débrouiller tout seul. On apprendra aussi qu’il y a beaucoup de ressentiment envers les Vietnamiens et les Thaïlandais. En effet, à cause des occupations successives de ces deux pays, des relations obscures du gouvernement cambodgien avec ces deux pays et des mariages arrangés avec la famille royale, l’économie du pays et ses ressources naturelles sont largement aux mains des Vietnamiens et des Thaïlandais. Nous apprendrons d’ailleurs que la manne financière de la billetterie des temples d’Angkor (plus de deux millions de visiteurs par an) va au Vietnam ! Écoeurant…
Nous continuons notre petit tour avec une dégustation de vin. La seule exploitation de vignes du pays est dans la région de Battambang, vers la frontière. Nous ne verrons pas ces vignes, mais nous pourrons goûter ce qu’ils en font. Au programme, un verre de vin rouge (normal jusque là), un verre de brandy (?), un verre de jus de gingembre et miel (??) et un verre de jus de raisin. Le jus de raisin est classique, le jus de gingembre est très « gingembré », et le brandy n’est pas bon. Quant au vin rouge, il est immonde ! Bon ce n’est pas leur truc et ils débutent, laissons leur le temps, beaucoup de temps, pour apprendre !
Une fois passé ce flop, retour au tuk-tuk pour aller au Nord de Battambang. Un ancien temple de la période angkorienne, le Ek Phnom nous est proposé. Il est en ruine et pas entretenu, mais la pagode située à côté est plutôt jolie. La véritable attraction du lieu est l’immense Bouddha assis en pierre qui surplombe le site.
Mr Vany en profitera pour nous expliquer un peu l’histoire de son pays et les manoeuvres politiques des Vietnamiens et des Américains pour contrôler le pays au cours des années 60/70. On s’aperçoit que les américains ont largement été responsables de l’instabilité du pays et que finalement, ils n’apprennent pas grand-chose de leurs échecs passés. En effet, grâce à leurs bombardements intensifs, ils ont réussi à se faire détester et à jeter les cambodgiens dans les bras des Vietnamiens et des Khmers Rouges. S’en est suivi le régime de Pol Pot et ses atrocités (que l’on ferait bien d’apprendre dans nos écoles…) puis des guerres civiles et l’occupation par le Vietnam.
Après ce petit cours d’histoire, nous reprendrons le tuk-tuk pour voir un peu comment la campagne cambodgienne essaie de s’en sortir. Nous arriverons chez une femme qui fabrique de l’alcool de riz. En mélangeant toute sorte d’épices (poivre, piment, gingembre, ail…) elle fabrique de la levure. Puis elle cuit du riz et le mélange à la levure. Repos pendant quelques jours puis distillation. Le résultat n’est pas mauvais et la mise en bouteille est intéressante. L’alcool peut être mélangé à des fruits (bananes ou jackfruit) ou à des cobras pour des vertus médicales (…).
La suite de la visite nous emmènera chez des fabricants de galettes de riz. En mélangeant de la farine de riz avec du sel et de l’eau, puis en étalant cette pâte et en la cuisant à la vapeur, les femmes de la maison fabriquent des galettes de riz qui serviront à la confection des nems et des rouleaux de printemps.
Après une dégustation de ces produits, Mr Vany nous emmène voir la confection de bambous fourrés au riz gluant et haricots, une spécialité de la région. Le riz est cuit après avoir été fourré dans un morceau de bambou. Bon ce ne sera pas un must de la cuisine cambodgienne, mais on aura au moins gouté.
Lors de ces trois petites visites, Mr Vany nous expliquera qu’au Cambodge, il n’y a pas beaucoup d’entreprises qui emploient. Au moins dans les campagnes, où la grande majorité de la population vit. Il faut donc que chaque famille fabrique sa propre spécialité pour en vivre. Il nous expliquera aussi que le Cambodge est une terre fertile, et que l’espace ne manque pas. Malheureusement, il n’y a pas de savoir faire en agriculture, le manque d’instruction de la génération Khmers Rouges et le verrouillage par le Vietnam en étant les principales causes. Pourtant, Mr Vany est optimiste pour l’avenir. L’arrivée d’internet et des jeunes générations devraient permettre la diffusion de l’information, et les élections de l’année prochaine seront très importantes si le Cambodge veut enfin avoir une réelle indépendance politique et économique.
Enfin, la dernière visite est un mémorial des victimes de la folie des Khmers Rouges dans la région. Plus d’une dizaine de milliers de personnes ont été tuées en un mois dans cette région en 1975, et nous apprendrons que les pagodes ont été utilisées comme prisons, et celle de Vat Samrong Knong a donc été la scène d’un massacre. Petite parenthèse, le régime de Pol Pot réservait aux mosquées l’élevage de cochons, et la seule nourriture données aux prisonniers et soldats musulmans était la viande de porc. Un peu plus de 20% de nos concitoyens doivent trouver l’idée géniale…
Il est temps désormais de rejoindre l’hôtel pour un peu de repos, une douche, pour repartir diner à notre cantine chinoise, l’échoppe de nouilles maison.
La journée passée avec Mr Vany était vraiment un bon choix. En effet, Battambang et sa région ne sont pas vraiment des destinations enchanteresses. Mais avec un guide comme lui, nous avons pu avoir un aperçu de la campagne cambodgienne mais surtout de son histoire. Le Cambodge est un pays qui a été martyrisé, essoré, et les habitants continuent à en payer le prix. En espérant que si changement il y a, cela se fera dans le calme…
Notre Guest House à Battambang : le First Hotel, chambre double avec salle de bain (7$ la nuit sans petit déjeuner). Assez propre, personnel très souriant, connexion wifi difficile.
Tour avec Mr Vany : 25$ pour deux personnes. Nous avons été satisfaits de la visite, personnalisée et attentionnée. Vraiment une bonne journée.
Pour manger bien et pas cher, un restaurant végétarien (Vegetarian food restaurant ouvert jusqu’à 14h uniquement) et une échoppe de nouilles chinoises faites maison (le Lan Chov Khorko Miteanh)
Bus Battambang – Phnom Penh (avec arrêt à Krakor) (5$/p)
KOMPONG LUONG, LE VILLAGE FLOTTANT
30 avril 2017
Nous quittons aujourd’hui Battambang pour aller visiter un village flottant sur le Tonlé Sap, Kompong Luong.
Ce village flottant est accessible depuis la ville de Krakor, sur la route de Phnom Penh. Petite bizarrerie, un peu comme au Myanmar, nous paierons le même prix que si nous allions à Phnom Penh, alors que nous nous arrêtons à mi-chemin !
Bon, nous nous arrêtons donc à Krakor, un « beau port de pêche » comme on dit chez nous. Une ville totalement paumée, avec seulement deux guest-houses. L’une d’elle est située juste à l’endroit où nous descendons du bus et après un rapide coup d’oeil, nous choisissons d’y rester cette nuit.
Il faut maintenant passer par la case tuk-tuk et la sempiternelle séance de marchandage insupportable. L’accès au village est à 5 Km, et le premier escroc nous demandera 10$ pour l’aller et retour, soit le même prix que pour faire 3h de bus… Nous repartons avec un sourire forcé et en nous suivant, le prix passe à 8 puis 6$. Toujours trop cher et comme l’escroc n’a pas été correct, nous en resterons là. Un deuxième chauffeur viendra nous faire une offre exceptionnelle ! 3$ pour l’aller seulement. Il pourra donc rentrer chez lui. Après une centaine de mètres, un de leurs amis en scooter viendra nous offrir ses services pour 4$ l’aller et retour. Vendu.
Arrivé au petit amas de maisons au bord du lac, nous voyons la pauvreté à l’état pur. Des maisons de bois non entretenues, des gens sales, mais moins sales que leurs vêtements, des tonnes de déchets. Déchets d’ailleurs qui lors de la saison des pluies sont engloutis par le lac gonflé par les précipitations.
Nous trouvons ici un stand de l’office du tourisme local qui propose des tours en bateau pour « visiter » le village flottant. C’est la seule structure à faire cela, nous passerons donc par eux.
La conductrice du bateau nous amènera pendant une heure à Kompong Luong.
Le village flottant est divisé en deux parties. Une partie vietnamienne, où les gens nous regardent sans émotion, sans sourires, et une partie Khmer, plus souriante et plus agréable.
Sur un lac hyper pollué, une eau marron, voire verte fluo par moments, où flottent toutes sortes de déchets plastiques, des maisons flottantes sont attachées les une aux autres pour faire une seule entité. Nous y voyons des pêcheurs ou des enfants s’y baigner, alors que nous n’y tremperions pas un doigt de pied.
Dans le village, tous les services sont disponibles. Boutiques d’alimentation, de téléphonie, bars (certains avec des billards), guest-houses, stations services, garagistes (pour bateaux bien entendu)… Il y a même une église, une école, une pagode, un « hôpital »…
Après une petite heure de visite, nous revoilà donc au morceau de village immonde, que notre conducteur de scooter nous fait rapidement quitter.
Nous avions projeté à la base de dormir sur le village flottant, mais notre sixième sens nous a préservé d’un moment s’annonçant pas très agréable.
Nous avions également prévu de repartir le lendemain pour Koh Kong et le sud du pays, mais le bus pour cette région passe par Phnom Penh. Nous y descendrons donc pour y passer deux jours et nous changerons nos plans.
Après un diner très simple nouilles vapeur et légumes arrosées d’une bière, nous rentrons à la GH pour une longue nuit de sommeil.
Petite information voyageurs : nous conseillons cette visite si vous passez par la route entre Battambang et Phnom Penh. Si vous devez faire un détour ou si vous n’avez pas trop de temps, l’intérêt de Kompong Luong n’en vaut peut être pas la peine.
Notre Guest House à Krakor : la Paris Guest House, 9$ la chambre double avec salle d’eau. Pas exceptionnelle mais suffisant pour une nuit. Propreté limite mais on a vu pire. De toutes façons, pas trop le choix à Krakor…
Tour en bateau sur le Tonlé Sap : 13$ pour une heure de visite
Bus Krakor – Phnom Penh : 5$/p
PHNOM PENH
1er mai 2017
Ce matin nous prendrons un petit déjeuner à base de riz vapeur aux légumes et aux oeufs, ainsi qu’un café au lait glacé (un délice !).
Le rendez-vous pour le bus étant à 8h00, c’est à cette heure-ci que nous nous dirigeons vers le petit arrêt de bus, en se demandant combien de temps nous allions attendre, puisque c’est le bus qui vient de Siem Reap qui nous prendra en passant. Et une chose incroyable se passe, le bus arrive à 8h01 ! Le trajet passe plutôt bien et c’est vers midi que nous arrivons à la station de bus de la compagnie à Phnom Penh, la capitale cambodgienne. Bien entendu, les tuk-tuks sont à l’affût. Notre hôtel étant à environ 4 ou 5 km, nous nous interdisons de dépasser les 3$ pour un trajet. Le conducteur nous propose un premier prix, 6$ chacun. Fin de non recevoir, il nous a pris pour des américains doublés d’abrutis. Nous partons et en nous suivant, le prix baisse de moitié en moins de quinze secondes. Une nouvelle fois nous répondrons qu’il vient de perdre une course à en vouloir trop. Nous irons donc à pied. Une petite heure de marche avec les sacs sur le dos et nous arrivons à notre hôtel. Cette fois nous avons craqué. Hotel quatre étoiles avec piscine !
Bon à la base ce n’est pas si cher puisqu’on est en basse saison, et en plus nous allons profiter d’une offre de parrainage sur un site de réservation en ligne. C’est donc un craquage raisonnable.
Une petite douche et nous voilà de nouveau arpentant les rues de la capitale, direction le musée Tuol Sleng. Ce musée est une ancienne prison secrète, la prison S-21 qui pendant le régime de Pol Pot a vu environ 20000 prisonniers subir des interrogatoires et des tortures avant d’être exécutés. Grâce à l’audio guide, indispensable pour comprendre l’histoire horrible de ce site, nous en apprenons plus sur ce qui s’est passé au Cambodge entre 1975 et 1979.
Cette histoire plutôt récente est encore en train de plomber ce pays, et certains anciens que nous croisons ont vécu les atrocités des Khmers Rouges (emprisonnements, déplacements et travaux forcés…). Environ 3 millions de cambodgiens ont été massacrés en un peu plus de 3 ans, ce qui a sacrifié une génération entière. Les premières cibles étant les intellectuels (médecins, ingénieurs…), tous les « cerveaux » du pays ont été éliminés et le pays commence tout juste à s’en relever.
La visite de 2h30 a été très intéressante et c’est marqués que nous retournons à l’hôtel profiter de la piscine en soirée. Sans oublier bien entendu de prendre sur le chemin un petit repas, léger, salade de papaye et salade de maïs.
Un plouf, une douche, puis une bonne nuit de sommeil.
2 mai 2017
Ce matin, nous avons prévu de visiter le palais royal et le musée national.
Après un petit déjeuner, c’est à pied que nous ferons le trajet jusqu’au palais royal, nous permettant de visiter la ville. Sans être désagréable, la capitale n’a pas de charme particulier.
En arrivant peu après l’ouverture au palais royal, nous avons une première désillusion. Nous ne serons pas les seuls sur le site. En effet, plusieurs bus de touristes asiatiques entrent en même temps que nous. La deuxième désillusion arrive au guichet. Depuis le mois d’août, le prix d’entrée est passé de 5$ à 10$, sans justification aucune. La pilule est difficile à avaler mais nous sommes venus jusqu’ici donc… Nous payons et en entrant, troisième désillusion. Nous sommes censés visiter le palais royal, mais le palais en lui même est hors de vue et la zone est réglementée. Pas de touristes autorisés ! Nous aurons quand même le droit de nous promener dans la cour, avec quelques jolis bâtiments et la salle du trône… où nous ne pourrons pas non plus entrer ! Nous continuons la visite et arrivons à la pagode d’argent. Ici nous pourrons y entrer et c’est au milieu d’une bonne centaine de touristes asiatiques que nous verrons le buddha d’émeraude, le clou du spectacle. Fin de la visite.
Malheureusement, cette visite est une déception. Certes l’endroit est très joli, les bâtiments et la pagode sont des lieux d’intérêts. Mais le prix a tout gâché, surtout que le palais royal est en fait inaccessible. Ajoutons à cela des centaines de touristes chinois et vietnamiens insupportables, sans foi ni loi, n’hésitant pas à pousser pour passer devant, et à faire comme s’ils étaient seuls au monde. Mais peut être est-ce juste le choc culturel…
Bon après ce flop nous nous dirigeons avec un peu moins d’enthousiasme vers le musée national Khmer. Alors le prix n’a pas augmenté (5$/p), mais le musée n’a pas un grand intérêt si on n’est pas spécialiste ou passionné de sculptures, de tableaux et de petits objets anciens.
Ce demi-flop nous amène devant un café au lait glacé (toujours un délice !) à décider que l’après midi sera passée autour de la piscine, à ne rien faire du tout. En chemin, nous passons devant un fast-food et décidons que c’est ici que nous déjeunerons. Ce fast-food mensuel passe vraiment bien et c’est sans remords que nous rentrons à l’hôtel pour une après midi tranquille.
Vers 16h30, nous décidons de repartir dans les rues de Phnom Penh. Au stade Olympique, des séances d’aérobic sont organisées dans les tribunes. Tous les niveaux sont représentés et plusieurs séances se déroulent en même temps. Les musiques et les consignes des coachs se mélangent, mais ça ne perturbe pas les pratiquants.
Ce n’est encore pas aujourd’hui que nous ferons une séance (3 mois sans sport !) et pire, sur le chemin du retour nous ne trouverons rien à manger à part des stands pas chers d’intestins de porcs ou des restos hyper chers de plats occidentaux. Toujours sans remords, c’est au même fast-food qu’à midi que nous dinerons. Et il passe au moins aussi bien que plus tôt dans la journée !
Retour à l’hôtel pour un dernier plongeon dans la piscine, avec une petite bière, puis une douche et extinction des feux après cette bonne petite journée.
Notre hôtel à Phnom Penh : l’Eco Boutique Hostel, chambre double très spacieuse, très propre avec salle de bains. 24$ la nuit avec petit déjeuner. Un gros point positif, la piscine très agréable après une journée de visites.
Entrée musée national : 5$/p
Entrée Palais Royal : 40000 Riels/p
Pour aller à Preah Sbat (sur la route de Kampot dans la province de Takéo) : Tuk Tuk (3$/p) puis mini van (5$/p)
UNE BELLE LEÇON…
3 mai 2017
Nous quittons la capitale aujourd’hui, pour 5 jours de volontariat dans un petit village de la province de Takeo, Preah Sbat, où nous ferons des classes d’anglais à des enfants du village, entre autres.
Le tuk-tuk doit venir nous chercher à 10h à l’hôtel, mais à 11h30, toujours rien. Nous pensons donc à un plan B mais c’est au moment de réserver un bus pour Kampot que le tuk-tuk se présente. Normal au Cambodge, ils ne vivent pas avec les yeux sur la montre. Après une hésitation tout de même, nous décidons d’honorer notre engagement et nous partons avec lui. Il nous emmène à une station de mini vans où l’un d’eux nous emmènera au village.
Après deux heures et demi de route, nous voilà au village. Il va sans dire que la destination est très loin des sentiers battus.
Deux autres volontaires viennent nous chercher, et nous nous apercevons que dans le minivan, un autre volontaire nous accompagnait, Allan un australien. Les autres sont Julien, un français, et Diana, une malaise. Ils sont là depuis une dizaine de jours et nous présentent alors Mr Kim, le chef d’une famille de 4 enfants.
Mr Kim est handicapé à cause une maladie génétique qui touche les os. Il a trois enfants (l’aînée est la fille de sa femme, d’un premier mariage) et deux d’entre eux sont également touchés. La maison est très basique, et nous nous apercevons que le confort sera extrêmement spartiate. Un matelas par terre, un toit et ce sera tout, pas même l’eau courante. On est loin du 4 étoiles et de la piscine de Phnom Penh !
Julien nous montre ensuite ce qu’ils ont fait depuis une dizaine de jours et ce qu’il y a à faire. En fait, il y a énormément à faire pour aider cette famille, mais il y a un gros souci, c’est le manque de moyens matériels. Pas ou peu d’outils, pas de matières premières, et bien entendu pas d’argent.
Nous nous demandons à partir de là comment serons nous utiles, mais nous ferons ce que nous pourrons. Mr Kim ne nous demande pas grand-chose. L’assister aux classes d’anglais et jouer avec les enfants. Le reste est à notre discrétion.
Nous faisons ensuite la connaissance de Freddy, un retraité hollandais qui vit avec son chien depuis 5 mois ici, avec la famille, et qui les aide financièrement.
L’heure de la classe de l’après midi arrive et 5 élèves se présentent. Ils ont entre 10 et 12 ans et montrent beaucoup de motivation et d’application. Et leur niveau est au moins aussi bon que les élèves de 6ème/5ème en France ! C’est Mr Kim qui leur fera le cours et on voit qu’il y prend du plaisir, et qu’il en donne aussi.
Une fois la classe terminée, nous prendrons le thé et nous apprenons que tous les soirs, Mr Kim organise une petite séance de ciném a chez lui. Diana a amené un petit vidéoprojecteur et le soir, sur un mur de la maison, un film est projeté et les enfants du village viennent y assister. C’est sympa et plutôt inattendu ! Bon ce soir c’est un film fantastique chinois qui est diffusé et c’est loin de nos standards cinématographiques, mais ça fait rire les enfants.
La journée a été longue et nous allons nous coucher tôt, sans penser à l’énorme araignée au dessus de nos têtes…
4 mai 2017
Dans un confort hyper basique et une chaleur étouffante (le ventilateur nous sauve quand même la vie), la nuit a été excellente.
Aujourd’hui, c’est nous qui ferons la classe d’anglais aux débutants. Il ne s’agit que d’une révision de la veille et tout se passe bien.
Ensuite, nous resterons tranquille, à manger des madeleines et autres sucreries achetées à une vieille dame qui passe une fois par jour vendre sa marchandise. Il va sans dire que nous serons de bons clients.
Après le déjeuner, et une petite sieste traditionnelle ici, Mr Kim se propose de nous faire un tour du village. Il nous présente ainsi des familles extrêmement démunies, où les enfants font les frais de parents peu actifs pour s’en sortir. Si certains sont réellement en grande difficulté, d’autres sombrent dans l’alcool et le jeu, en oubliant l’essentiel, nourrir la famille. Nous apprenons aussi qu’une jeune fille est partie à Phnom Penh vendre son corps pour que sa famille ici ait un toit…
Puis nous irons au « pub » du village, boire une ou deux bières en discutant de ce qui se passe au Cambodge. Nous avons ainsi la confirmation que chacun doit se débrouiller tout seul pour s’en sortir, et que ce sera extrêmement difficile et long pour que ce pays sorte de la grande pauvreté dans laquelle il est actuellement. Nous apprenons aussi que Mr Kim a été membre d’associations et d’ONG cambodgiennes, mais dégoûté de voir que l’argent était détourné en grande partie pour des « frais de fonctionnement », il en est parti pour essayer de son côté, seul.
Puis retour chez Mr Kim, où la classe de l’après midi sera assurée tranquillement avec des élèves très appliqués.
Enfin, le diner à base de riz, comme tous les repas dans les campagnes cambodgiennes, et la séance quotidienne de cinéma avec au programme ce soir le film Les Minions. Avant de passer une seconde nuit accompagnés de diverses bestioles, heureusement protégés par notre moustiquaire.
5 mai 2017
Ce matin, Freddy part en Indonésie pour des formalités administratives et voir de sa famille. Il reviendra dans un mois pour continuer d’aider Mr Kim.
Bon il est vrai que pour le moment nous n’avons pas fait grand chose à part jouer avec les enfants et assuré deux classes. Aujourd’hui, après le petit déjeuner, nous décidons de surélever le toit du futur enclos à vaches qui permettra à Mr Kim de libérer un espace chez lui pour faire une vraie salle de classe.
La tache est simple à la base, mais sans outils ou échelle, cela devient plus compliqué. Nous réussirons tout de même à surélever ce toit, de façon à ce que les vaches passent, et que la pluie ruisselle à l’extérieur de l’enclos. Il nous restera à boucher les trous du sol pour qu’il soit à peu près plat. Mais ce sera pour un autre jour…
Nous irons ensuite fêter notre réussite au pub, puis retournerons chez Mr Kim pour la classe de l’après midi. Les journées sont tranquilles, pas de stress, et malgré tout nous ne nous ennuyons pas. Il y a toujours des enfants du village chez Mr Kim et ils aiment jouer !
Ce soir, pour une raison inconnue, pas de cinéma, mais cela nous permettra de discuter un peu avec notre hôte. Nous apprendrons sans surprise que beaucoup d’habitants de la région sont devenus paresseux. En effet, nous avons remarqué des champs non travaillés à profusion aux alentours et nous demandons pour quelles raisons ils ne sont pas cultivés. Le fait est qu’il ne savent pas faire, et qu’ils n’ont pas confiance en eux. La pauvreté fait partie de leur quotidien, est devenu une fatalité, et ils n’essaient même plus de s’en sortir par le travail. C’est pour cela que la première chose que Julien et Diana ont faite en arrivant a été de planter de l’herbe à vache sur le terrain de Mr Kim. Pour montrer aux autres villageois que c’est possible, que cette herbe ne demande pas grand chose et pousse vite. Qu’elle permet de nourrir les vaches pour les vendre plus cher, de vendre cette herbe au marché et de subvenir en partie aux besoins d’une famille. Et d’après Mr Kim, après avoir vu cette herbe pousser chez lui, une ou deux familles commencent à essayer. Changer les mentalités prendra du temps, mais Mr Kim est toujours optimiste, et peut être un peu naïf parfois. Mais quelle motivation !
La fatigue se faisant sentir tôt aujourd’hui, nous irons donc nous coucher tôt, certainement pour nous lever tôt..
6 mai 2017
C’est au tour d’Allan de nous quitter après un bref séjour ce matin.
Puis après le petit déjeuner, et surtout les madeleines excellentes de la « femme au scooter », nous assurons la classe des débutants en l’absence de Mr Kim parti à Phnom Penh. Cela sera plus difficile cette fois puisque Mr Kim nous a demandé de leur faire des exercices d’écriture, mais les enfants n’ont vraiment pas les connaissances basiques. Petit constat d’échec, mais nous ferons mieux la prochaine fois !
Nous décidons après le déjeuner d’aller au pub tuer le temps. En effet, aujourd’hui la classe de l’après midi n’aura pas lieu, un mariage dans le village est organisé et la plupart des enfants sont à la fête. Nous y croisons d’ailleurs Mr Kim qui revient de Phnom Penh avec Vanessa, une voyageuse française accompagnée de son fils de 3 ans.
Elle ne vient d’ailleurs pas les mains vides, puisqu’elle a organisé une collecte de fournitures scolaires et une cagnotte, et grâce à tout cela, Mr Kim est aux anges. Cahiers, stylos, crayons, feuilles, ardoises tout y est. Il y a même des jeux comme des raquettes de badminton, une voiture télécommandée ou des petites cages de foot pliables. Les enfants sont gâtés et leur joie fait notre plaisir aussi.
Ma tâche d’aujourd’hui sera de changer les chambres à air du vélo d’un petit garçon. Il ne peut pas aller à l’école sans vélo. Normalement, ce n’est pas très compliqué mais une fois de plus, sans outils, les tâches les plus simples… Malheureusement, le petit garçon devra retourner à l’école puisque son vélo sera quand même réparé !
Il est ensuite l’heure de déjeuner, puis l’heure de la sieste. Nous décidons ensuite de nous faire emmener au marché du village voisin, pour voir ce que l’on pourrait acheter à manger, et pour ranger toutes les fournitures. Étant plutôt nombreux, nous allons donc être véhiculés en remorque. Très local ! Comme le marché d’ailleurs, où bien entendu nous sommes des extra-terrestres pour les habitants. Que font-ils ici ces touristes ? Nous arpentons donc le marché et trouvons un petit meuble qui sera idéal pour le rangement des fournitures. Nous achetons également des légumes, des beignets et bien entendu, nous finirons par une bière !
Direction ensuite le magasin de riz, puisque la cagnotte de Vanessa va permettre d’acheter du riz pour une quinzaine de famille du village.
Une fois chargés, il est temps de rentrer pour le diner et le film de ce soir, Vaïana.
Après cette journée bien remplie, il faut maintenant aller retrouver l’araignée au dessus de nos têtes, qui nous permet de dormir d’un sommeil de plomb.
7 mai 2017
Tôt ce matin, Vanessa et son fils doivent partir, et manquer ainsi la distribution du riz aux familles. Nous la ferons donc à sa place et lui enverront des photos des familles.
Mr Kim a voulu faire quelque chose de bien pour marquer le coup. Après un petit discours et la distribution, quelques bénéficiaires, des anciens pour la plupart, viennent nous remercier chaleureusement. D’autres partiront sans rien dire, peut être gênés, peut être pas.
Une fois passé ce touchant épisode de la vie du village, nous décidons avec Julien, le dernier volontaire encore présent, de terminer l’enclos à vaches. Il nous faut récupérer de la terre pour combler les trous du sol. Nous réussirons tant bien que mal puis une fois déplacée la mangeoire des vaches, l’enclos est désormais opérationnel. Les prochains volontaires n’auront plus qu’à nettoyer l’ancien emplacement des vaches et déplacer le matériel de la salle de classe pour que les enfants puissent être confortablement installés dans un espace propre à eux.
Bien partis, nous ferons un foyer « sécurisé » pour les déchets et nous mettrons le feu à ceux ramassés autour de la maison de Mr Kim. Nous en profiterons pour dispatcher des « poubelles » et mettre une affiche pour inciter les enfants à jeter leurs papiers dans ces poubelles. Il est vrai que la prise en charge des déchets est loin d’être dans les habitudes des habitants des pays que nous avons visités pour le moment. Non seulement c’est le monde du plastique (tout est en sacs plastiques), mais en plus tout le monde laisse tomber ses déchets par terre. Il n’y a pas non plus de ramassage donc soit on enterre, soit on brûle.
Bref, le restant de la journée sera passé à jouer avec les enfants du village.
Ah si ! Même après avoir été témoin d’un épouillage des enfants par leurs parents (oui pratiquement tous les enfants ont des poux et c’est normal pour eux…), Emie trouvera le temps de faire des tresses à des petites, en utilisant bien sûr le peigne que nous partageons ! Bon après un nettoyage il devrait quand même être réutilisable…
Après le diner, la rediffusion des Minions fait rire les enfants, puis l’heure est venue d’aller passer notre dernière nuit chez Mr Kim. Demain, nous partons pour Kampot avec Julien.
8 mai 2017
C’est donc le jour de la séparation. Mr Kim est triste de se retrouver seul, et nous sommes un peu tristes de laisser ses enfants, mais nous devons continuer notre chemin. D’autres volontaires sont prévus cette semaine et nous espérons que tout se passera bien pour la famille de Mr Kim.
Les 5 jours passés chez lui ont été très instructifs et très émouvants. Au départ, nous nous sommes vraiment demandés ce que nous allons pouvoir y faire, mais petit à petit, nous nous sommes aperçus que passer du temps avec la famille, les enfants, acheter des choses dans les petites boutiques, aller au pub et ainsi participer à l’économie du village était le plus important. Un soutien moral et financier, faire vivre la maisonnée grâce à notre passage, aussi bref fût-il, voilà ce dont Mr Kim a besoin. Ce personnage très touchant donne beaucoup de sa personne pour aider les enfants du village et leur famille. Nous espérons vraiment que beaucoup de volontaires viendront aider cette famille qui en a besoin pour vivre, et faire de la maison un endroit où les enfants s’y sentent bien pour apprendre, pour jouer et s’épanouir. Nous avons vu au fil de la semaine que les enfants se passent le mot et viennent de plus en plus nombreux (le projet ne fait que commencer !). Si vous souhaitez soutenir ce projet, un site internet est en ligne, cela vaut vraiment la peine et l’argent récolté va directement aux personnes qui en ont besoin. Ce qui est loin d’être le cas d’ONG ou d’associations censées venir en aide aux populations dans le besoin au Cambodge.
En tout cas, nous ne sommes pas prêts d’oublier notre séjour chez ce monsieur, et les enfants du village si souriants et si méritants…
Scooters pour aller à la route principale : 4$/p
Minivan pour aller à Kampot : 2,50$/p
KAMPOT – KEP
8 mai 2017
Les scooters nous emmènent donc sur la route principale, où un minivan s’apprête à partir pour Kampot. Tout se goupille bien et nous ne perdrons ainsi pas de temps dans les transports. Après plusieurs arrêts où des gens montent et d’autres descendent (nous sommes montés jusqu’à 21 passagers dans un van de 13 places !), nous voilà débarqués à Kampot, où nous dirons au revoir à Julien. Direction ensuite la guest house que nous avons choisie, le Monkey Republic. Chambre très propre, personnel jeune de volontaires étrangers et ambiance relax, un bon petit point de chute pour explorer la région.
Un petit tour par la case laverie s’impose avant de prendre un petit déjeuner tardif chez Captain Chim’s un petit resto recommandé par notre guide.
Une petite sieste méritée plus tard, nous retournons en ville traîner au marché de nuit et dans les diverses boutiques. Kampot n’a rien d’exceptionnel, mais c’est plutôt touristique. Pas mal d’étrangers sont en transit ici. À la recherche de quelque chose à manger, nous décidons finalement de retourner chez Captain Chim’s. Une assiette de nouilles aux légumes pour Emie, un Amok de poulet pour moi. Ce plat local de poulet à la sauce coco est un délice. Bon et pas cher, ce petit resto deviendra certainement notre cantine du coin !
Il est ensuite l’heure de retourner à la guest house pour une nuit sans araignées ni insectes. Enfin normalement !
9 mai 2017
Après une nuit confortable, le programme de la journée nous emmènera à Kep, à environ 25 km de Kampot. Après le petit déjeuner, nous louons donc un scooter et prenons la route pour Kep, une petite ville au bord de la mer. Ce sera d’ailleurs la première fois depuis notre départ que nous verrons la mer !
Après environ trois quarts d’heure de route, nous arrivons au marché aux crabes, la spécialité de la région. Les pêcheurs viennent vendre leur marchandise fraîchement sortie de la mer. Crabes, mais aussi crevettes, seiches ou poissons, tout s’achète ici, et tout s’y cuit aussi. Le marché permet ainsi de consommer directement les produits, et bien entendu de vendre quelques productions de l’artisanat local.
De retour sur le scooter, nous nous dirigeons ensuite vers une plantation de poivre, à quelques kilomètres de Kep. Avant l’épisode désastreux des Khmers Rouges, le poivre de la province de Kampot était un des plus réputés du monde. Importé par les français lors du protectorat, ce sont également des français qui viendront redonner ses lettres de noblesse au poivre dans la région. Des coopératives et des plantations sont en effet dirigées par des propriétaires français (et quelques allemands aussi) et obtiennent les labels écologique et de qualité nécessaires à la réputation de la région. Nous en apprenons beaucoup lors de cette visite, avec toujours quelques petites piques pour le voisin vietnamien, qui selon le guide exportent au Cambodge beaucoup de produits (poivre, fruits…) OGM et remplis de pesticides.
La visite terminée, retour sur Kep pour une petite baignade dans la mer de Chine sous un ciel menaçant.
Et à peine entrés dans l’eau, le tonnerre gronde. Nous sortons rapidement de l’eau pour repartir sur Kampot mais au bout de cinq minutes, nous sommes obligés de nous arrêter à l’abri, la pluie étant trop forte. Une petite demi-heure d’attente puis nous profitons d’une accalmie toute relative pour reprendre la route. Il faut faire attention à ne pas glisser et aux véhicules qui nous dépassent ou qui arrivent en face, les eaux n’étant pratiquement pas absorbées, les éclaboussures peuvent devenir dangereuses.
Finalement, pas de soucis particuliers pour rejoindre Kampot, où après une douche, j’irai faire un massage khmer. Emie n’étant pas trop tentée, elle me rejoindra au bar plus tard. Et là, je vais vivre un drôle d’épisode. La masseuse me demande de me déshabiller puis de m’allonger. Mais n’ayant pas tout saisi apparemment, elle m’enlève carrément mes sous vêtements ! Toujours sur le ventre je me pose des questions mais sans plus, peut être mettra-t-elle une serviette plus tard. Mais une fois le dos et les jambes massées, je dois me retourner, nu comme un ver ! Puis commençant à me masser les cuisses, elle me demande si je veux un autre type de massage… Après avoir répondu à la gentille masseuse qu’elle n’avait pas besoin d’aller jusque là pour que je me sente bien, la fin du massage était assez gênant. Même si j’en avais déjà entendu parler, je n’avais jamais vécu ce genre de massage ! Local, mais gênant…
Une fois sorti de l’établissement, je retrouve Emie autour d’une bière pour planifier la suite de notre périple cambodgien. Nous réservons un bus pour Koh Kong afin d’y faire un trek dans la jungle des Cardamomes, avec une nuit en hamac au milieu de nulle part.
Notre cantine étant toujours excellente et pas chère, nous y dinons (Amok de poulet pour moi, curry Khmer aux légumes pour Emie) puis retournons à l’hôtel pour la nuit. Demain, nous quittons donc Kampot et sa région.
Notre Guest House à Kampot : le Monkey Republic, chambre double avec salle de bain à 9$. Ambiance jeune, tenu par des volontaires occidentaux. Propre et récent, pas de clim mais un ventilateur. Bien situé, à deux pas du centre de Kampot.
Une bonne adresse pour manger : Captain Chim’s. Petits déjeuners, plats locaux ou occidentaux pas chers et excellents. Et copieux ! N’hésitez pas une seconde.
Location de scooter : 4$ la journée, sans essence (environ 2$ pour l’aller et retour à Kep et la plantation de poivre).
Minivan Kampot – Koh Kong : 8$/p
KOH KONG
WELCOME TO THE JUNGLE
10 mai 2017
C’est dans un minivan pris devant notre cantine, où nous avons d’ailleurs pris le petit déjeuner, que notre trajet vers Koh Kong se déroulera. Rempli à ras bord de sacs, de passagers et d’animaux de la ferme (poules, canards…) le minivan ne traîne pas trop et malgré un arrêt déjeuner inutile (à une demi-heure de la destination finale), nous arrivons assez tôt à Koh Kong.
Ville à la frontière de la Thaïlande, Koh Kong n’a rien d’extraordinaire, mais n’est pas désagréable non plus.
Nous prenons nos quartiers dans une des nombreuses guest houses de la ville puis nous allons faire un tour. Nous devons d’abord réserver notre trek de deux jours qui débutera le lendemain. Seulement deux agences organisent ce genre de trek dans la jungle des Cardamomes et nous optons pour Ritthy Eco Adventure, plutôt réputée.
Une fois cela fait, nous nous baladons jusqu’au marché. Une fois de plus, nous nous apercevons que les touristes n’affluent pas et les locaux se demandent un peu ce que l’on fait là. Nous y découvrons un petit stand de nouilles au soja, surmontées d’un oeuf au plat et accompagnées d’une galette de riz aux légumes frite. Nous nous laissons tenter par un peu de nouveauté et non seulement c’est excellent, mais en plus c’est pratiquement donné ! C’est certain, nous reviendrons.
Nous nous arrêtons ensuite dans un « bar » (rien à voir avec ce que l’on trouve dans les zones touristiques) pour boire une pression qui passe bien à cette heure de la journée.
Enfin, il est temps de retourner à l’hôtel avant que les trombes d’eau ne s’abattent sur la région et nous bercent. Le trek s’annonce bien…
11 mai 2017
Nous nous levons tôt pour préparer nos sacs et prendre un bon petit déjeuner en vue de la journée qui nous attend.
Le guide vient nous chercher à la guest house et c’est après une grosse demi heure de scooter que nous débutons le trek dans la jungle des Cardamome, une forêt de mangroves protégée.
Une première indication de ce que nous allons vivre nous est donnée par le guide. Il faut que nous mettions notre pantalon dans les chaussettes. Un second indice, après la guide birmane en claquettes, nous avons droit au guide cambodgien en bottes en caoutchouc ! En fait il s’agit d’éviter les désagréments des sangsues.
À peine entrés sur la piste, nous entr’apercevons un gibbon qui s’enfuit dans les hauteurs des arbres, ce qui nous met de bonne humeur.
Le sentier n’est pas très aménagé et nous progressons lentement, au rythme de la machette de Deena notre guide et des sangsues qu’il faut enlever des habits. Les cris des oiseaux et le bruit des cigales nous accompagnent dans cette randonnée au milieu de la jungle, sans oublier les énormes araignées qui posent leurs toiles en plein milieu du sentier.
Nous transpirons au moindre effort, même si la chaleur et l’humidité sont assez supportables. Une pause frugale et une pause déjeuner le long de petites rivières nous permettent d’apprécier le cadre.
Enfin, lorsque nous arrivons au camp, nous avons la possibilité de nous baigner au pied d’une cascade. Un régal ! L’endroit est merveilleux, le guide sait tout faire avec rien (assiettes avec des feuilles, spatules et cuillers taillées dans des branches, et même des flûtes en bambou !) et nous nous apprêtons à passer la nuit dans des hamacs, uniquement abrités par une bâche en cas de pluie. D’ailleurs, c’est au moment où nous rentrons à l’abri pour manger que des trombes d’eau s’abattent sur le camp. Il était temps !
Deena nous a concocté un curry de légumes que nous mangerons avec du pain (oui oui du vrai pain !). Excellent ! Nous discuterons un peu avec lui de sa famille. Il vient d’avoir deux jumelles et du coup il ne dort pas beaucoup. Ce trek pour lui, c’est du repos !
Nous allons ensuite nous coucher en même temps que le soleil, après une belle journée.
12 mai 2017
C’est dans une ambiance de colonie de vacances que nous nous réveillons. Hamacs, feu de camp, petit déjeuner sur les rochers au milieu de la rivière, c’est très sympa. Simple mais très agréable, d’autant que le ciel est dégagé.
Nous ne marcherons que ce matin et c’est toujours aussi chaud, humide, et il faut faire attention à chacun de nos pas. Ce sont les cris des gibbons et des toucans qui nous accompagnent aujourd’hui, et après une petite heure de marche, nous avons même la chance de voir deux gibbons ! Un petit qui se balance autour d’une branche, et un plus grand qui marche sur une autre branche. Impressionnant ! Et chanceux !
Le reste de la balade est ponctuée de sangsues et d’araignées à éviter, puis nous arrivons à la fin de la piste. Nous déjeunerons à Tataï (riz aux légumes frit), puis nous irons nous baigner à la cascade du même nom.
Un coin très agréable, rafraîchissant et peu fréquenté. Cela signe la fin de nos deux jours de trek, puisqu’une fois séchés, il nous faut retourner à Koh Kong en scooter. Une douche à la guest house, un petit somme réparateur, puis nous allons boire une bière pour voir un peu la suite des évènements. Demain nous allons sur Koh Rong Samloem, une ile au large de Sihanoukville et il nous faut un ticket (bus et bateau). Une fois pris ce ticket chez Ritthy (la même agence que pour le trek), nous retournons manger chez la mamie aux nouilles soja. C’était bon et pas cher, et en une journée cela n’a pas changé !
Enfin, retour à la guest house pour une bonne nuit avant un long trajet vers la plage qui va nous accueillir 4 ou 5 jours.
Notre Guest House à Koh Kong : la 99 Guest House, 10$ la chambre double avec salle de bains. Très propre dans un bâtiment récent, le gérant parle un français excellent et est très avenant.
Pour le trek : Ritthy Eco Adventure, 35$/p pour deux jours tout compris. Prix correct pour une bonne prestation. Il ne faut pas chercher la difficulté sur ce trek, plutôt l’ambiance de la jungle, les sons, les chemins difficiles et l’ambiance de camp avec une nuit en hamac (avec moustiquaire !)
Bus et bateau Koh Kong / Koh Rong Samloem : 28$/p (8$ de bus et 20$ le ferry aller/retour jusqu’à l’île). Attention, en arrivant à Sihanoukville, il a fallu aller à pied (400m) à l’agence de bus pour avoir un pick up gratuit qui nous a emmené à l’embarcadère (pas besoin de tuk-tuk !)
KOH RONG SAMLOEM
VAMOS A LA PLAYA
13 mai 2017
Après le petit déjeuner, nous voilà en tuk-tuk pour aller prendre notre bus pour Sihanoukville. Nous nous attendons à un long trajet mais le bus est confortable, climatisé, et finalement c’est vers 13h que nous arrivons sous les trombes d’eau à la station de bus de Sihanoukville.
Comme dans toutes les stations de bus, il nous faut d’abord rembarrer tous les chauffeurs de tuk-tuk qui veulent nous faire croire que notre destination doit être atteinte en transport, car trop loin. Merci à notre application GPS, qui nous permet tranquillement de dire à ces messieurs que même sous la pluie, 400m c’est faisable à pied !
Nous arrivons donc trempés au pick-up de l’agence de bus qui va nous emmener au ferry, et après quelques arrêts dans les différentes guest houses du coin pour prendre des passagers, nous arrivons au ferry.
Une heure plus tard, le ferry nous débarque à Koh Rong Samloem, où les plages sont magnifiques. Sable fin blanc, eau cristalline, paysage de jungle, tout est réuni pour passer 4 ou 5 jours à ne rien faire.
Notre bungalow se trouve quand même à 40 minutes de marche. Il faut en effet traverser l’île pour atteindre Sunset Beach, et prendre nos quartiers dans un bungalow au bord de la plage.
À peine les sacs posés nous allons goûter l’eau. Chaude (pas loin de 30 degrés), peu profonde, claire comme de l’eau de roche, il n’en faut pas plus à notre bonheur.
Nous profitons d’une plage quasi déserte et d’un calme olympien.
Après un rapide rinçage à l’eau claire, et nous goûtons une des spécialités du restaurant, un curry khmer aux légumes. Même s’il est bon, ce n’est pas le meilleur que nous ayons gouté, mais le choix sur cette partie de l’île est très restreint. Une fois le soleil couché, il faut maintenant aller dormir, accompagné de l’énorme gecko (totalement inoffensif) qui va partager notre bungalow.
14-15-16 mai 2017
Pour la première fois depuis le départ, nous allons passer trois jours sans rien à faire. Pas de visite, pas de trek, pas de ballade, rien de prévu.
Ces trois jours seront donc passés à alterner manger, se baigner, bouquiner et dormir, peu importe l’ordre. Certes le ciel ne sera pas sans nuages mais la température est idéale, d’autant qu’un petit vent vient en plus nous lécher.
Dans un cadre paradisiaque, une plage quasi-déserte, sans autre bruit que les vagues et les quelques bateaux au loin, nous prendrons le temps. Le temps de ne rien faire, le temps de se poser, de réfléchir aussi.
Pour la première fois depuis le départ de cette aventure, nous prenons conscience que nous ne retournerons pas aux affaires courantes avant un moment. Nous ne retournerons pas au travail lundi, nous ne verrons pas notre famille ce week end ou nous ne ferons pas d’apéro avec nos amis en rentrant ce soir…
Bref, après l’excitation du départ et la découverte des trois premiers pays, cette fois nous y sommes et nous en avons pleinement conscience… Et nous avons bien l’intention d’en profiter encore plus !
Ah et pour la première fois depuis notre départ, j’ai rechaussé les baskets pour deux footings. Bon il s’agissait d’un parcours d’une petite demi-heure, mais sur un terrain difficile et avec un peu de dénivelé, j’ai pu me rendre compte à quel point la reprise (puisqu’il y aura un jour reprise !) sera difficile. À moins de s’entretenir un peu plus souvent bien sûr…
Notre Hotel à Koh Rong Samloem : le Happa Garden Resort, 20$ le bungalow. Il faut savoir que Koh Rong Samloem possède trois centres d’intérêt. Saracen Bay, plage parsemée de bars et d’hôtels, avec une ambiance fêtarde sans excès; Mbay Pay, un village de pêcheurs, plus authentique mais moins paradisiaque; et Sunset Beach, où seuls quatre ou cinq hôtels sont discrètement installés le long de la plage. C’est ici que nous avons choisi de passer nos 4 jours, au calme et très peu réquenté.
Les repas et boissons sont assez onéreux sur l’île (compter 4 à 5$ un plat, entre 5 et 7$ un barbecue géant, 1$25 une bière) mais le choix est faible. Par contre, les plats sont bons, cuisinés et copieux.
BANLUNG
17 mai 2017
Ce matin, nous repartons sur Sihanoukville pour boucler la fin du périple cambodgien.
Ticket de bus à prendre, visa vietnamien à récupérer, cartes postales à envoyer, notre après midi devrait passer vite. Si tout se passe bien nous repartirons dès le lendemain pour l’Est du pays et tout doit donc être bouclé aujourd’hui.
Après un retour à Saracen Bay dans la jungle, et sous la pluie, nous arrivons à l’embarcadère pour prendre le ferry de 9h00. Une petite heure de navigation et un pick up plus tard, nous voilà au Monkey Republic, notre guest house. Les sacs posés, la douche prise, nous ressortons illico pour les formalités. Pour ce qui est du visa vietnamien, nous ne pourrons malheureusement pas l’obtenir dans la journée. Il nous faudra donc rester à Sihanoukville une journée de plus. Nous prenons ensuite les tickets de bus pour Phnom Penh et en profitons pour faire faire une lessive.
Nous nous calons ensuite confortablement au bar resto de la guest house, plutôt agréable. Nous y buvons de la pression et mangeons des plats copieux (pad thaï) au son de musiques des années 90 comme Vanilla Ice ou les Backstreet Boys. C’est un peu retour vers le futur ici mais c’est plutôt stylé !
Une fois repus, nous allons nous coucher dans la chaleur orageuse de Sihanoukville, avec la sensation du devoir accompli et surtout une nouvelle journée de repos qui nous attend le lendemain.
18 mai 2017
Chose promise, chose due. Aujourd’hui, nous n’avons strictement rien de prévu. Nous nous détendrons donc comme nous le voudrons. Contacts avec ceux que nous avons laissé en France, travail sur le blog, les photos. Le tout au bar de la guest house autour d’une pression et d’un jus de citron bien frais. Une petite sieste, un petit tour à la piscine de la guest house, on ne se refuse rien. Après avoir récupéré notre linge et nos visas, nous décidons de sortir de notre antre pour aller chercher quelque chose à manger. Nous choisirons une petite échoppe cambodgienne (cela faisait longtemps !) pour manger des nouilles aux légumes (cela faisait longtemps !) et des nems.
Puis passage au supermarché du coin pour quelques sucreries et retour à la chambre pour regarder un petit film. Nous nous coucherons tôt et demain, nous transiterons par Phnom Penh pour nous diriger ensuite vers Banlung et le Ratanakiri.
19 mai 2017
Nous prendrons un petit déjeuner rapide (fruit shake et gâteaux) avant que le pick up nous amène à la station de bus. Nous n’attendrons pas longtemps le départ et une fois installés, nous nous apercevons que le bus est équipé du wifi. La classe ! Bref, le trajet durera environ 6 heures et c’est sous des trombes d’eau que nous descendons du bus à Phnom Penh.
Nous comptions prendre directement un ticket pour Banlung, ou à défaut Kratié, mais la compagnie de bus ne fait pas ces destinations. Un chauffeur de tuk-tuk plutôt sympathique (et oui il y en a !) nous propose alors de nous emmener pour une modique somme à une agence qui propose le trajet. Nous sommes comblés, puisque non seulement l’agence propose Banlung, mais en plus nous pourrons prendre un sleeping bus et ainsi partir dès ce soir. Tout se goupille bien !
En attendant, nous prendrons un petit repas en street food puis un café glacé et une bière dans un café cambodgien. Les locaux s’y adonnent d’ailleurs à des parties endiablées d’un jeu de plateau ressemblant étrangement aux échecs. Ils y jouent de l’argent et c’est plutôt animé.
Nous décidons ensuite de marcher un peu jusqu’à une partie touristique de la ville que nous n’avons pas vue la dernière fois, le quartier de Riverside. Comme la partie de Phnom Penh que nous avions vue la dernière fois, rien de désagréable, mais rien d’emballant. Les bars « lounge » et les boîtes de nuits succèdent aux restaurants occidentaux, et nous remarquons que dans ce coin, il y a pas mal d’occidentaux d’un certain âge accompagnés de locales plus ou moins jeunes.
Après une petite pause « pression », nous dinerons dans un fast food en nous disant que nous abusons un peu (trois fois en un mois !) puis il sera l’heure d’aller à l’agence pour le bus.
Il était temps puisque la pluie qui nous avait épargnés tout l’après midi revient en force. Le tuk-tuk arrive alors et c’est le début de la galère. En effet, nous arrivons à côté d’un bus qui ressemble à ce que nous devons prendre. Le chauffeur discute rapidement avec l’agent du bus et nous repartons. Bizarre. Quelques minutes plus tard le tuk-tuk nous dépose à côté d’un minivan, en nous indiquant que c’est notre carrosse. Hors de question ! Nous avons payé le prix fort pour un bus couchettes et nous n’irons sûrement pas passer la nuit à l’étroit dans un minivan. Après quelques mots avec le gérant de l’agence au téléphone, nous apprenons que le sleeping bus était complet et qu’il n’était pas au courant ! La blague… Nous retournerons le voir pour nous faire rembourser et bien entendu lui dire ce que nous pensons du professionnalisme de la compagnie de bus. Ils nous auraient prévenus lors de la réservation nous aurions pu trouver un autre bus de nuit.
Bilan de l’opération, une après midi gâchée, une nuit à Phnom Penh non prévue et la journée du lendemain qui s’annonce longue, avec 10 à 11h de bus.
Bon nous sommes au Cambodge et nous devons donc relativiser. Ce n’est pas si grave, même si c’est pénible ! En fait en Asie, les gens préfèrent dire n’importe quoi plutôt que d’avouer qu’ils ne peuvent pas faire quelque chose. Disons que le problème est culturel…
Nous trouverons une guest house juste en face pour un prix modique et une chambre basique. Malheureusement, après plusieurs essais infructueux auprès de compagnies de bus, nous sommes obligés de retourner à l’agence de la compagnie qui nous a fait faux bond. Bon, les tensions étaient apaisées et cela nous a même permis d’avoir une réduction (avec sans doute une réduction de gamme aussi !).
Nous passerons ensuite le reste de la soirée dans la chambre, devant un petit film et un peu de lecture.
20 mai 2017
Après le faux départ d’hier soir, c’est avec un petit déjeuner lait de soja au chocolat et brioche/confiture que nous partons pour Banlung, dans la province du Ratanakiri. 10 heures de trajet, avec une seule pause pour manger, un confort relatif et une chaleur pesante, nous arrivons donc fatigués à Banlung.
Pour cette dernière étape, nous avons choisi de vivre chez une famille, en « homestay ». Ce homestay avait bien plu à Math et Neus, le couple suisse que nous avons rencontré au Myanmar, et nous avons décidé de leur faire confiance, et de faire confiance à Vuthy, le chef de famille.
C’est d’ailleurs lui qui viendra nous chercher en tuk-tuk pour nous amener chez lui, à environ 5 km de Banlung. Nous découvrons un petit bonhomme de 26 ans, très actif, et sa famille. Lina, sa femme et leurs deux enfants Chilo et Lika, l’aident à mener à bien son projet ambitieux. En effet, Vuthy vient de mettre en place son homestay, mais il a plutôt déjà bien travaillé. Des chambres individuelles ont été aménagées dans sa maison, un jardin potager a été récemment planté pour nourrir la famille et les invités (avec un petit plant de cannabis pour égayer les journées difficiles de Vuthy !) et une salle de classe a été créée. Oui, car Vuthy offre également aux enfants du village des cours d’anglais. Ces enfants n’ont pas accès gratuitement à l’apprentissage de l’anglais et Vuthy donne de son temps pour combler cette lacune.
Le temps pour nous de nous installer et de visiter la maison de la famille et il est déjà l’heure de diner. Riz et légumes, oui nous sommes bien dans une famille cambodgienne ! Ce qui n’empêche pas la cuisine d’être bonne ! Après cette journée plutôt longue, nous irons nous coucher tôt, puisque demain nous irons dans la jungle du Ratanakiri faire un trek.
21 mai 2017
Le réveil est très matinal, puisque les nombreux coqs du village n’attendent pas le lever du soleil pour chanter. Nous rencontrons ce matin Laura, une canadienne qui dort également chez Vuthy et qui est rentrée de trek la veille.
Le petit déjeuner pris, nous prenons donc un tuk-tuk pour rejoindre un groupe avec qui nous ferons un nouveau trek avec une nuit dans la jungle, dans le même esprit qu’à Koh Kong.
Nous rencontrons donc deux français, Romain et Aurélie, et Tim un néerlandais. Nous faisons également la connaissance de Kham, notre jeune guide.
La marche commencera donc à la lisière du parc national du Virachey, et pour atteindre le départ de la piste, il nous faut d’abord prendre un tuk-tuk pendant environ une heure, puis un bateau pendant environ 45 minutes.
Arrivés au départ de la piste, nous faisons la connaissance de Nuang, un ranger. C’est lui qui nous guidera dans la jungle pendant ces deux jours, et qui s’occupera de notre « confort ».
Nous apprendrons vite que Nuang est un homme de la jungle. Machette à la main, le rythme est d’enfer et il ne sue pas une goutte pendant que nous sommes totalement inondés. Bon, ce premier jour est un peu une balade en forêt puisque le chemin est large, et la forêt n’est pas très dense.
Le déjeuner est pris dans une forêt de bambous puis nous repartons. Traversées de rivières, sentiers, pour le moment, c’est une partie de plaisir, même si le ranger mène tambour battant. Puis nous arrivons à une portion du sentier infestée de sangsues. Pendant presque une heure, il faut marcher tout en enlevant les nombreux parasites qui grimpent sur les chaussettes, avant qu’elles ne s’enfoncent dans la chair. Une cheville, deux entrejambes, une cuisse et un ventre, le bilan du groupe est lourd ! Notre homme des bois, lui, est imperturbable et continue son chemin, armé de sa machette et d’une cigarette maison (tabac pur enroulé dans une feuille d’arbre), un anti moustiques local.
Nous arrivons enfin au camp qui nous accueillera cette nuit. Au pied d’une petite cascade, nous y trouvons un coin pour nous baigner et nous laver. Cela fait du bien de se débarrasser de la sueur et de se rafraîchir !
Pendant ce temps là, Nuang et Kham montent le camp et préparent le diner. Au programme, riz bien entendu, mais aussi une potée de légumes (carottes, tomates, citrouilles, choux) cuite au feu de bois dans un bambou. Le résultat est excellent ! Et Nuang nous gratifie de tout son savoir faire en matière de taille de bambou. Verres, spatules, cuillers, brochettes, tout est fait en un clin d’oeil et sur mesure. Impressionnant ! Si on devait survivre dans ce milieu « hostile », il vaut mieux être avec lui !
La nuit tombe, et avant d’aller nous installer dans les hamacs, nous assistons à un sympathique spectacle de lucioles.
La nuit ne sera pas très confortable. En effet, il fait très chaud et les hamacs étant plutôt proches les uns des autres, le moindre mouvement de quelqu’un est répercuté aux autres. Et oui ce n’est pas un quatre étoiles, nous sommes dans la jungle…
22 mai 2017
La nuit difficile ne nous empêche pas d’avoir fait plus ou moins le tour du cadran ! Pas d’un sommeil de plomb mais quand même.
Le temps pour nous de nous réveiller tranquillement et d’émerger, notre homme des bois a eu le temps de pêcher un poisson et une grenouille, et de se les cuisiner au petit déjeuner. Pour nous, rien d’aussi exotique, et une fois repus de pain et d’oeufs durs, il faut lever le camp et repartir.
Et autant hier cela ressemblait plus à une promenade de santé en forêt, autant ce matin nous sommes dans le vif du sujet. Pas de sentier, Nuang coupe à travers la jungle et c’est sa machette qui nous fraie un chemin. Nous progressons lentement, mais après une montée nous arrivons à un joli point de vue sur le parc national et la rivière qui nous récompense de nos efforts.
Après cette brève pause photos, nous repartons en direction d’une cascade, où nous pourrons nous baigner. Une nouvelle fois, cette baignade fait du bien et rafraîchit. L’occasion aussi pour nous de nous dire qu’il faut que l’on fasse attention à ne pas être blasés. En effet, arrivés à la cascade, nos compagnons de route étaient très enthousiastes alors que nous… Même si le lieu est agréable, nous avons déjà vus tellement plus beau depuis le début qu’il est difficile de s’extasier ici.
Bref, il faut désormais repartir, toujours guidés par l’homme de la jungle et sa machette, à un rythme effréné.
Et c’est vannés que nous arrivons à la rivière pour déjeuner. Le trek proprement dit touche à sa fin et si on devait le comparer à celui de Koh Kong, il faut bien avouer qu’il n’y a pas photo. Même si ici ce n’est pas désagréable, à Koh Kong nous étions vraiment dans une ambiance de jungle, et le cadre était bien plus joli. Ici nous avons eu quand même le plaisir de voir à l’oeuvre un véritable « survivor », évoluant dans la jungle comme un poisson dans l’eau. Mais mis à part cela, nous n’avons pas retrouvé l’ambiance oppressante ou les sons de la jungle des Cardamomes.
Ceci dit, nous devons reprendre le bateau pour faire une halte dans un village d’une minorité ethnique cambodgienne. Ce village possède une école « sponsorisée » par une association allemande, et nous arrivons le jour d’une fête en l’honneur d’un homme important de retour dans son village pour les élections locales. Nous assistons à une danse traditionnelle, très loin de nos standards lorsqu’une fête est organisée chez nous.
Puis Kham nous emmène voir le cimetière du village. Cette minorité est animiste et contrairement aux Khmers bouddhistes, elle enterre ses morts. Nous apprenons qu’une fête est organisée pendant plusieurs jours au village à la mort du défunt, le temps que sa famille puisse arriver des autres villages. Puis il est enterré en catimini, le temps pour la famille de réunir des fonds permettant une cérémonie digne de ce nom. En effet, lors d’une cérémonie funéraire, tous les habitants se réunissent autour de la sépulture, et des buffles sont sacrifiés, mangés, l’alcool de riz coule à flot, et des offrandes sont déposées sur la tombe. Une fois la cérémonie terminée, la sépulture est laissée à l’abandon, et plus personne à part la famille très proche ne vient se recueillir.
Enfin, nous retournons au bateau qui va nous ramener sur la berge où le tuk-tuk nous attend. Une heure de route plus tard, il est temps de se séparer de nos compagnons et de retourner chez Vuthy.
Après une douche, nous sentons enfin le propre et ça fait du bien ! Une petite bière et il est l’heure d’assister à la première classe d’anglais de Vuthy, les débutants. Une fois les enfants installés, ils saluent et remercient d’abord tous ensemble le professeur, puis la classe commence. Contrairement à ce que nous avons vu avant, Vuthy leur apprend aussi à écrire et c’est à la baguette qu’il mène son affaire. Toujours avec le sourire, mais la discipline et la motivation des élèves sont impressionnantes. Autre nouveauté, il note les cahiers des élèves. Seulement trois ou quatre lignes d’écriture, mais cela suffit pour cette classe. En repartant, les élèves disent au revoir et remercient tous ensemble le professeur.
Puis une pause diner rapide et il faut retourner enseigner ! Des enfants un peu plus âgés assistent à la seconde classe, avec un niveau légèrement meilleur. Même principe, quelques lignes d’écriture, un peu d’oral, et un exercice à faire à la maison. Vuthy prend son rôle très au sérieux et les élèves adhèrent. Sur les deux classes ce sont environ 45 enfants qui auront assisté au cours. Dans son projet d’ailleurs, Vuthy aimerait créer une seconde salle de classe pour accueillir plus d’enfants, puisqu’il est obligé d’en refuser par manque de places.
La classe terminée, Vuthy nous demande si nous voulons faire la classe du lendemain. Nous lui dirons que pour une seule leçon nous préférons qu’ils aient quelqu’un dont ils ont l’habitude, mais nous proposons quand même d’intervenir en fin de classe pour un petit questions/réponses avec les élèves pour qu’ils pratiquent.
Il est enfin l’heure d’aller se coucher et nous tombons très rapidement dans un sommeil profond.
23 mai 2017
Pour notre dernier jour au Cambodge, nous décidons de louer un scooter et d’aller visiter les alentours de Banlung.
Après le petit déjeuner concocté par Lina, nous prenons donc le scooter (d’une qualité médiocre) pour aller au marché de Banlung. En évitant les lézards, nous y achèterons de quoi tenir la journée, beignets et jackfruit puis nous partons à la recherche de pharmacies vendant de l’anti-moustiques, nos réserves étant épuisées.
Une fois nos achats effectués, direction le Yeak Loam Lake, un lac volcanique à 5 km de Banlung. Nous arrivons sur un site exceptionnel, un lac au milieu d’un paysage de jungle et une eau cristalline. Nous profiterons du lieu deux petites heures, avant de retourner au scooter. Prochaine étape, la cascade de Katieng.
La route est plutôt bonne…au départ. Mais une fois sur la piste de la cascade, les pluies récentes ont parsemé la route de flaques de boue, et le scooter ne résiste pas à une glissade. Une petite chute, mais une chute quand même. Sans trop de bobos mais une petite frayeur, c’est moins sûrs de nous que nous repartons. Nous trouvons enfin la cascade, et malheureusement le site est décevant. Après ce flop qui nous aura coûté une chute et de la boue sur les habits, nous retournons chez Vuthy nous nettoyer, faire une lessive et une petite sieste.
Puis une petite bière pour nous réveiller, et les enfants commencent à arriver pour la classe. Arrive également Alba, une espagnole qui dormira chez Vuthy quelques nuits, Laura étant repartie ce matin.
La classe des débutants sera cette fois animée par un jeune du village. 16 ans, d’une gentillesse exceptionnelle, ce petit gars a pour projet de devenir guide. Il parle déjà plutôt très bien anglais, et il aime discuter avec nous pour pratiquer. Vuthy lui fait confiance pour la classe des débutants et il a bien raison ! La pause diner d’entre deux classes est suivie par l’arrivée des étudiants de la classe suivante. Les devoirs sont vérifiés, notés, et la classe commence. M’étant proposé pour intervenir, je me présente ensuite devant les élèves pour subir un petit « interrogatoire ». À ma grande surprise, la première question ne concerne pas mon nom, mon âge ou d’où je viens. On me demande en premier : suis-je marié ? !! Tout est dit… Puis pendant une vingtaine de minutes, les élèves se succèdent pour me demander ce que j’aime comme sport, combien de temps je reste ici, depuis combien de temps je suis au Cambodge, si j’ai aimé leur pays… C’est plutôt sympa et les enfants jouent le jeu, même s’ils sont très timides.
La classe terminée, une dernière bière avec Vuthy nous permet d’aller nous coucher l’esprit libre. Demain, nous quittons le Cambodge pour entrer au Vietnam et vivre d’autres aventures.
Notre homestay à Banlung : Ratanakiri Homestay, 5$ la chambre chez l’habitant avec salle de bain « cambodgienne » (un bac et un seau) partagée. 2$ le repas. Très sympa, propre, Vuthy met un point d’honneur à ne pas avoir de déchets sur son terrain et Lina est la maîtresse de maison pour le ménage et la cuisine. De bons petits plats et une ambiance chaleureuse, n’hésitez pas à y passer un moment !
Location de scooter : 5$ la journée
Trek : 60$/p (groupe de 5) pour deux jours en passant par Vuthy. Si on doit le comparer à Koh Kong, c’est bien trop cher. Si on doit le comparer à d’autres agences à Banlung, ça ne l’est pas…
Bus Banlung – Pleiku : 8$/p, attention à bien avoir son visa pour le Vietnam en poche !
LE BILAN
NOS IMPRESSIONS…
Le Laos nous ayant tellement émerveillé, c’est sans aucune idée de ce que nous allions vivre que nous débarquons au Cambodge. A priori, nous ne nous attendions pas à un pays exceptionnel, le principal attrait du Cambodge étant Siem Reap et les majestueux temples d’Angkor.
Pourtant, au fur et à mesure du voyage, ce ne sont pas les paysages ou les sites que nous retiendrons, mais plutôt l’ambiance générale, l’histoire et les habitants de ce pays. Bien sûr, on ne peut que louer la beauté et les charmes de Siem Reap, d’Angkor ou de Koh Rong Samloem. Mais la rencontre de Mr Vany à Battambang, de Mr Kim à Preah Sbat et de Vuthy à Banlung, ainsi que la visite du Tuol Sleng nous aura permis de prendre conscience que le massacre perpétré par les Khmers Rouges il y a quarante ans a laissé des traces indélébiles, et que la génération actuelle en paie encore le prix fort. Les cambodgiens misent tout sur l’éducation de leurs très nombreux jeunes, mais le chemin a parcourir est encore très long. Et malheureusement, ce n’est pas leur administration corrompue qui va les aider.
Notre passage au Cambodge est assez difficile à résumer, puisque nous ne nous sommes pas souvent extasiés devant les paysages du pays, mais nous n’avons pas souvent été déçus non plus par ce que nous avons fait ici. Nous avions prévu 27 jours en comptant large, mais finalement nous sommes restés un mois.
Quant à conseiller de venir ici, nous n’avons pas de réponse franche à apporter. Dans le cadre d’un trip en Asie, il faut absolument passer par le Cambodge et y prendre son temps. Mais pour des vacances ou du tourisme « classique », si vous n’êtes pas dans un état d’esprit de rencontres, à chercher à comprendre le pays, nous vous conseillons de choisir une autre destination.
Ce que nous avons aimé :
- Siem Reap et les temples d’Angkor
- Battambang et sa campagne avec Mr Vany
- Le musée Tuol Sleng à Phnom Penh
- La rencontre avec Mr Kim à Preah Sbat
- Kampot et son ambiance décontractée
- Le trek dans la jungle des Cardamomes
- Sunset Beach à Koh Rong Samloem
- La motivation et l’activité de Vuthy à Banlung
Ce que nous n’avons pas aimé :
- comme toujours l’insistance et les tentatives d’extorsion de la plupart des chauffeurs de tuk-tuk
- Battambang sans Mr Vany
- L’escroquerie de la visite du palais royal à Phnom Penh, qu’il n’est pas possible en fait de voir
- Le musée national de Phnom Penh, peut-être parce que nous ne sommes pas des connaisseurs…
- Sihanoukville, sans grand intérêt
- Le trek dans le parc national du Virachey, dans le Ratanakiri (plus une déception qu’un coup de gueule)
BUDGET…
Soit un budget moyen par jour pour 2 personnes de 42,90 €.
Durant ces 30 jours nous sommes passés par la ville, la campagne, la plage puis la montagne. D’une région à une autre les tarifs changent :
- adeptes du street food, il nous a été difficile de trouver notre bonheur au Cambodge. Seule la ville de Siem Reap en était pourvue. Pour limiter notre budget « nourriture » nous avons donc opté pour de la restauration locale et avons sélectionné des restaurants selon notre devise « il y a des locaux, donc on mange bien pour pas cher ! » et nous n’avons jamais été déçus. Cela a été différent sur la plage de Sunset Beach (Koh Rong Samloem) où nous devions nous plier « au prix touriste » : 1 plat = 5$
- la visite des temples d’Angkor a entamé notre budget « activités » surtout quand on sait que le prix est passé de 22$ à 37$ la journée quelques mois auparavant… mais il s’agit d’un incontournable et cette journée fut mémorable. Deux treks de deux jours dans deux régions différentes avec des prix pratiquement du simple au double. Bref les activités au Cambodge ont un coût qui ne sera pas le même d’un endroit à l’autre.
- Pour l’hébergement nous étions sur une moyenne de 9/10$ pour une chambre double exception faite pour l’ile de Koh Rong Samloem à 20$ la nuit (le paradis a un coût ! 😉 )
Notre voyage au Cambodge s’est déroulé au mois de mai qui correspond à la basse saison et qui a forcément impacté dans le bon sens le prix des hébergements.
1€ = 5 000 KHR (Riel Cambodgien) = 1,20 $
Par convention (on peut payer en dollar au Cambodge) : 1$ = 4 000 KHR
RANDONNÉES…
Trek dans la jungle des Cardamomes
- Jour 1
Pas de difficulté majeure, si ce n’est le sentier où il faut faire attention aux racines, aux branches et surtout aux énormes ariagnées !
- Jour 2
Une journée tranquille, plutôt une marche d’ambiance, à la recherche des gibbons et des toucans.
Trek dans le parc national du Virachey
- Jour 1
Plutôt une balade en forêt, le sentier est large et peu difficile. Attention quand même aux sangsues !
- Jour 2
Un peu plus difficile sur un sentier fait à la machette. Et surtout un bon rythme donné par le ranger !
Bonjour,
je viens de parcourir votre blog, et notamment l’article sur les environs de Battambang en compagnie de Mr Vany.
Auriez-vous par hasard son adresse mail et/ou son téléphone ?
Nous serons au Cambodge cet été, donc, plutôt que chercher un tuk tuk au « feeling », retenir MrVany pourrait être une bonne idée.
Merci !
Frédéric
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Bonjour,
Mr Vany sera certainement à la station de bus pour chercher des voyageurs et il travaille avec le First Hotel où nous avons dormi. Sinon, il a une page Facebook « Smile Net Tour » et un site internet « https://www.smilenettour.com ». N’hésitez pas la région n’a réellement d’intérêt que si vous allez au contact des habitants et Vany est un très bon guide. Bon voyage !
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Merci de votre réponse super rapide.
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