Samedi 7 septembre 2019
Un voyage pas si serein
C’est un voyage particulier qui commence puisque c’est à San Francisco en Californie que nous allons passer un mois. La particularité ici c’est que d’une part nous irons aux États-Unis pour y prendre des cours d’anglais, et d’autre part nous ne serons pas seuls puisque ma collègue Fred nous accompagnera dans cette nouvelle aventure.
En effet, notre beau pays nous offre l’opportunité d’être financés pour une formation (à condition bien entendu d’avoir d’abord travaillé suffisamment) et après renseignements, les cours d’anglais à l’étranger sont éligibles à ce type de financement.
Nous avons donc tous trois saisi cette opportunité de partir en Californie pour améliorer notre anglais, le tout en immersion totale. Bien sûr, le tourisme aura aussi la part belle lors de notre séjour !
Après un voyage en train Dijon-Roissy CDG sans problème, nous sommes bloqués à l’enregistrement. En effet, nous apparaissons bien sur le vol Paris-Chicago, mais aucune trace de nous sur le vol Chicago-SF ! Nous restons pas loin d’une heure à l’enregistrement des bagages et finalement, c’est par la case billetterie que nous passons. Les agents y appellent le siège d’American Airlines et en 30 secondes le problème est réglé. Ouf !
Comme toujours, le voyage alterne films, repas, attentes, et après une rapide escale à Chicago, nous arrivons sans encombres à San Francisco. Après une attente interminable à l’arrêt de bus du SamTrans, nous prenons enfin le 292 qui nous amène dans le centre.
Il est tard et pour atteindre le quartier où on loge il faut traverser le Tenderloin, un endroit pas très fréquentable et carrément crado, où se côtoient les sans-abris avec leur caddies plein de bric à brac, les drogués et les zinzins qui parlent tout seul. Un type nous propose alors de nous accompagner pour que nous arrivions en sécurité et nous raconte son histoire. Caleb est de Sacramento, est venu avec sa soeur qui a été arrêtée pour défaut de permis et est donc coincé ici. Il ne lui manquerait que 2$ pour rentrer chez lui. Un peu tiré par les cheveux mais c’est plus drôle que les clochards qui font la manche ! Malheureusement pour notre « guide », nous n’avons pas de monnaie pour lui, c’est notre premier jour aux USA et nous n’avons que des gros billets.
La réservation de nos chambres a été faite par notre école et une erreur a été commise. Où est donc passée l’efficacité américaine ? En effet, je suis placé dans une chambre avec un geek asiatique pendant qu’Emie et Fred sont ensemble. What the fuck ? Nous décidons donc de dormir tous les trois dans la même chambre, évitant à Fred la colocation avec un homme dont on ne sait rien. Nous essaierons de trouver une solution avec Josh, le manager lorsque nous le verrons.
La nuit au son des sirènes des pompiers est plutôt agitée, et le décalage horaire nous fait nous réveiller régulièrement.
Vol Paris / San Francisco : 404,44 €/p a/r avec Finnair
Bus SamTrans aéroport / centre-ville : 2,25$/p (environ une heure de trajet)
Dimanche 8 septembre 2019
Premières visites
Pour autant, ce n’est pas la fatigue qui va nous arrêter aujourd’hui. L’excitation de la nouveauté nous donne de l’énergie, et le petit-déjeuner gargantuesque de l’hôtel va nous fournir le carburant. Au menu, buffet de toasts, fruits, café, jus, fromage. Il y a carrément de la pâte à pancakes disponible pour faire cuire nos propres crêpes !
Repus, nous sortons alors pour une exploration des quartiers de SF. « Frisco » est une grande ville américaine, mais pas immense (environ 800 000 habitants) et tout peut ainsi être fait à pied ou presque.
Nous démarrons notre périple par Union Square, la place des grands magasins et des grands hôtels. Nous y découvrons pour la première fois le fameux Cable Car et les rues accidentées célèbres pour apparaître dans tous les films se déroulant à San Francisco.
Nous continuons notre visite par Chinatown, connu pour être un des plus grands quartiers chinois du monde hors Asie. Effectivement, nous y retrouvons les odeurs et les produits que nulle part ailleurs on ne retrouve. Les petites échoppes y vendent fruits, légumes, épices et autres choses inhabituelles pour les occidentaux.
Un festival y a d’ailleurs lieu, le Festival de la Lune. Les rues sont fermées à la circulation et des stands divers et variés sont montés. On peut y avoir une consultation de médecine chinoise gratuite, s’y faire prédire l’avenir, acheter tout et n’importe quoi ou jouer à la loterie en ce jour de chance.
Notre tour des quartiers nous fait ensuite passer par North Beach, le quartier italien où s’agglutinent les restaurants proposant pâtes et pizzas. Les Irlandais y sont également représentés puisque les pubs ne sont pas rares ici. Un camion de pompier nous gratifie ici d’un coup de sirène et d’un Hi ! bien senti.
La balade nous amène alors à Telegraph Hill où la Coit Tower surplombe la baie de San Francisco. Même sans monter au sommet de la tour, la vue y est très belle et on y découvre au loin Alcatraz, le Bay Bridge et surtout le fameux Golden Gate Bridge.
Nous y apercevons aussi quelque chose qui attire notre curiosité et nous donne envie d’aller voir de plus près. C’est ainsi que nous nous dirigeons vers le Pier 39, un quai de l’embarcadère (l’Embarcadero) squatté par des otaries.
Une bonne cinquantaine d’otaries se font ici griller au soleil sur les pontons normalement réservés aux bateaux. Devenues célèbres et faisant maintenant partie du décor, plus aucun bateau n’est autorisé à s’amarrer ici et le Pier 39 est le sanctuaire de ces animaux.
Cette partie de l’Embarcadero est appelée le Fisherman’s Wharf, un endroit hyper touristique, où la concentration de magasins de souvenirs et de restaurants est impressionnante. Pour autant, c’est plutôt sympa de s’y balader puisque malgré ce côté commercial extrême, l’endroit y a gardé l’aspect d’un village de pêcheurs et cette contradiction en fait son charme.
Nous y découvrons aussi un musée assez fun, le Musée de la Mécanique (en français dans le texte). Il s’agit d’un hangar où sont exposés des dizaines de jeux mécaniques, comme ceux que l’on pourrait trouver dans une ancienne fête foraine. Certains sont réellement datés, mais il y a aussi pour les plus jeunes des jeux vidéos, quoique déjà passés à la postérité comme Cruise n’USA ou encore Street Fighter. En tout cas, pour un quarter (25 cents) on peut jouer à n’importe lequel de ces jeux puisque tous fonctionnent encore et attirent petits et grands.
La faim commençant à nous tirailler, nous cherchons sur le chemin du retour à l’hôtel un endroit où déjeuner. Naturellement et sans s’en rendre compte, c’est dans un bistrot typiquement français que nous déjeunerons de bonnes et copieuses salades.
Avant de retourner à la chambre, nous faisons un petit détour par Lombard Street et sa célèbre portion en lacets très serrés, « Crookedest Street ».
Nous rentrons ensuite à l’hôtel pour une petite sieste, le décalage horaire et la fatigue du voyage n’ayant pas encore été absorbés.
Finalement, c’est trois heures que nous passons à dormir. Une petite toilette rapide et nous voilà ressortis en ville pour aller voir un match de Football Américain dans un pub. Nous choisissons un pub du côté de Union Square où nous prendrons bières et sodas pour l’apéritif.
Le match terminé, c’est dans un Diner typiquement américain, le Pinecrest, que nous allons manger. Omelettes et burgers servis dans un box par des mexicains, cuisine ouverte avec des clients au bar, tous les clichés sont réunis. En tout cas nous y avons bien mangé et c’est bien là le principal.
Nous rentrons alors à la chambre pour y passer la nuit, mais nous sommes totalement décalés et le sommeil est léger.
Lundi 9 septembre 2019
Rentrée des classes
C’est ainsi qu’à 4h00 du matin, Emeline sort de la chambre avec ses affaires. Avec Fred nous sommes déjà réveillés mais nous nous demandons pourquoi Emeline est partie avec sa serviette.
Nous la revoyons 10 minutes plus tard douchée et éveillée comme si nous devions nous préparer à partir. En fait, son téléphone était resté à l’heure de notre escale à Chicago et elle pensait qu’il était plus de 6h du matin ! Après un fou rire collectif, la fatigue nous fait nous rendormir deux heures, et lorsque le réveil sonne, nous nous y prenons à deux fois pour vérifier l’heure.
Le petit-déjeuner englouti, nous faisons nos sacs pour notre rentrée scolaire. Bon, pas de baskets blanches ou de nouveaux agendas, mais ça fait quand même bizarre de se dire que c’est l’heure d’aller à l’école.
C’est à pied et en une quinzaine de minutes que nous arrivons à Market Street où notre école se situe. Une quinzaine d’étudiants sont dans notre cas de première journée et pour ce groupe, la matinée est plutôt administrative. Inscription, vérification des passeports, récupération des livres, nous sommes très bien accueillis par Jacob, l’entertainer de l’école qui s’occupe de la partie confort des étudiants.
Dans cette école, des activités hors classes y sont proposées les après midis puisque nous n’aurons cours que le matin. Visites de quartiers, match de base-ball ou proposition de restaurants, Jacob est là pour nous informer sur la ville et pour que nous nous sentons bien à San Francisco. Tellement bien que son discours de rentrée nous offre une apologie totalement lunaire de la marijuana, légale depuis peu en Californie. Complètement impensable en France, seulement normal ici.
Après cette présentation en mode One Man Show de Jacob, nous passons aux choses sérieuses. C’est devant un ordinateur, chacun de notre côté, que nous passerons une série de tests (grammaire, écriture et entretien) qui va définir notre niveau initial et la classe dans laquelle nous serons à partir de demain.
Cette école met décidément les élèves dans les meilleures conditions puisque le repas du midi peut être pris dans le Café. Pedro et Maya, les intendants salvadoriens, y cuisinent un déjeuner tous les jours, et le prix défie toute concurrence. Pas besoin de chercher où et quoi manger à l’extérieur, le repas y est très bon ici, a une option végétarienne et est varié. Nous avons donc trouvé notre cantine pour les midis de la semaine.
Aujourd’hui c’est spaghettis à la carbonara et une fois repus, nous retournons à la chambre pour une sieste qui on l’espère sera enfin réparatrice.
La fatigue et le décalage horaire commencent à s’estomper mais sont encore là.
Reposés, nous décidons de sortir boire un verre et cette fois, c’est sur Hyde Street, au Aces que nous allons regarder un match de Football Américain. L’ambiance y est amicale et moins guindée que sur Union Square. Au bar, je commande une bière pour Emeline et moi et essaie de commander une eau gazeuse pour Fred. Je n’arrive pas à me faire comprendre et après avoir dit que je voulais une « bubbling water », le barman me sert un Bourbon à l’eau ! Mauvais choix de mot (il faut demander un « Seltzer » ou une « Sparkling Water » pour une eau gazeuse) et très mauvaise prononciation, les cours d’anglais seront définitivement utiles !
Une fois le match terminé, nous allons faire quelques courses pour le dîner. Ce n’est pas l’Asie ici et la vie est chère. Nous n’avons pas les moyens d’aller au restaurant tous les jours et le soir, nous nous ferons donc à manger dans la cuisine de l’hôtel.
C’est un dîner léger que nous nous concoctons, et après avoir vaqué à nos occupations nous nous endormons assez tôt.
Mardi 10 septembre 2019
Castro
Nous nous levons encore une fois aux aurores et sans réveil.
Après le petit-déjeuner, c’est à notre premier cours officiel que nous nous rendons.
Nous sommes tous les trois dispatchés dans des classes différentes et faisons connaissance avec nos profs et camarades de classe respectifs.
La matinée passe vite et à aucun moment nous ne nous ennuyons en classe. Les cours sont animés, rythmés, et bien entendu, tout se passe en anglais. Nous ne restons pas plus de 5 minutes sur un exercice seuls devant notre feuille et les profs nous encouragent à parler, même si ce n’est pas en rapport avec la leçon du jour.
Après cette matinée de découverte, nous déjeunons à l’école puis retournons à l’hôtel pour effectuer notre partie administrative avec le manager. Dépôt de caution et consignes générales, Josh nous met à l’aise et le séjour sera à coup sûr agréable. Seul hic, il n’y a aucune solution au problème de chambre et nous décidons finalement de passer tout le séjour à trois dans la chambre.
Pour cet après-midi, le plan est de bien marcher pour nous fatiguer. Nous voulons enfin passer une nuit complète sans nous réveiller et pour cela, il faut que nous soyons éreintés.
C’est donc en direction de Castro que nous nous dirigeons. Nous traversons des quartiers résidentiels sans réel intérêt, à part des panneaux qui attirent notre regard. Des pavillons sont en effet « marqués » comme contenant des produits dangereux pour la santé (amiante ou plomb par exemple). Pourtant, des gens y habitent. En y regardant de plus près, les panneaux indiquent que les personnes vivant ici sont informées que le logement est dangereux pour la santé et qu’aucune poursuite ne peut être intentée à l’Etat ou à la Ville. Une nouvelle fois, complètement impensable en France, seulement normal ici.
Nous arrivons alors à Castro, le quartier ouvertement gay de San Francisco. La rue principale est aux couleurs de l’Arc en Ciel et même les passages piétons sont peints avec ces couleurs. Le magnifique Castro Theater domine la rue animée.
Nous passons devant un bar proposant des bières à 2$ et il ne nous en faut pas plus pour tester l’endroit. Lumière rouge, musique d’ambiance électro, quelques musclors chauves, barbus ou à moustache et en débardeur peuplent l’endroit. Emie et Fred sont les seules filles du bar, et si nous doutions d’être dans le bon quartier, ce doute est maintenant levé. L’ambiance y est très sympa mais il est temps de quitter Castro.
Nous repartons pour notre longue marche dans les rues de San Francisco direction Mission, le quartier hispanique. Nous faisons un léger détour que seuls les touristes français sont capables de faire pour aller voir la fameuse « Maison Bleue » de Maxime Leforestier, puis arrivons dans Mission.
Emie n’est pas tranquille, la réputation du quartier n’aidant pas forcément. Nous ne nous attardons pas et prévoyons de revenir plus tard explorer ce quartier.
En retournant à Tender Nob, notre QG, nous en profitons pour aller faire les courses pour le dîner. Au menu ce sera omelette aux légumes.
La journée a été fatigante et nous sentons qu’il ne nous faudra pas longtemps pour nous endormir. Enfin pour une vraie nuit de sommeil ?
Mercredi 11 septembre 2019
Oakland
Enfin nous avons dormi jusqu’à la sonnerie du réveil. Enfin nous nous sentons bien reposés. Cela tombe bien puisque une nouvelle grosse journée nous attend.
Le petit-déjeuner englouti, nous nous dirigeons vers l’école à pied. Nous connaissons bien le trajet et croisons les nombreux « zinzins » de San Francisco. C’est impressionnant le nombre de pauvres gens qui sont fous et vivent dans la rue. Ils parlent seuls, crient ou font des gestes automatiques sans s’en rendre compte. Ces gens de la rue sont encore plus à plaindre que les sans-abris qui eux ont toute leur tête (enfin presque).
Le cours de la matinée passe rapidement et encore une fois, nous sommes conquis par la méthode d’apprentissage et comprenons un peu plus le problème franco-français au niveau des langues étrangères. Peut-être qu’un jour l’Education Nationale fera son auto-critique et changera ses méthodes. Une piste pour le mammouth : ici, même pour les débutants tout le cours se déroule en anglais. Pas de traduction, les mots ou les phrases sont tournées, retournées, mimées ou dessinées pour que tout le monde comprenne.
Nous déjeunons à l’école puis pour la première fois nous nous séparons de Fred. En effet, elle passera l’après midi avec Margaux, sa fille venue de Tahiti où elle travaille. Elle restera ici pendant une semaine avant de repartir sur son île, et cet après midi, ce sera mère-fille dans Haight-Ashbury, le quartier hippie de San Francisco.
Pour notre part, nous rejoignons l’excentrique Jacob qui organise aujourd’hui un tour à Oakland. Avec d’autres étudiants, nous prenons Market Street jusqu’à l’Embarcadero. Nous avons une vingtaine de minutes avant le ferry et déambulons dans ce terminal bardé d’échoppes en tout genres. Restaurants, magasins d’artisanat et de produits locaux, il s’agit d’un endroit plutôt agréable et pas forcément touristique.
Nous prenons ensuite le Ferry pour Oakland, une ville plus grande que San Francisco mais considérée plutôt comme sa banlieue puisque la plupart des habitants travaillent à Frisco mais n’ont pas les moyens de s’y loger. Le trajet en ferry nous offre une très belle vue de SF et de sa baie. Nous longeons le Bay Bridge et débarquons à Oakland sur le Jack London Square. C’est alors que nous apprenons que cet écrivain célèbre est né et a vécu ici.
Nous nous arrêtons au bar « Last Chance, First Chance », un établissement centenaire qui a survécu aux différents tremblements de terre que la baie a subi, notamment celui de 1906. Cela nous permet de discuter avec les autres étudiants et ainsi pratiquer l’anglais avec des brésiliens, une suissesse et une autre française.
La suite de la visite nous amène au Merrit Lake, plus une avancée de l’océan dans les terres qu’un lac. L’endroit est plutôt joli et les cyclistes et les coureurs y sont nombreux.
Oakland est une ville agréable, sympathique, mais n’a pas forcément le cachet et l’histoire d’une vieille ville. Tout y a l’air neuf et l’architecture est assez moderne.
J’en profite pour discuter avec Jacob et lui demander comment le travail est organisé aux Etats-Unis. Pour nos amis gilets jaunes, il faut savoir que les américains travaillent 40 heures par semaine et ont… deux semaines de congés payés par an ! Enfin, s’ils ne font pas 40 heures, ils ne sont pas considérés comme salariés et n’ont pas droit aux différentes aides mises en place (assurance médicale, chômage…). Ceux qui sont à temps partiel doivent donc trouver un second emploi. Je me permets alors de gentiment casser le moral de Jacob en lui dévoilant nos conditions de travail en France avant le retour à San Francisco par le BART, le métro/RER de la baie.
Nous retrouvons ensuite Fred et Margaux à Union Square, où un petit concert gratuit de musique cubaine et brésilienne est organisé.
Pour le dîner, nous retournons au Pinecrest Diner y déguster omelettes et burgers, puis il est l’heure pour Margaux de retourner à son hôtel. Nous prenons la précaution de la raccompagner puisque son établissement est en pleine jungle dans le Tenderloin.
A cette heure-ci, les trottoirs sont bondés par les sans-abris, leurs tentes, mais aussi les drogués qui se piquent en pleine rue et à la vue de tous. Rajoutons à cette cour des miracles une prostituée naine (pour les connaisseurs, elle rappelle étrangement celle du film Total Recall avec Schwarzenegger) et le tableau est complet.
Nous rentrons enfin à l’hôtel et après un petit café/thé, nous nous endormons presque instantanément.
Jeudi 12 septembre 2019
Golden Gate Bridge
La routine s’installe le matin. Lever, petit-déjeuner, départ pour l’école. Sur le trajet, nous y croisons les habituels dérangés du cerveau, les « zinzins ». Aujourd’hui, c’est un type qui engueule son reflet dans une vitrine. Il est carrément prêt à en découdre le mec ! Lors de la visite à Oakland, Jacob nous a précisé que ces fous devaient leur état à la drogue dure mais pas seulement. En effet, certains ont de gros problèmes psychologiques à la base et malheureusement personne ne peut s’en occuper. Ils se retrouvent donc à la rue, livrés à eux mêmes.
Bref, notre matinée en classe se passe bien et Fino, mon prof, aime discuter de la société américaine. Aujourd’hui c’est la peine de mort qui en prend un coup. Elle est légale en Californie mais depuis 2007 il n’y a eu aucune exécution. Contrairement au Texas qui exécute en moyenne un prisonnier par jour ! Et sans doute un innocent de temps en temps…
Le déjeuner à l’école est une nouvelle fois excellent, puis nous retrouvons Margaux pour une excursion en vélo.
Nous récupérons nos machines de location à Union Square, direction le Golden Gate Bridge. La balade est très sympa, et même si certaines rues montent plutôt bien, la difficulté est relative. Nous passons le long de l’océan par l’Embarcadero, Fisherman’s Wharf ou Fort Mason. Nous nous arrêtons sur une aire engazonnée où une sorte de kermesse est organisée. Des équipes s’affrontent sur des jeux funs du genre course de sacs ou relais endiablés.
Nous en profitons pour faire un tour aux toilettes et là nous observons un autre type d’illuminé. Le mec est en plein échauffement pour ce qui nous semble être un sport de combat. Tenue adéquate, style travaillé, il se met alors en position de pompes. Et là c’est le fou rire total. Seule la tête bouge et les « pompes » s’enchaînent à la vitesse de la lumière. Le tout avec des expirations exagérées.
Après cette récréation, nous arrivons au Golden Gate Bridge et empruntons le côté baie du pont. La vue y est incroyable sur Alcatraz, San Francisco et sa baie. On y aperçoit également des otaries qui se baignent sous le pont.
Le Golden Gate Bridge date de 1937 et a la particularité d’avoir été conçu et construit en 5 ans seulement. Il mesure 2 km (1300 m pour sa partie suspendue) et est continuellement repeint. L’ouvrage est superbe et c’est très agréable d’être sur ce pont mythique.
Au bout, nous retrouvons l’ensemble des touristes qui prennent des bus ou des tours operators à Vista Point. Nous y sommes survolés par des condors et la vue est rendue exceptionnelle par la météo impeccable.
Il est ensuite temps de rentrer. Nous avons la possibilité de prendre le ferry à Sausalito mais nous préférons retourner à SF en vélo.
Sur le chemin du retour nous nous arrêtons au Palace of Fine Arts, un endroit totalement improbable dans une ville américaine. Ce bâtiment date de 1915 et a été construit exprès pour une exposition internationale, mais s’inspire de l’architecture grecque et romaine, époque où les Etats Unis étaient encore l’Amérique et peuplée d’Indiens. L’endroit est paisible, joli et mérite le détour.
En chemin, un endroit attire notre curiosité. Une piste colorée accueille les fanas de roller. Un DJ met le tout en musique et certains pratiquants sont costumés, d’autres dansent, le tout dans une ambiance calfornienne, fun et bon enfant.
Le long d’une plage, nous apercevons une otarie à une dizaine de mètres du rivage. Il y a même un nageur qui passe tout près sans s’en rendre compte.
Le retour à Union Square met nos jambes et nos fesses à rude épreuve, mais cela en valait la peine. L’excursion a été un très bon moment et il faut maintenant passer par la case courses puisque demain, nous partons camper au Yosemite Park.
Direction donc le Trader’s Joe pour y acheter de quoi manger le soir et au camping. Sur le trajet, une femme complètement droguée est assise sur le trottoir et nous offre une vue imprenable sur son mont de Vénus dont l’entretien laisse clairement à désirer. Pour éviter de vomir nous détournons le regard et passons notre chemin rapidement.
Nous retournons enfin à l’hôtel pour une bonne douche. Ce soir, Margaux est notre invitée mais c’est elle qui se propose pour faire à manger. Notre chef nous fera une bonne poêlée de légumes accompagnée d’une bière bien fraîche et méritée.
Il est ensuite temps d’aller nous coucher non sans avoir oublié de faire nos sacs pour Yosemite.
Location de vélos : 25 $/p la journée
YOSEMITE NATIONAL PARK
Vendredi 13 septembre 2019
C’est le dernier cours de la semaine avant un week end au parc Yosemite. Ici, on dit TGIF ! (Thanks God It’s Friday !).
Dans ce cours, Fino nous explique que le logement à San Francisco est devenu hors de prix, la faute aux sociétés informatiques qui gèrent des sites internet célèbres. Ces sociétés paient très bien leurs employés arrivés en masse il y a une dizaine d’années et la loi de l’offre et de la demande fait que les loyers ont explosé. Le seuil de pauvreté aux USA est d’environ 25 000 $/an en moyenne, alors qu’à San Francisco il bondit à 75 000 $/an. Pas étonnant de voir autant de sans-abris.
Après le déjeuner concocté par Maya et Pedro, direction la chambre pour récupérer nos sacs. Nous récupérons également la voiture que nous avons louée et partons pour le parc en prenant le Bay Bridge.
La route ne devait faire que 3h30/4h00 mais au final, nous passerons déjà 3 heures dans les bouchons sur le Freeway. 50 kms en plus de 3 heures, vendredi 13 combiné à la pleine lune, la chance nous a cette fois quittés !
Définitivement puisqu’en arrivant au parc vers 21h00, tous les campings « premier arrivé, premier servi » sont complets. Cela nous permet quand même d’avoir un aperçu de ce qui nous attend demain puisque la pleine lune et le temps clair nous montrent des formations rocheuses blanches assez impressionnantes sur fond de ciel étoilé.
Avant de se décider à dormir dans la voiture, nous tentons notre chance dans un camping à l’extérieur du parc et là c’est jackpot ! Nous sommes plutôt soulagés de trouver un endroit très agréable, avec douches et toilettes, pour nous accueillir ce week end.
La route, la fatigue et la pression de trouver un endroit où dormir nous a coupé l’appétit, et les tentes montées à la lumière des phares, nous ne demandons pas notre reste et nous endormons instantanément.
Samedi 14 septembre 2019
La fatigue et le stress de la veille sont désormais derrière nous et nous nous préparons pour explorer le parc Yosemite.
Un petit déjeuner de campeur nous donne le carburant pour cette matinée, et après être passés par la case enregistrement du camping, nous voilà partis pour la vallée Yosemite. 45 minutes d’une route panoramique et un péage à l’entrée du parc plus tard, nous entrons dans la vallée et observons que l’endroit est très fréquenté. Le parc est effectivement aménagé pour que tout le monde puisse accéder à cet endroit magnifique et les routes et parkings sont nombreux.
Nous arrivons justement sur le parking du départ de notre randonnée du jour, le Yosemite Falls Trail. Quelques panneaux d’avertissement concernant les ours et leur propension à défoncer les voitures, photos à l’appui, pour trouver de la nourriture nous font un peu flipper mais c’est le jeu lorsqu’on veut explorer la nature.
Nous démarrons notre parcours et sommes plutôt rassurés. En effet, nous étions un peu dans l’appréhension d’être sur un sentier bondé mais finalement, le parc est immense et tous les randonneurs sont dispersés.
La marche est exigeante puisqu’il s’agit d’une montée non-stop de 6 kms jusqu’au sommet de la cascade. Il n’y a pas énormément d’eau mais l’endroit est sympathique et peuplé par les écureuils « affamés ». Nous risquons une amende de 1000 $ mais partageons quand même quelques chips de notre pique-nique avec ces petits coquins. Et oui dans n’importe quel parc où l’on peut trouver des animaux il est interdit de les nourrir, mais bon c’est tellement tentant…
Nous sommes alors chassés de l’endroit par une nuée de guêpes attirées par notre nourriture et décidons de continuer notre ascension jusqu’au Yosemite Viewpoint à 2 km de là.
Après manger, l’ascension est rude mais nous sommes d’abord récompensés par l’apparition à quelques mètres de nous d’une biche en train de brouter tranquillement. Elle n’est pas du tout effrayée et se laisse contempler sans broncher.
La récompense n’est pas terminée puisqu’au sommet, c’est une vue imprenable sur El Capitan, le Half Dome et toute la Yosemite Valley qui nous est proposée.
Nous y prenons le soleil, le repos et pour certaines une « pause intestinale » en pleine nature.
Il est ensuite temps de redescendre, et même si la descente est forcément moins éprouvante que l’ascension, la fatigue de la journée passée au soleil pèse et nous donne l’impression que cette descente est interminable.
Nous voici enfin à la voiture et nous sommes soulagés de voir que les ours ont été assez aimables pour ne pas fouiller à l’intérieur. Notre caution est pour le moment saine et sauve !
Avant le retour au camping, nous passons par une station-service pour nous acheter un petit apéro (tortillas et bières bien fraîches) que nous dégustons aux tentes avec grand plaisir.
Un peu moins que notre repas du soir, des nouilles aux oeufs un peu fadasses puisque nous avons oublié d’apporter sel et poivre.
Enfin, il est bien temps d’aller se coucher dans nos tentes, alors que Margaux préférera les sièges confortables de la voiture de location.
Dimanche 15 septembre 2019
La nuit a été excellente et la bonne fatigue de la veille est absorbée.
Un petit-déjeuner de campeur puis il est temps de lever le camp. Après une toilette rapide, nous allons explorer une autre partie du parc Yosemite. Au programme, un peu moins de marche et quelques points de vue accessibles en voiture à ne pas manquer.
Nous nous arrêtons d’abord à Tuolumne Grove pour faire un petit sentier différent de la veille. Ici, pas de paysage incroyable ou d’ascension dantesque, il s’agit d’une petite balade en forêt d’un peu plus de deux heures (en prenant son temps). Nous y croisons nos amis les écureuils et plein de chipmunks. Nous les observons grimper dans les arbres, rentrer dans leurs trous ou déguster des pommes de pin.
Le tout dans un environnement très agréable, puisque dans cette forêt poussent de superbes séquoias. Nous pouvons même en traverser un, écroulé par une tempête. Cette balade tombe à pic après les 16 kms de la veille en plein soleil. Le silence, le calme et l’ombre de la forêt font vraiment du bien.
Une fois à la voiture, nous prenons la route panoramique qui va nous offrir de superbes points de vue sur le parc. Tunnel View, Valley View, Bridalveil Fall Viewing Point et enfin Glacier Point, la route nous offre ici un condensé de ce que peut offrir cet immense parc.
Sur le retour, il est temps de manger et nous nous arrêtons en lisière de forêt pour un petit pique-nique, avant de reprendre la route pour San Francisco.
Cette fois, il y a beaucoup moins de trafic et le trajet du retour paraît beaucoup moins long.
Arrivés trop tard pour rendre la voiture, nous la garons dans une rue proche de l’hôtel en vue de la ramener dès l’ouverture le lendemain (la plupart des places de stationnement sont gratuites la nuit jusqu’à 7h00).
Une bonne douche, un petit apéro, un bon dîner et une lessive, voilà ce qui clôt notre week-end au Yosemite.
Ce parc a été une très belle découverte, mais le temps a manqué pour l’explorer. Nous en avons eu un bon aperçu tout de même. Le succès du parc et son aménagement à outrance en font un parc familial, très fréquenté, mais son immensité permet quand même de randonner confortablement et de s’offrir alors de très bons moments.
Location de voiture : 40 $ par jour (60$ d’essence)
Parc Yosemite : 35$ par voiture
Camping : attention les campings du parc sont très vite remplis et les hôtels sont hors de prix. Nous avons pu nous installer au camping Yosemite Lakes Park où bizarrement il n’y avait presque personne. 25$/tente l’emplacement.
YOSEMITE FALLS TRAIL
TUOLUMNE GROVE
Lundi 16 septembre 2019
ALCATRAZ
Pendant que les filles se préparent, je ramène la voiture de location. Il faut la ramener dans un parking souterrain, et un autre panneau d’avertissement attire mon regard. Cette fois, l’Etat se décharge de toute poursuite contre les gens qui travaillent dans cet environnement et qui sont donc prévenus que travailler dans un endroit clos avec des voitures, c’est dangereux pour la santé. Bizarre quand même.
Retour ensuite à l’hôtel pour le petit-déjeuner puis départ pour l’école où notre deuxième semaine va commencer.
Nous retrouvons nos camarades de classe et nos profs respectifs, et aujourd’hui Fino nous parlera des premiers secours aux Etats-Unis. Il ne comprend pas pourquoi en Europe nous pensons qu’avoir une trousse de premiers secours et une formation est une bonne chose. En effet, il nous annonce qu’aux Etats-Unis, les témoins d’accidents ou d’agressions n’interviennent pas. Pourquoi ? Parce que s’ils font quelque chose de mal, la victime pourrait porter plainte contre son potentiel sauveur. Seuls les professionnels peuvent donc aider les victimes. Le concept de non-assistance à personne en danger est totalement inconnu pour Fino.
Après le déjeuner pris à l’école, nous retrouvons Margaux pour sa dernière journée à San Francisco. Nous prenons le tramway direction le Pier 33 de l’Embarcadero pour y prendre un ferry direction Alcatraz.
La traversée nous offre une superbe vue de la baie et de la ville, ainsi que du Rock et du Golden Gate Bridge, avec en prime un spectacle de pêche offert par les nombreux pélicans du coin.
Nous débarquons à Alcatraz et sommes témoins d’un épisode qui n’inspire pas forcément la fierté pour nous français. En effet, un ranger se tient là et nous explique le fonctionnement de la visite, en mode One Man Show à l’américaine bien sûr. Un groupe de touristes ne s’arrête pas et part à l’aventure sans écouter les consignes. Ils sont rappelés à l’ordre et ont le malheur de dire qu’ils sont français (ou plutôt de Paris devrais-je dire !). Ils deviennent alors la proie de notre présentateur vedette. Et à chaque question qu’il pose, notre petit groupe de frenchies est à côté de la plaque et ne comprend pas. Ils vont même jusqu’à partir avant la fin de la présentation ! Si on nous demande, nous dirons, pour aujourd’hui seulement, que nous sommes belges !
Nous passons ensuite par la pièce où les prisonniers étaient accueillis avec leur paquet contenant serviette, savon, dentifrice, puis récupérons notre audioguide.
La visite dure environ une heure et demie et est vraiment intéressante. Nous déambulons dans les couloirs d’Alcatraz, passant par « Broadway » et ses cellules, le « trou », le réfectoire, la bibliothèque ou encore la cour, guidés par le programme de la visite et les anecdotes de prisonniers et de gardiens.
Nous terminons la visite par le passage obligé à la boutique, et nous y rencontrons un ancien prisonnier qui dédicace son livre. C’est un souvenir plutôt sympa et ne manquons donc pas d’acheter son livre avant de lui faire signer. Nous nous sommes quand même renseignés avant, Billy B. n’est ni un assassin ni un violeur. Il a en effet été un jeune faussaire célèbre pour ses nombreuses évasions.
Il est ensuite l’heure de reprendre le ferry pour San Francisco et de profiter une nouvelle fois de la vue offerte dans la lumière de la fin d’après midi.
Depuis le Pier 33, nous faisons un petit crochet pour que Margaux (et pour notre plaisir aussi !) puisse observer les otaries du Pier 39, puis repassons au Fisherman’s Wharf et ses magasins de souvenirs.
Il faut ensuite reprendre le petit tram, d’où nous apercevons une « zinzin » qui se balade en petite culotte et brassière en pleine rue, sans oublier de s’inventer un ami ou ennemi imaginaire bien sûr.
Bref, notre journée n’est pas terminée puisque c’est la dernière soirée de Margaux à SF et nous avons décidé de nous offrir un resto mexicain à Mission. C’est au coin de Valencia et Mission, au Puerto Allegre, que notre choix se porte. L’établissement nous a été conseillé par Pedro, l’intendant de l’école et le conseil a été très bon !
Installés dans un box, bonne musique et bonne ambiance, nous dégustons d’excellents tacos, burritos et fajitas. Accompagnés d’un pichet de margarita, nous passons une soirée très agréable mais il est tard et la fatigue de la journée se fait sentir. La tequila doit faire un peu son effet aussi !
Nous reprenons donc le bus direction l’hôtel en évitant soigneusement le Tenderloin qui à cette heure-ci est vraiment craignos, et ne mettons pas beaucoup de temps avant de tomber de sommeil.
Visite d’Alcatraz : une seule compagnie possible, Alcatraz Cruises. 40$/p avec audioguide. Immanquable lors de tout passage à San Francisco !
Mardi 17 septembre 2019
Aujourd’hui, Fred est un peu nauséeuse, la faute sans doute à la taille gigantesque du burrito de la veille. C’est donc sans elle que nous irons à l’école aujourd’hui après le petit-déjeuner.
Les cours se passent toujours aussi bien, et Fred fera son apparition en milieu de matinée. Cela lui aura au moins laissé le temps de dire au revoir à sa fille repartie travailler à Tahiti.
Pedro et Maya font toujours des bons petits plats au Café de l’école, et nous retrouvons notre chambre à l’hôtel pour un après midi glandouille, le premier du séjour.
Se poser, ne rien faire que surfer sur Internet, lire et dormir un peu même, voilà une après midi comme on les aime lorsqu’on est un peu vannés par un début de séjour sur les chapeaux de roues. Mine de rien nos journées sont bien remplies et ne laissent que peu de place au repos. Nous en profitons pour finaliser l’organisation de notre week-end.
Nous ressortons tout de même faire quelques courses pour manger ce soir, et après un dîner léger, c’est malgré tout assez tôt que nous nous couchons.
Mercredi 18 septembre 2019
NORTH BEACH
Notre routine est rodée, et nous sommes fin prêts à entamer une nouvelle journée.
Cette journée commence bien entendu par les cours d’anglais, et le « zinzin » du jour apparaît en traversant une rue. Ni vraiment homme ni vraiment femme, nous croisons un type qui essaye de s’habiller en femme. Ici, personne n’est dupe, la jupe nous dévoile des jambes poilues, le visage est à peine rasé et le maquillage est négligé. Seules la barrette qu’il a dans les cheveux et la jupe rose nous font penser au genre féminin, mais il ressemble plus à une Mafalda de seconde zone qu’à un travesti haut de gamme.
Bref, les cours se passent bien, et cette fois c’est Emie qui a une anecdote « gilets jaunes ». Sa prof, Bridget, lui a demandé à quelle fréquence elle allait chez le dentiste et ne l’a pas cru lorsqu’elle a répondu une fois par an. Il a fallu qu’Emie insiste pour prouver que c’était non seulement vrai, mais qu’en France nous avons droit à cette possibilité. En effet, cela est totalement improbable pour les américains, qui ne possèdent pas tous une protection sociale sur la santé. Et pour ceux qui ont la chance d’en avoir une, les conditions sont encore loin d’être les nôtres, à moins de passer à la caisse. Et oui, por avoir un niveau de protection à peu près équivalent à ce que nous avons en France, un américain devrait débourser 1000 $ par mois ! A méditer…
Nous ne déjeunerons pas à l’école aujourd’hui puisque nous nous sommes inscrits à une visite de North Beach avec Jacob, l’entertainer de St Giles. Nous prenons donc le bus avec le groupe pour arriver au quartier italien et déjeuner dans une pizzeria. Pizzas végétariennes pour les filles, lasagnes pour moi, ce n’est pas la meilleure cuisine italienne que nous n’ayons jamais mangée mais une chose est sûre, le resto est bien italien. Accent à couper au couteau du cuisto, ligue des champions à la télé, maillot du Napoli pour le serveur, ne manque plus que la Belle et le Clochard dégustant des spaghettis à la bolognaise.
Une fois repus, nous continuons notre visite par la cathédrale St Peter-Paul, un bel édifice catholique.
Nous déambulons alors dans les rues, Jacob au meilleur de sa forme nous racontant des anecdotes, quelques spécificités du quartier et ses bonnes adresses. L’une d’entre elles est le Condor Club, le premier club de strip-tease « au monde » selon Jacob, et toujours en activité.
Il nous parle également d’un spectacle en immersion appelé Speak Easy. Cette appellation vient de l’époque de la Prohibition, où des bars clandestins étaient approvisionnés par la contrebande. Le concept est plutôt unique puisqu’après avoir acheté sa place pour le spectacle sur le Net, un rendez-vous est donné quelque part dans le quartier. Il faut alors attendre un chaperon et lui donner un mot de passe. Celui-ci vous emmène alors au spectacle immersif dont l’adresse est tenue secrète jusqu’au dernier moment.
Jacob nous emmène ensuite sur un parking aérien qui va nous offrir une jolie vue de la ville, puis devant un bâtiment assez particulier puisque recouvert de la même matière que la Statue de la Liberté. Au dernier étage de celui-ci, la société de production de Francis Ford Coppola y a son siège, et le réalisateur est même propriétaire du bar au rez-de-chaussée de ce même bâtiment. L’histoire dit que ce serait dans ce bar qu’il y a écrit le Parrain.
Enfin, nous allons dans une épicerie typiquement italienne, puis il est temps de nous séparer puisque la visite se termine ici.
Nous remontons pour notre part à l’hôtel via Chinatown, et pendant que les filles vont faire quelques courses pour le camping, je reste à la chambre réviser puisque Fino nous donne un test demain.
Nous terminons la soirée par un petit dîner léger et allons nous coucher.
Jeudi 19 septembre 2019
POINT REYES NATIONAL PARK
Pour nous c’est le dernier cours de la semaine puisque pour que notre week end ne soit pas trop la course, nous sècherons vendredi en ayant pris soin bien entendu d’avoir prévenu nos profs respectifs.
Nous déjeunons rapidement à l’école puis allons prendre possession de la voiture de location. Nous chargeons les bagages puis prenons la direction du Nord de San Francisco. Cela nous permet d’emprunter le Golden Gate Bridge et de profiter à nouveau de cet ouvrage mythique.
Le trafic est là, mais rien à voir avec ce que nous avons vécu le week end dernier en allant à Yosemite. Nous arrivons donc au parc national de Reyes Point en environ deux heures et notre chance nous suit toujours puisque nous y obtenons le dernier emplacement libre pour deux nuits.
Le camping Coast n’a qu’un inconvénient, c’est qu’il faut laisser la voiture et marcher 3 km sur le Laguna Trail avec les bagages pour l’atteindre. Mais cela en vaut la peine puisque nous sommes ici au bord de l’océan, coincés entre la plage et les sous bois du parc.
Nous montons les tentes et comme nous avons une petite heure avant le coucher de soleil, nous décidons de partir marcher un peu le long de la côte pour prendre un peu la température de ce parc.
Nous y croiserons quelques oiseaux et seront surpris de croiser également sur notre chemin des faons, pas tranquilles mais pas apeurés non plus. Ils nous permettent ainsi de les observer de près. Le soleil descend petit à petit, et il est temps de rentrer.
Nous profitons de la dernière lumière de la journée pour nous faire à manger, et à la tombée de la nuit nous sommes surpris par un mouvement à quelques mètres de nous. Un coyote fait alors son apparition, et fait sa vie comme si nous n’étions pas là.
Puis c’est au tour d’un raton laveur de venir voir si un peu de nourriture ne serait pas disponible dans le coin.
Nous sommes très surpris d’avoir déjà vu autant de faune en si peu de temps et sommes impatients de randonner demain.
Vendredi 20 septembre 2019
Ce matin, nous devons changer nos tentes d’emplacement puisque les seules disponibilités pour les deux nuits dans ce camping étaient sur deux sites différents. Nous avons prévu de marcher toute la journée et comme nous devons libérer les lieux à midi, nous avons pensé mettre nos sacs sur notre prochain site de camping. Je vais donc demander à la femme qui occupe cet emplacement si nous pouvons juste laisser nos affaires avant d’aller marcher et me fait signe qu’il n’y a pas de problème.
Pourtant, au moment où nous arrivons avec nos sacs, un campeur nous alpague et nous parle plutôt mal. Il nous dit que nous sommes très impolis et qu’on doit se barrer fissa. Même pas le temps de lui expliquer, que la femme a apparemment changé d’avis et confirme qu’il vaut mieux qu’on trouve une autre place pour nos affaires. La pression retombe un peu et on nous montre un endroit où poser nos affaires sans risques, mais nous n’avons pas trop compris où la situation posait problème. Nous avons l’impression d’avoir fait quelque chose de mal, mais personne ne nous a expliqué et on nous a viré comme des malpropres. Bizarre et carrément perturbant même.
Bref, nous choisissons d’essayer d’oublier cette mauvaise impression et retournons à la voiture par le Coast Trail, une marche facile de 4 kms où nous avons la chance de voir au loin un chat sauvage se baladant le long du chemin. Pas eu le temps de l’approcher qu’il s’engouffre dans les buissons mais c’est un bon signe.
Nous arrivons à la voiture et prenons la direction du départ du sentier Tomales Point. Ce qui nous attend est une marche facile d’environ 15 km en aller/retour pour arriver à la pointe de la presqu’île du même nom.
Et cette marche sera un festival de la faune. Dans un paysage côtier très joli et sous un grand soleil, nous serons gavés de Wapitis (sorte de cerf) se baladant en hardes et nous regardant en se demandant ce qu’on fait là. Nous aurons également la chance d’assister à un ballet de coyotes cherchant de la nourriture autour de nous.
Lors d’une petite pause, nous aurons aussi l’occasion de voir au loin des baleines. Pas si loin que ça d’ailleurs puisque le bruit de leur respiration arrive jusqu’à nous. Les lapins et les perdrix sont également au rendez-vous, et l’arrivée à la pointe Tomales nous offre le vol de dizaines de pélicans et le spectacle d’une otarie se vautrant dans les vagues en contre-bas.
C’est ici que nous pique-niquons, profitant du soleil et d’un petit vent marin qui fait du bien par cette chaleur.
Après un peu de repos, nous prenons le chemin du retour. A cette heure de l’après midi, les animaux sont un peu moins nombreux mais toujours présents. Nous prenons un peu moins de photos et le retour est donc moins long, mais nous arrivons à la voiture comblés par la découverte de cette faune, et la facilité avec laquelle nous avons pu observer celle-ci d’aussi près.
Il nous reste ensuite un peu plus de 3 kms à parcourir pour rejoindre notre camping, et enfin nous installer sans avoir l’impression de déranger qui que ce soit. Nous nous préparons à manger en assistant depuis notre table à un coucher de soleil avec vue sur la mer.
Des wapitis traversent alors notre camping et la boucle est bouclée pour la visite de ce parc Point Reyes, qui a dépassé toutes nos attentes. La soirée se termine assez tôt, et nous nous endormons bercés par le rythme des vagues.
Samedi 21 septembre 2019
MENDOCINO
Le petit déjeuner avec vue sur la mer est plutôt sympa, mais nous devons désormais quitter l’endroit.
Nous repartons avec nos sacs par le Coast Trail et arrivons à la voiture. Un peu de route nous attend pour arriver à Mendocino mais nous avons prévu des pauses tout au long.
Nous nous arrêtons d’abord à Reyes, le village du coin. Un marché de primeurs y a lieu et nous décidons d’aller voir ça de plus près. Fruits et légumes locaux et bio, petites échoppes de souvenirs, cafés et stands divers et variés, l’ambiance y est paisible et bon enfant.
Nous repartons ensuite direction le Nord en empruntant la célèbre Pacific Coast Highway. Cette route à flanc de falaise longe pendant plusieurs dizaines de kilomètres la côte Pacifique et le paysage est magnifique.
Nous nous arrêtons ensuite du côté de la Bodega Bay pour admirer un point de vue mais aussi une maison typique utilisée dans un célèbre film. Cette maison a été en effet une pièce maîtresse des Oiseaux d’Alfred Hitchcock et est devenue une école, puis trouvons un endroit pour pique-niquer.
Nous comblons enfin la route agréable et boisée vers Mendocino et à la recherche d’un endroit où dormir, nous tentons notre chance au camping Van Damme. Plein. Au camping Russian River, plein. Afin d’éviter de tourner des heures, nous demandons à la personne en charge de ce dernier camping de nous aiguiller sur un site qui pourrait nous accueillir et là nouveau coup de chance. Elle vient à l’instant d’avoir un appel pour une annulation ! Ni une ni deux nous prenons possession de ce précieux sésame et allons nous installer. Un peu plus cher et un peu moins sauvage que les précédents, le camping n’en reste pas moins agréable.
Après une petite toilette, nous reprenons la voiture pour aller à quelques kilomètres au phare de Point Cabrillo.
Cet édifice et le paysage ciselé de la côte balayée par le vent donne l’impression d’être au bout de nulle part et l’endroit est paisible et agréable.
Nous décidons ensuite de passer au village de Mendocino pour y faire une ou deux courses. L’endroit est désert et très calme et nous prévoyons une visite du village plutôt demain, où l’animation sera sans doute un peu plus au rendez-vous.
Nous retournons alors au camping pour un apéro et un bon petit repas de campeur, avant d’aller nous coucher.
Dimanche 22 septembre 2019
Ce matin, nous nous réveillons aux aurores. Nous prenons un bon petit déjeuner et levons le camp tranquillement pour aller arpenter les rues de Mendocino, un village typique de la côte.
Ici, les maisons en bois sont de style Nouvelle-Angleterre et il y règne une atmosphère très paisible. Les boutiques du coin sont plutôt haut de gamme, les galeries d’arts sont nombreuses et il y a même la bibliothèque du village classique, avec la non moins classique bibliothécaire cheveux blancs en chignon et voix très douce, et le club de lecture qui se réunit pour parler littérature. Nous ne manquons pas non plus d’observer un groupe de sans-abris qui ne colle pas avec la moyenne de la population qui doit être relativement aisée ici.
Nous allons ensuite flâner sur la côte balayée par le vent pour nous dégourdir les jambes dans une ambiance de bout du monde.
Il est temps ensuite de reprendre la route pour la journée. Notre première étape va nous amener en fin de matinée dans la Anderson Valley. Ici, on y cultive la vigne et une dégustation s’impose. C’est dans le domaine Navarro Vineyards que nous avons choisi d’aller goûter le divin breuvage et nous sommes accueillis par un petit bonhomme très sympathique. Nous ne comprenons pas tout ce qu’il nous dit, son accent et le vocabulaire un peu technique ne nous permettant pas d’absorber toutes les infos. Ce que nous réussissons plutôt bien à absorber, ce sont les différents vins qu’il nous propose à la dégustation. Rouges ou blancs, les vins sont différents de ce que l’on a l’habitude de boire mais n’en sont pas moins bons. Nous achetons quelques bouteilles puis reprenons la route direction Sonoma.
La route est agréable, ensoleillée et boisée, et nous arrivons à Sonoma pour nous y dégourdir les jambes. Nous choisissons un jardin public ombragé, où nous sommes surpris de l’utilisation des espaces de pique-nique. En effet, des anniversaires y sont fêtés, et tout est réuni pour que petits et grands passent un bon moment. Ballons, nappes colorées, pichets de thé glacé, pièces montées et bonbons, ce sont des choses que nous aurions plus vus dans une salle des fêtes que dans un jardin public, mais l’ambiance y est très calme, et l’atmosphère paisible.
Nous décidons alors de manger dans le coin et une envie de burger nous amène au McDo de Sonoma. C’est notre premier fast-food du séjour, et mis à part la taille de la boisson et de la glace, nous ne sommes pas dépaysés par rapport à ce qui se fait en France.
Nous reprenons ensuite la route pour San Francisco, et nous traversons la Napa Valley, où les vignobles les plus célèbres de Californie se succèdent. Ici, les maisons et domaines sont bien plus grandes et clinquantes que dans la Anderson Valley. Sur la route, nous passons d’ailleurs devant le vignoble de Francis Ford Coppola, et même si la Napa Valley est effectivement un bel endroit, nous présumons que les dégustations doivent y être moins intimistes que dans la Anderson Valley.
Nous arrivons alors en vue de San Francisco et une fois le Golden Gate Bridge repassé, nous prenons Lombard Street, une rue interminable où le dénivelé est impressionnant. Pour les cinéphiles, cette route est souvent empruntée pour les poursuites en voiture, notamment celle dans le film Bullitt.
Cela nous permet d’emprunter les lacets de Crookedest Street, endroit hyper-touristique mais nous ne pouvons nous empêcher de profiter de l’aubaine pour dévaler ces lacets.
Nous rendons ensuite la voiture de location et avant de nous faire un petit dîner léger, nous passons à la douche pour évacuer tous ces kilomètres.
La route entre Mendocino et SF en passant par les vignobles a été très agréable et du coup, les 4 heures de route sont passés vite.
Il est ensuite temps de faire nos devoirs puisque demain, il faut retourner à l’école.
Enfin, nous nous endormons très tôt (comme souvent ici) au lointain son des sirènes de pompiers.
Location de voiture : 24$ par jour (50$ d’essence)
Entrée au Parc Point Reyes : gratuit
Camping Coast : 25$ l’emplacement (plusieurs tentes possibles)
Dégustation au Navarro Vineyards : gratuite
Camping Russian River : 45$ l’emplacement (plusieurs tentes possibles)
Lundi 23 septembre 2019
Ashbury Haight
Après un très bon week end, les affaires courantes reprennent.
Le retour en cours se passe bien et nous nous faisons la remarque que ce n’est pas une contrainte d’aller en classe le matin. C’est très intéressant, ludique et le temps passe vite.
Une fois le déjeuner englouti, nous entamons le programme du jour, shopping à Ashbury Haight, le quartier hippie de San Francisco.
Nous prenons donc le Muni pour atteindre le quartier, et la rue principale est bardée de friperies, de cafés et restaurants à l’accent Peace and Love. Les fumeurs de Marijuana ne sont pas en reste puisque les Smoke Stores sont légions. Il faut dire que la Californie a légalisé l’herbe et il n’est pas rare, voire fréquent, de sentir une odeur « inhabituelle » dans la rue.
Nous arpentons les magasins mais achetons peu. Le style vestimentaire du coin est très particulier et à part les vêtements d’occasion plutôt actuels, il faut avouer que nous ne pourrions mettre aucun de ces habits tous les jours. Mais il est clair que pour les « excentriques » et les amoureux du vintage, c’est le rêve.
Nous passons également devant un appartement qui a accueilli Jimi Hendrix et faisons un tour chez un disquaire dont le magasin est immense. Le choix est sans limites pour ce qui est du vinyle, des platines, des livres ou des goodies ayant attrait à la musique. Il y a même des Walkmans et des cassettes audio neuves à vendre.
L’heure du goûter approche et nous décidons de nous acheter une petite glace. Nous la dégustons dans le Golden Gate Park tout proche, et l’endroit étant très agréable, nous nous mettons à nos devoirs d’anglais sous le soleil californien. Ben oui nous sommes aussi là pour bosser !
Dans ce parc, nous voyons également un entraînement pour les petits footballeurs. On y remarque d’emblée qu’il y a beaucoup plus de petites footballeuses et que l’ambiance est bon enfant.
Il est ensuite temps de rentrer à la chambre, sans oublier de passer par le supermarché du coin pour nous concocter le dîner de ce soir.
Comme souvent, le repas du soir est léger, et comme très souvent nous nous couchons tôt.
Mardi 24 septembre 2019
Let’s go Giants !
Nous faisons de grosses nuits ici, preuve que les journées sont quand même bien remplies.
Sur le chemin de l’école, c’est un « zinzin » un peu particulier que nous rencontrons. Il se met des serviettes en papier dans les oreilles et dans le nez, et n’oublie pas bien entendu de parler à un ami imaginaire. Le tout avec le sourire et avec l’impression qu’il parle réellement à quelqu’un.
Les cours du matin se passent comme toujours bien, et après le déjeuner à l’école c’est une petite sieste qui nous attend à la chambre. En effet, nous avons prévu d’aller ce soir à un match de base-ball avec Jacob et il faut que nous rechargions les batteries.
Nous allons donc en fin d’après midi devant l’école pour rejoindre Jacob et les autres étudiants, puis prenons le BART direction le Oracle Park, antre des Giants de San Francisco plusieurs fois champions lors de cette décennie.
Malheureusement cette année ils n’iront pas bien loin et comme c’est le dernier match de la saison, l’enjeu est faible. Pourtant, le stade se remplit et l’ambiance y est plutôt sympa. Nous avons une vue imprenable sur le terrain et sur la baie de San Francisco, et le match est animé par plusieurs Home Runs et les différentes séquences pour les supporters (Dance Cam, Kiss Cam…)
Pendant un arrêt de jeu, nous décidons de faire une petite visite du stade. En effet, contrairement à ce qui se fait chez nous, le stade est extrêmement vivant et pas que sur le terrain. Des stands de restauration par dizaines, des magasins de goodies et des jeux pour les enfants parsèment l’enceinte sportive. Certains sont là pour boire une bière entre potes avec vue sur la baie et ne regardent même pas le match !
Pour la petite anecdote, les Giants perdront le match au bout de la nuit et à la 16ème manche, alors qu’un match doit normalement finir à la 9ème. En effet, lorsque deux équipes sont à égalité, elles doivent continuer jusqu’à ce qu’une équipe gagne. Nous sommes partis à la 10ème, au bout de 4 heures de match…
En tout cas c’est un sport assez intéressant que nous avons découvert et nous ne manquerons pas de suivre quelques rencontres lorsque l’occasion se présentera.
Nous rentrons enfin à la chambre pour une nuit qui sera du coup plus courte que d’habitude.
Match de Base-Ball à l’Oracle Park : 20$/p
Mercredi 25 septembre 2019
UC Berkeley
La nuit a été courte et nous le sentons.
Après le petit-déjeuner, direction l’école pour une nouvelle matinée de cours puis le déjeuner.
Cet après midi, nous retrouvons Jacob pour une visite du campus universitaire de Berkeley.
Il faut d’abord prendre le BART puis un bus pour enfin arriver au centre des visiteurs de l’UC Berkeley, plus connue ici sous le nom de « Cal ». Oui car sur le campus, il y a carrément un centre pour les touristes, où est racontée la création et l’évolution de l’Université ou encore ces éminents membres tout au long de l’histoire qu’ils soient scientifiques, artistes ou sportifs.
Nous suivons ensuite Jacob qui aimerait nous montrer le stade de football, immense vu de l’extérieur, mais toutes les portes sont fermées. Tant pis !
Nous descendons alors dans le campus et notre guide nous explique le fonctionnement de l’Université. Une grosse batterie de tests est donnée aux postulants, et ceux-ci étant de plus en plus nombreux avec l’arrivée de beaucoup d’étrangers depuis quelques années, seulement 7% des postulants sont pris. Il faut ensuite que les heureux élus déboursent 40 000$ l’année, où tout est compris (hébergement, nourriture…).
Berkeley est une université « publique ». Cela signifie que la Californie finance une partie, mais des sponsors privés comme Levi’s (marque historique de San Francisco) peuvent également être mécènes. Les californiens qui sont reçus ici ne doivent donc débourser « que » 15 000$ par an.
En déambulant dans le campus, nous sommes d’abord surpris de l’ambiance calme qui y règne, mais aussi grâce aux explications de Jacob, nous sommes conquis par l’organisation du campus. En effet, comme à notre école d’ailleurs, tout est fait pour que l’étudiant soit dans les meilleures dispositions. Toutes les spécialités sont regroupées, les hébergements sont au campus et pour le soir, les étudiants peuvent aller prendre à manger dans les nombreuses échoppes de Telegraph Road, la rue qui longe le campus. Aucun déplacement n’est indispensable pour l’étudiant.
Les infrastructures sont impeccables et de qualité. Nous entrons d’ailleurs en mode resquilleurs dans un amphi et nous faisons remarquer. Jacob, fan de l’équipe de base-ball d’Oakland ne peut s’empêcher de chambrer gentiment un fan de l’équipe de San Francisco devant toute l’assistance. Nous repartons donc de l’amphi, Jacob avec un grand sourire de gamin qui vient de faire une bêtise.
Nous n’en restons pas là puisque c’est toujours en resquillant que nous entrons dans le gymnase où les rencontres de basketball et de volley ont lieu. La salle doit faire 10 000 places et est impressionnante. Comme toutes les installations sportives que nous avons pu voir dans ce campus tout l’équipement est neuf et en quantité suffisante pour que les athlètes soient dans les meilleures conditions.
Nous ressortons alors du campus pour aller sur Telegraph Road et faisons un tour dans la boutique officielle de l’Université. Encore une fois, tout est fait pour que l’étudiant se sente bien ici et s’identifie à son école. Casquettes, sweatshirts, goodies en tout genre, le merchandising de l’Université est digne d’une grande chaîne de magasins.
Enfin, il est temps de quitter notre groupe pour retourner à la chambre. En passant, nous faisons quelques courses pour le dîner, et allons nous coucher assez tôt pour être en pleine forme demain.
Jeudi 26 septembre 2019
Une nouvelle journée à San Francisco se prépare et nous nous disons que nous avons de la chance d’être ici, dans une ville où on se sent tout de suite bien, à l’aise.
Le trajet pour l’école nous permet de nous mêler au flux des San Franciscains qui vont travailler et nous commençons à avoir un peu l’impression d’en faire partie.
Les cours et le déjeuner passés, nous nous séparons pour l’après midi. Les filles iront au musée MOMA de SF pendant que je resterai à l’école pour le Movie Club du jeudi animé par Jacob.
Tous les jeudis, Jacob propose ainsi un film qui met en scène San Francisco et anime une petite discussion sur ce que nous avons pensé du film. Aujourd’hui, c’est de l’action pure qui est au programme puisque c’est The Rock que nous allons déguster avec du pop-corn. Une prise d’otage à Alcatraz, deux anti-héros qui se retrouvent là un peu par hasard et qui forcément finissent par sauver la baie de San Francisco à la dernière seconde, un régal des années 90.
Ce petit après midi movie-club a été très sympa et je retrouve les filles à la chambre qui elles ont par contre été déçue du musée, pas vraiment intéressant.
Nous ressortons rapidement pour aller faire quelques courses pour le week end et prenons un diner léger à l’hôtel.
Enfin, il est temps d’aller se coucher en priant pour que le temps ce week end reste aussi bon que depuis le début de notre séjour, puisque nous avons prévu une excursion en mer pour aller à la rencontre des baleines.
Entrée au MOMA : 25$ /p
MONTEREY – CARMEL
Vendredi 27 septembre 2019
Après notre dernier cours de la semaine, nous allons récupérer notre voiture de location pour prendre la route de Monterey.
Encore une fois, la route du vendredi après midi est bondée du début à la fin et le trajet qui ne devait durer que deux heures et demi en fera le double à l’arrivée.
Nous arrivons donc à Monterey en fin d’après midi, et la pluie commence à tomber finement. Comme si cela ne suffisait pas, le camping que nous avions visé est plein et nous devons en trouver un autre. C’est finalement au camping du circuit automobile Laguna Seca que nous passerons la nuit. Le camping est pratiquement désert et nous nous installons à l’abri du vent. Nous faisons la rencontre de Steve, un local qui doit passer 4 ou 5 nuits ici en attendant que sa maison soit traitée contre une invasion de termites. Il a 63 ans et en une année, il a divorcé, a perdu son chien et subi une invasion de termites. On sent que Steve a envie de parler et nous l’écoutons. Et surtout essayons de comprendre ce qu’il dit, son accent étant assez prononcé. Il nous invite à son emplacement pour partager bières et marijuana mais déclinons gentiment.
Nous allons ensuite nous coucher, plus pour nous protéger du froid que fatigués, mais il ne nous faut quand même pas longtemps pour nous endormir.
Samedi 28 septembre 2019
Déception
Nous nous levons aux aurores ce matin puisque nous avons rendez-vous à la Marina de Monterey pour prendre part à une excursion en bateau qui doit nous amener voir des baleines.
En levant le camp, nous recevons un appel du prestataire qui nous annonce malheureusement que l’excursion est annulée, la faute à l’océan trop agité. La déception est là et c’est la tête basse que nous déjeunons.
Nous décidons d’aller tout de même visiter un peu Monterey et nous garons près de la Marina.
L’endroit est joli et nous longeons le bord de l’océan balayé par le vent. Nous arrivons à une jetée où des otaries font leur vie, entre repos, baignade et pêche. Nous assistons même à la prise d’un poulpe par une otarie. Le pauvre céphalopode est jeté dans tous les sens avant d’être dévoré.
Nous restons un moment à observer ces animaux fascinants qui sont à seulement quelques mètres et ne s’occupent pas de nous, puis retournons à la voiture.
Cette fois, c’est en direction de Carmel by the Sea que nous nous dirigeons. Cette petite bourgade hyper conservatrice est un peu la petite ville parfaite. Belles rues très propres, maisons impeccables, boutiques et galeries d’art, nous sentons que l’accès à la propriété ici n’est pas à la portée de tous. Nous pouvons également ajouter ce très joli front de mer, où les habitants dont la moyenne d’âge atteint celui des cheveux blancs viennent se promener avec leur chien. Enfin, l’anecdote du coin est que Carmel a eu un maire plutôt célèbre, puisque Clint Eastwood a en effet dirigé les affaires de la ville pendant une paire d’années.
En tout cas cette petite ville est très agréable et c’est plutôt paisible et sympa de s’y balader.
Nous repartons ensuite direction Big Sur, une zone de parcs naturels bardée de sentiers de randonnée, en prenant la route panoramique Pacific Coast Highway. Cette partie de la route est superbe et nous nous arrêtons sur différents points de vue avant d’arriver à Big Sur.
Nous en profitons pour aller pique-niquer dans les bois et au bord d’une rivière, et après une pause reprenons la route.
Cette fois, c’est direction San Francisco que nous prenons la Pacific Coast Highway. Nous nous arrêtons voir un phare et d’autres points de vue.
La région est également agricole et nous longeons des champs d’artichauts, de choux de Bruxelles et de fraises. Nous sommes également impressionnés par le nombre de champs de citrouilles, et surtout par la taille de celle-ci. En cette période d’Halloween, la récolte a commencé et les vendeurs de citrouilles sont nombreux. Nous nous arrêtons d’ailleurs dans une ferme pour acheter un peu de maïs et des fraises pour le dîner de ce soir et reprenons la route jusqu’à SF.
Un dernier plein et nous rendons la voiture juste avant la fermeture de l’agence de location, avant de retourner à l’hôtel pour le dîner.
Enfin, nous nous couchons sans avoir oublié bien entendu de faire nos devoirs !
Dimanche 29 septembre 2019
Glide Church
Folsom Street Fair (interdit aux -18 ans)
Aujourd’hui, c’est une journée un peu spéciale qui nous attend. Depuis le début de notre séjour, on nous parle de cette date et de l’immanquable Folsom Street Fair, le festival du cuir et du SM.
Avant d’aller à ce Freak Show, nous avons choisi d’aller purifier notre âme en allant à la messe de la Glide Church dans le Tenderloin. Cette église méthodiste a la particularité d’accueillir les croyants de tous bords. Tous les exclus de la société y ont leur place et l’ambiance de la messe est exceptionnelle. Rien à voir avec les messes hyper traditionnelles et il faut bien le dire ennuyeuses de l’église catholique. Ici, une chorale et un orchestre accompagnent les fidèles dans leur culte. Les gens sont souriants, se parlent beaucoup, et nous sentons une grande fraternité entre tous ces gens. Nous y sommes vraiment accueillis chaleureusement et même si forcément la croyance et la religion tiennent une grande place dans les sermons et les chants, nous qui ne sommes pas forcément dans ce registre avons passé un très bon moment.
L’heure arrive ensuite de se diriger vers Folsom Street. Sur le chemin, nous croisons un des étudiants de l’école qui repart du festival en mode dégoût. Il nous raconte qu’il a vu des choses dépassant son entendement et a préféré repartir avant de vomir.
Cela attise encore plus notre curiosité, et en s’approchant de l’entrée de Folsom, nous croisons des hommes en cuir. Ou plutôt le peu de ce qu’ils portent est en cuir. Nous faisons la queue (ici cette expression prend alors tout son sens !) et entrons alors dans la quatrième dimension. Tout ce qu’on a pu imaginer sur cette manifestation se réalise au centuple.
Commençons par les exhibitionnistes de tout âge qui se baladent le sexe à l’air, parfois juste avec un sourire, parfois bagués pour que l’érection provoque la douleur et parfois ayant utilisé la chirurgie pour exhiber d’énormes testicules. Certains sont carrément allongés sur les trottoirs, se masturbant en regardant la foule. Glauque.
Citons ensuite les soumis. Beaucoup sont carrément avec un masque de chien en cuir, tenus en laisse par leur maître. Parfois la laisse est autour du cou, parfois attachée à une autre partie de l’anatomie. Un stand accueille même les gentilles bêtes si les maîtres veulent laisser leur soumis en crèche.
Continuons dans le SM, puisque plusieurs stands (et oui c’est la foire quand même !) proposent contre un petit billet de 5$ une séance de fouet, nu et attaché. Si les outils vous dérangent, l’artisanal (qui a dit artis-anal ?) a toute sa place puisqu’on peut également se payer une fessée.
Nous déambulons dans ce Freak Show, les yeux grand ouverts, découvrant un monde que même avec une imagination débordante nous n’aurions jamais cru exister. Entre les stands de cuir et d’accesoires en tout genres, des séances de bondage et de Twister franchement dégueu, nous arrivons au paroxysme de ce que nous pouvons supporter.
En effet, une vieille femme est allongée dans une piscine gonflable, attendant qu’un quidam veuille bien uriner dans son sexe grand ouvert. Evidemment, il ne faut pas longtemps pour que l’impensable se produise et cela sonne notre envie de retour à la civilisation.
Après une heure et demi d’aventure et d’exploration d’un monde à part, nous décidons de sortir du festival. La foule est dense et Emie sentira le long de sa cuisse le « trousseau de clés » d’un homme content de la voir, puis nous repassons devant les exhibs.
L’heure avançant, l’alcool commence à délier les langues. En effet, la dernière chose que nous verrons avant la sortie est une fellation entre homos inconnus l’un de l’autre. Un joli bouquet final.
En tout cas, nous sommes tout de même contents de partir, mais aussi finalement contents d’avoir pu assister à ce festival hors normes, que nous ne verrons certainement nulle part ailleurs. Ce festival a plus de vingt ans d’ancienneté et malgré le sujet, l’ambiance y est tout de même sympa, chacun y est libre de faire ce qu’il veut sans aucune limite et nous imaginons plutôt bien ce qui peut s’y passer en fin de festival quand la soirée commence.
Attention, ce festival est strictement réservé aux adultes, et surtout aux adultes qui sont prévenus de ce qui peut s’y passer. Le jugement et la moquerie y sont interdits mais l’amusement est de rigueur. D’ailleurs, pour les fans d’électro, la piste de danse en plein air peut être à elle seule une raison d’aller à ce festival.
Nous ressortons donc de cette ambiance avec tout de même un sentiment bizarre qui nous fait réfléchir à ce que nous avons vu ici.
Nous en profitons pour prendre un café et un muffin chez Peet, puis rentrons à l’hôtel pour terminer la soirée avec un milkshake. Sans doute notre appétit a-t-il été inconsciemment coupé ?
Pour des raisons évidentes, nous ne publierons pas de photos du festival, même si nous disposons de quelques pépites !
Nous vous laissons plutôt découvrir par vous même (ou sur Internet) ce qu’il peut s’y passer.
Location de voiture : 30$ par jour
Camping Laguna Seca : 30$ la nuit
Festival Folsom Street Fair : gratuit
Lundi 30 septembre 2019
Notre dernière semaine de cours commence et c’est avec cet arrière-goût un peu amer de la proximité du retour aux affaires courantes que nous partons pour l’école.
Les réactions sur Folsom Street Fair feront l’essentiel des conversations ce matin à l’école. Les débats sur cette manifestation totalement inouïe étaient intéressants et ont permis de bien s’entraîner à la langue (!).
Nous mangerons ensuite un bon repas concocté par Maïa et Pedro, et prenons le bus direction Land’s End.
Nous y avons prévu une marche qui s’avérera plutôt aisée, mais longeant la côte avec une vue imprenable sur le Golden Gate Bridge, n’en sera pas moins de toute beauté. Nous nous dirigeons ensuite vers Baker Beach, et pour cela il nous faut traverser un des quartiers les plus chics de San Francisco, Seacliff.
Au milieu des villas des notables de la région et des rues impeccables, nous y croiserons un coyote. Cette vision incroyable colle bien à ce que nous avons vécu durant ce séjour en Californie. La proximité entre la ville et la nature, les riches et les pauvres, l’animation et le calme, toutes ses contradictions peuvent résumer à elles seules la Californie telle que nous l’avons vécue.
Nous arrivons ensuite à Baker Beach, que nous longeons jusqu’à un point de vue exceptionnel sur le Golden Gate Bridge. Au passage, nous y croiserons des nudistes en pleine partie de raquettes. Ah la Californie…
Il est ensuite temps de partir direction notre hôtel, en passant le plus longtemps possible dans les rues. Une fois encore la faim ne nous forcera pas à nous faire à manger et notre dîner sera constitué de muffins et de milkshakes.
Mardi 1er octobre 2019
Aujourd’hui, Fino nous propose le test de connaissances hebdomadaire. Les filles, elles, seront sur un cours classique, toujours aussi rythmé et intéressant.
Nous ne déjeunerons pas à l’école aujourd’hui, puisque nous sommes inscrits à un tour avec Jacob.
L’entertainer de St Giles nous amène alors à Mission, le quartier hispanique de San Francisco.
Ses explications sur l’histoire du quartier sont très intéressantes et nous apprenons que Mission est le berceau de la ville. Après avoir visité les fresques de protestations politiques célèbres ici, Jacob nous emmène déjeuner dans la Taqueria Pancho Villa.
Au menu tacos, nachos, burritos, bière mexicaine. Un régal ! Jacob en profite pour nous expliquer que l’école fermera ses portes à la fin de l’année. Pourquoi ? Parce que le bail expire et que le propriétaire a décidé de doubler arbitrairement le loyer déjà exorbitant. L’école ne peut pas s’aligner et doit donc fermer ses portes.
Le personnel et les professeurs sont également obligés de chercher un nouvel emploi. Pour la minute Gilets Jaunes, Jacob, dans ce cas, nous explique qu’il a la « chance » de toucher deux voire trois semaines d’indemnités de licenciement ! Bon nous ne nous faisons pas trop de soucis pour lui, il retrouvera un job assez rapidement.
Nous continuons ensuite notre progression par le Dolores Park et tout le petit groupe marche direction Castro.
Le quartier gay est toujours aussi coloré et animé, et cette fois ce sont deux hommes nus que nous croiserons en pleine rue, en plein jour. Nus, pas tout à fait en réalité, puisque ces messieurs ont eu la décence de recouvrir leur sexe et uniquement leur sexe d’un papier argenté. Ils portent également des chapeaux à paillettes et même si désormais nous y sommes habitués, cela fait toujours bizarre de croiser des gens nus en pleine rue.
Jacob nous explique aussi que les noms des bars et restaurants sont très souvent des jeux de mots à consonance sexuelle, et avant de nous quitter, nous fait un petit cours d’histoire sur une personnalité célèbre du quartier, Harvey Milk.
Cet homme politique ouvertement gay, a bien failli devenir maire, mais un illuminé a préféré l’abattre en même temps que le maire de la Ville. Il faut aussi savoir que cet illuminé n’a été condamné qu’à 5 ans de prison pour homicide involontaire. Autre époque.
Après avoir quitté le petit groupe, nous décidons d’aller voir un superbe point de vue tout proche, Twin Peaks, qu’Emie avait déjà vu lors d’une excursion avec sa classe.
Nous montons en bus jusqu’à ces deux collines et profitons effectivement d’une vue sur la ville assez incroyable car dégagée et pas loin d’être à 360 degrés.
Une fois repu de paysages, nous redescendons à un arrêt de bus direction la chambre, puisque demain nous nous sommes inscrits à un test de sortie et il nous faut réviser un minimum pour essayer de passer au niveau suivant.
Nous irons ensuite nous faire un repas léger avant de vaquer à nos occupations et nous coucher assez tôt après cette nouvelle journée bien remplie.
Mercredi 2 octobre 2019
Ce matin, nous prenons un bon petit-déjeuner de champions puisqu’en effet, un test de sortie nous attend à l’école.
Deux heures de questions sur la grammaire, le vocabulaire, l’écoute, la lecture et l’écriture nous sont infligées afin de savoir si nous serions capables de passer au niveau suivant après un mois de cours intensifs. Un petit entretien rapide est également au programme puisqu’une langue, ça se parle !
Les tests terminés, il nous faudra attendre la fin de la semaine pour avoir les résultats et en attendant, nous retournons en cours avec notre classe.
Cet après midi, nous avons prévu de nous mettre tranquillement au bar Golden Gate Tap Room afin d’enquiller les bières devant un match de base-ball. Il s’agit d’un tour de playoffs opposant les Athletics d’Oakland, l’équipe favorite de Jacob aux floridiens de Tampa Bay. L’ambiance est excellente, les bières et le Fish and Chips aussi. Malheureusement pour nos amis californiens, les A’s sont éliminés et nous pensons fort à Jacob qui était au stade pour encourager son équipe.
Après cette après midi typiquement américaine, nous retournons à l’hôtel vaquer à nos occupations, le retour en France étant un peu dans les têtes…
Jeudi 3 octobre 2019
Ce matin, les nouvelles sont bonnes. Nous avons réussi avec brio les tests de la veille et nous sommes ainsi chacun certifiés au niveau suivant !
Le déjeuner est placé sous le signe du Mexique, puisque des énormes burritos nous sont servis. Cet après midi, nous nous séparerons. Les filles iront au parc du Mont Suutro pendant que je resterai à l’école pour le Movie Club.
Le film du jour : Moneyball (Le Stratège en français), un film avec Brad Pitt racontant l’histoire du manager de l’équipe de base-ball d’Oakland. Nous en profitons pour chambrer gentiment Jacob puisque son équipe a perdu la veille le droit de continuer sa saison, mais ce film nous a permis de comprendre le fonctionnement de ce sport. En effet, ce personnage, manager d’une équipe ayant des moyens très limités a réussi à monter une équipe hyper compétitive en basant son recrutement uniquement sur les statistiques de joueurs quelconques. Sa stratégie a fonctionné et est d’ailleurs toujours d’actualité.
Les filles reviennent ensuite du parc en s’arrêtant dans les boutiques de souvenirs pour les derniers achats (cartes postales…) puis nous terminons la journée par un repas traditionnel américain (hamburger / frites / milkshake).
Vendredi 4 octobre 2019
Aujourd’hui, le moral est un peu dans les chaussettes. Il s’agit de notre dernier cours et de notre dernier jour à San Francisco.
Nous n’allons quand même pas nous laisser abattre et lors de notre trajet pour l’école, nous avons comme un symbole droit à un zinzin de premier ordre. Le type gueule dans la rue et se bat carrément contre un homme invisible. Une vraie baston, mais contre un fantôme !
Bref, le cours du matin est sous le signe des dernières anecdotes de la semaine et à la fin de la matinée, ce sont les remises de diplômes. C’est quand même avec une certaine émotion que nous recevons nos sésames lors d’une cérémonie à l’américaine (il ne manque que les chapeaux à lancer en l’air). Nous disons ainsi chaleureusement au revoir à nos enseignants hyper compétents, à Jacob, sans qui l’aventure n’aurait peut être pas été aussi drôle et intéressante, à Maïa et Pedro pour les plats toujours concoctés avec sérieux, et à tous nos camarades de classe qui nous ont accompagné ce mois-ci.
Notre dernier après midi sera placé sous le signe de la détente, puisqu’un festival de musique bluegrass est organisé dans le Golden Gate Park. Pas de tête d’affiche ce jour-là, mais ce festival accueille quand même des artistes comme Chris Isaak, KT Tunstall ou Emmylou Harris. Ce festival gratuit se déroule dans une ambiance hyper détendue et même si la musique ne nous a pas trop fait vibrer, c’était plutôt sympa de déambuler au milieu des californiens une dernière fois.
Il est ensuite temps de rentrer à la chambre pour faire nos sacs, ce qui sonne le glas de notre voyage linguistique et touristique à San Francisco, et nul doute que nous partirons d’ici des souvenirs plein la tête et forcément avec ce que nous avons tous les trois vécu, une envie de revenir à la moindre occasion.
NOS IMPRESSIONS
Une expérience unique
Ce projet au départ était incroyable. Nous avons vécu une expérience unique.
Si on y repense, la chance que nous offre notre pays est sans doute du jamais vu. Financer à 100% une formation en anglais, en immersion dans un pays comme les Etats-Unis, une ville comme San Francisco, c’est un rêve inaccessible dans d’autres conditions que nous avons ainsi réalisé.
Bien entendu, nous sommes allés là-bas pour progresser en anglais et ainsi corriger les erreurs de notre système éducatif en langues, mais nous n’avons quand même pas oublié de profiter de l’occasion pour se plonger dans la culture américaine et visiter les alentours pour en prendre plein les yeux.
Les cours d’anglais chaque matin étaient si ludiques, animés et efficaces que nous avons progressé à grande vitesse. L’école n’était pas qu’un bâtiment avec des salles de classe et des profs, mais la structure fait en sorte que chaque étudiant s’y sente bien et s’y identifie. Jacob, l’entertainer de l’école nous a permis de comprendre pas mal de choses sur la société américaine en nous faisant visiter les quartiers de Frisco, le tout dans la bonne humeur. Pour les enseignants, l’impression qu’ils donnent chaque jour est qu’ils prennent réellement du plaisir à ce qu’ils font et sont hyper intéressants.
La ville de San Francisco n’est pas une mégalopole, ce qui en fait une ville très agréable avec énormément de choses à y faire. Parcs, pubs et quartiers possédant une identité propre nous ont donné un emploi du temps chargé puisque de North Beach à Chinatown en passant par Castro ou Mission, les quartiers de San Francisco sont des petites villes à part entière. Sans oublier Alcatraz, le Palace of Fine Arts ou évidemment le Golden Gate Bridge, les monuments qui font de San Francisco un endroit unique.
Et que dire de nos excursions du week end. Que ce soit au Parc Yosemite, au nord au Parc Point Reyes ou au sud le long de la Pacific Coast Highway, nous n’avons jamais été déçus par cette nature sauvage à quelques kilomètres de la ville.
Le départ de là-bas a été plus difficile que d’habitude puisque nous avons vraiment eu l’impression en un mois d’être devenus des habitants à part entière et nous avons rapidement pris nos petites habitudes, preuve que nous nous sommes sentis extrêmement bien.
Cette expérience, entre tourisme et immersion, restera sans doute dans nos mémoires comme unique en son genre, et si la chance se représente, il est certain que nous ne nous priverons pas.
Ce que nous avons aimé :
- l’identité propre à chaque quartier et leur ambiance, leur cuisine…
- la visite des monuments avec vue sur la baie (le Golden Gate Bridge, Alcatraz…)
- la nature sauvage à quelques kilomètres d’une grande ville
- les paysages du Yosemite
- la gentillesse des californiens qui n’hésitent pas à engager la conversation
Ce que nous avons moins aimé :
- le choc des sans-abris totalement à l’abandon
- la franchise qui peut parfois être blessante des américains qui peut vite être mal prise (if you see something, say something !)
BUDGET
1€ = 1,10 $
Soit un budget quotidien de 51,65 euros pour deux personnes.
La Californie, et San Francisco plus particulièrement, sont des endroits où la vie est extrêmement chère, surtout au niveau du logement.
Ici, nous avons eu la chance de partir dans le cadre d’une formation où le logement était pris en charge. Sans ça, nous n’aurions certainement pas pu partir aussi longtemps dans cette ville.
Le logement et le stationnement y sont donc extrêmement chers (par exemple un lit en dortoir dans le Tenderloin peut coûter 80$ la nuit !), mais l’alimentation (course, restos, bars) ne sont as dans l’excès à ce niveau et nous avons donc pu profiter de la vie locale sans trop de problèmes.
Les excursions et la location de voitures sont largement abordables, et finalement nous nous en sommes plutôt bien sortis.