L’ÉMERVEILLEMENT
3 mars 2017
Jour 1 : Lukla (2840m) – Benkar (2630m)
Ce matin, le réveil très matinal ne gâche pas l’excitation du jour. Nous partons pour l’Himalaya tenter (et réussir !) le trek du camp de base de l’Everest.
Direction l’aéroport en taxi pour prendre un petit avion qui nous emmènera à Lukla, le point de départ du trek. Pendant l’attente de notre embarquement, nous voyons que certains avions en direction de la montagne sont annulés et nous nous mettons à espérer que ce ne sera pas le cas du notre. A l’heure annoncée, nous sommes appelés et c’est avec soulagement, et appréhension quand même, que nous allons sur le tarmac.
L’appareil est un avion contenant une vingtaine de places et avant le décollage l’hôtesse nous distribue du coton à mettre dans les oreilles pour contenir le bruit. Ambiance !
Les hélices tournent à plein régime et c’est le décollage. Nous admirons la vue et surtout nous avons une confirmation. Kathmandou est extrêmement polluée, nous voyons une nappe de pollution au dessus de la ville.
Le trajet va durer une demi-heure, et la première indication que nous arrivons, ce sont les népalais de l’avion qui se signent. Pas très encourageant ! De grosses turbulences accompagnent l’arrivée sur la petite piste que nous voyons au loin. L’atterrissage est proche et on sent la tension des passagers qui s’accrochent au siège. Nous touchons le sol et le freinage est rude. Normal il s’agit tout de même de la plus petite piste d’atterrissage du monde !
Nous descendons de l’avion et récupérons nos sacs. Le trek commence enfin à 2840 m d’altitude !
La traversée de Lukla nous emmène à la porte du parc national et l’ambiance est détendue, paisible.
Enfin du calme et de la zénitude ! Sur le chemin nous croisons souvent des compagnies d’ânes ou de yacks, portant les affaires de trekkeurs ou des vivres pour les villages plus hauts.
Dès le départ, nous sommes impressionnés par les paysages. Rivière, pics enneigés qui nous entourent. C’est de bonne augure !
Cette étape doit nous mener à Phakding en 3 heures de marche et le sentier n’est pas très difficile. Finalement, après avoir mangé vers 11h nous avons la surprise d’arriver à Phakding à midi.
Après concertation, nous décidons de pousser encore un peu, les lodges ce n’est pas ce qui manque sur le sentier ! Et comme le lendemain est une étape un peu plus difficile et plus longue, ce qui est fait aujourd’hui ne sera pas à faire demain ! Nous continuons donc pendant deux heures avant de nous arrêter à Benkar (2630m, et oui nous ne sommes pas encore montés !), dans une Guest House le long du sentier. Deux cents roupies la nuit (moins de deux euros) pour une chambre double, avec des sanitaires communs, très propres et eau chaude ! Nous n’hésitons pas ! Bon la douche est difficilement réglable et carrément trop chaude mais nous arrivons tout de même à nous laver. Une petite sieste et un dîner plus tard (nouilles aux légumes et thé) et nous nous préparons à dormir. Le froid est glacial et dans le sac de couchage nous dormons habillés, vêtements chauds, double paire de chaussettes, gants et bonnets. Emie dormira même en doudoune !
Demain, direction Namche pour deux nuits. Et oui il faut s’acclimater à l’altitude et y aller « slowly, slowly… »
4 mars 2017
Jour 2 : Benkar (26300m) – Namche (3440m)
Après un porridge destiné à nous tenir au ventre, nous prenons la route pour Namche par 4°C.
L’échauffement durera une bonne heure avant d’entamer une montée interminable. Nous traverserons des paysages magnifiques, des ponts suspendus de plus en plus hauts, et à chaque fois que nous trouvons l’ascension difficile, il nous suffit de regarder les porteurs que nous croisons. Le dos complètement cassé, ils portent des charges incroyables, encombrantes au possible, le tout parfois en claquettes.
Vers 11 heures, nous décidons de nous arrêter manger. Un dhal baat (riz et curry de lentilles accompagné de pommes de terre et légumes verts) et nous voilà repartis pour une à deux heures de marche. L’arrivée à Namche est la bienvenue et nous prenons une chambre à la Family Lodge pour 200 roupies. Après une petite ballade dans Namche (boutiques de souvenirs, équipements…) nous retournons à la lodge car il fait très froid. Une soupe de nouilles, une assiette de momos, deux thés et nous voilà partis pour une bonne nuit de sommeil, fraîche et bercée par les reprises de tubes occidentaux à la flûte diffusées par le bar d’en-bas.
5 mars 2017
Jour 3 : Namche (3440m) – Thame (3800m) – Namche (3440m)
Aujourd’hui, notre programme après le petit déjeuner (omelette et chapati) doit nous conduire à Thame pour une marche d’acclimatation. Il s’agira d’un aller-retour puisque nous retournerons dormir à Namche.
Les fenêtres de la chambre sont gelées de l’intérieur, et le soleil est à peine levé. Le froid est saisissant puisque le début du trajet est à l’ombre. L’altitude se fait aussi sentir, le moindre effort essouffle.
Nous traversons des petits villages typiquement Sherpas, le tout dans un cadre exceptionnel.
Une fois le soleil levé, nos corps se réchauffent et c’est plutôt agréable.
Nous croisons sur le chemin un éleveur de yacks. Nous hallucinons sur sa façon de les diriger sur le chemin. Il se place à une quarantaine de mètres du troupeau et les guide à la voix. Lorsqu’un yack s’écarte du chemin, il prend une pierre et avec sa fronde le touche facilement !
A Thamo, nous en profitons pour découvrir un monastère, habité par des nonnes.
La route est longue et la dernière montée pour Thame est ardue. Enfin, vers 11h, nous arrivons à notre destination. Le village est situé sur une petite plaine aride et balayée par le vent, mais le cadre est magnifique.
Une fois de plus nous déjeunerons avec un dhal baat, bien copieux, avant de rebrousser chemin pour Namche.
Le retour est plus rapide puisque nous nous apercevons en fait que l’aller n’était qu’un faux plat montant. Nous croiserons un japonais qui arrive du camp de base et qui nous rassure. Il y fait très froid, il y a de la neige, de la glace et du vent. Impeccable !
Après une petite sieste troublée par l’arrivée très bruyante d’un groupe de jeunes américains, nous dinerons d’une soupe de nouilles réchauffante avant de nous préparer à une nouvelle nuit fraîche.
6 mars 2017
Jour 4 : Namche (3440m) – Dhole (4110m)
Pour notre quatrième jour de marche, nous prenons la direction de Phorste Thanga. Le début du sentier est plutôt tranquille, et très emprunté. Nous faisons une courte halte au Visitors Center, qui nous permettra d’avoir notre première vue sur l’Everest.
Nous arrivons ensuite à une bifurcation. La plupart continuent le sentier vers Tengboche mais nous avons prévu d’aller à Gokyo, et donc de quitter le sentier « principal ».
Là les choses se compliquent assez sérieusement. Nous ne ferons que monter pendant 2 heures, jusqu’à l’heure du déjeuner que nous prendrons à Mong La (3970m).
Au menu, macaronis aux légumes. Là, une allemande nous raconte qu’elle fait ce trek pour la septième fois, et que cette fois-ci, elle est victime du mal des montagnes et doit s’arrêter et attendre que cela aille mieux. Elle et le propriétaire du restaurant nous conseillent plutôt de pousser jusqu’à Dhole, qui n’est qu’à trois heures de marche. Nous suivrons leur conseil. Elle nous rassure aussi sur le Gokyo et le Cho La : c’est très difficile !
Enfin une descente, plutôt abrupte, mais les choses se corsent à nouveau très rapidement.
La montée vers Dhole se résume à une infernale ascension de deux heures et demie. Aucun répit ! Le vent commence aussi à se lever et le froid se fait ressentir. Nous croiserons des yacks, des porteurs, et nous aurons la surprise de tomber nez à nez avec un animal ressemblant à une biche.
La fin de l’ascension arrive, et au détour du chemin nous tombons enfin sur notre village étape, Dhole, où nous choisirons une petite lodge toute simple. Je prendrai même une douche chaude, enfin un grand seau d’eau chaude et un petit récipient pour se rincer ! Le diner se résumera à l’habituelle soupe de nouilles qui réchauffe bien, et une assiette de momos pour se caler.
Un petit moment au coin du feu avec le chat de la maison et la propriétaire du lodge, puis il est temps d’aller sous les couvertures, les sacs de couchages, les vestes pour dormir.
Demain direction Macchermo pour une marche un peu plus courte.
7 mars 2017
Jour 5 : Dhole (4110m) – Macchermo (4470m)
La nuit a été fraîche mais les couvertures ont tenu bon. L’eau de nos gourdes est gelée dans la chambre.
Après un bon porridge bien chaud et nourrissant, nous repartons de Dhole, direction Macchermo pour une marche d’environ trois heures. Pas d’échauffement, nous montons directement, et ce pendant une heure et demie.
Les paysages se font plus désertiques, la végétation ne pousse plus. Nous ne sommes pas en très grande forme et nous avançons lentement, mais régulièrement. Lorsque nous arrivons à Macchermo, nous sentons la fatigue accumulée et nous sommes bien contents de nous y arrêter.
Après avoir été voir une lodge, nous décidons de comparer avec une autre, les prix nous paraissant élevés. Et finalement nous avons bien fait nous avons trouvé un hébergement beaucoup moins cher, la Yéti Lodge. Le déjeuner se composera de nouilles aux légumes, puis la petite sieste habituelle. Il fait froid et c’est difficile de dormir.
L’après-midi sera utilisée à se reposer, jouer aux cartes, puis diner. Soupe de nouilles et rolls de légumes, puis il est l’heure d’aller se coucher. Et oui le rythme des journées c’est marcher, manger, dormir !
Au moment d’aller dormir, nous regardons dehors et nous nous apercevons qu’il neige ! En espérant que ça ne dure pas et que cela ne nous empêche pas d’aller à Gokyo le lendemain !
8 mars 2017
Jour 6 : Macchermo (4470m) – Gokyo (4790m)
Cette fois la nuit a été plus difficile. L’altitude, le froid, les conditions ne sont forcément réunies pour passer de très bonnes nuits. Enfin, la neige s’est arrêtée et le sentier est praticable.
Un nouveau porridge bien chaud accompagné d’un café (instantané bien sûr…) et nous voilà repartis sur les chemins himalayens, direction Gokyo.
Les paysages sont totalement différents de ce que nous avons vu depuis le début. La végétation est inexistante, et les versants sont rocailleux. Il y a toujours cette rivière que nous suivons et qui nous mènera à Gokyo. La marche est plutôt agréable, seules deux petites difficultés au programme. L’une d’elles nous demande de la prudence et de la concentration puisqu’il faut grimper des « marches », certaines gelées, d’autres mouvantes, le tout au bord du précipice.
Nous atteignons le premier, puis le deuxième lac, toujours entourés de paysages lunaires.
Enfin, le troisième lac, le plus grand, où se trouve notre destination. Là, nous entendons un grondement sourd, régulier. En nous approchant du lac, nous nous apercevons en fait que le bruit vient du lac gelé. La glace est en mouvement et parfois le lac se craquèle. Impressionnant !
Nous choisirons une lodge recommandée par la randonneuse allemande rencontrée à Mong La. Notre chambre a une vue plutôt sympathique sur le lac gelé et nous n’hésitons pas.
Un déjeuner (macaronis aux légumes), un jeu de cartes, un peu de lecture, le tout autour du poêle et la journée se termine. Le diner sera composé pour changer un peu de pommes de terre frites et d’un roll de légumes, puis la nuit froide nous attend. Demain, le sommet du Gokyo Ri est à nous !
Informations sur les lodges : Toutes les lodges sont conçues de la même manière. Une salle commune où l’on prend ses repas et où l’on peut discuter autour du poêle avec les autres trekkers, et les chambres, non isolées (apporter un bon sac de couchage et ne pas hésiter à demander des couvertures supplémentaires !).
La chambre ne vaut rien (selon la fréquentation, nous avons payé 200 roupies max, parfois on nous l’offrait !) mais il faut prendre ses repas dans la lodge. Toutes les lodges offrent le même menu, mais les prix peuvent varier donc n’hésitez pas à demander le menu et comparer deux établissements.
Par contre tout est payant : recharge d’appareils, douches (froides ou chaudes, en fait des seaux d’eau), WiFi…
Permis Trek : 2000R/p (à prendre à Kathmandou)
Permis entrée parc Sagarmatha : 3400R/p
Hello !!! Content de vous relire ,les photos sont toujours aussi magnifiques ( a quand un selfi avec vous deux dans un superbe décor ) je suppose que vous avez moins de pollution. Bonne continuation. Biz
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Salut Serge,
Merciii pour les photos. Promis on va réfléchir à un selfie ! 😉
Oui la pollution est derrière nous… le Laos est beaucoup plus calme et on s’y sent bien. C’est vraiment reposant d’être ici, alors on profite !
Tu as l’air de bien apprécier ta vie dans le Sud. Une petite visite s’imposera à mon retour ! 😁
Bizzz
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