2 avril 2017
Après un arrêt vers 6h du matin, nous repartons pour la dernière portion vers Phongsaly. Et là malheureusement, à seulement une heure et demie du but, le bus s’embourbe sur la route de montagne. On a l’impression qu’il a pris une piste de terre, et avec la pluie la boue a eu raison de notre bus. Arrêt total au petit jour. Au bout d’une heure, pas grand chose se passe et certains passagers récupèrent leurs affaires et partent à pied ! En sortant du bus, nous nous apercevons en fait qu’un glissement de terrain a eu lieu et que la route est bloquée par la terre et la boue. Deux tractopelles sont arrivés et commencent à déblayer le terrain. 6 heures après notre arrêt forcé, nous commençons à remonter, aidé par le tractopelle. Ouf !
Arrivés enfin à Phongsaly (22 heures après notre départ de Luang Prabang), un taxi nous amène à la guest house que nous avons choisie. Une chambre des plus basiques nous attend, mais cela fera l’affaire pour une ou deux nuits.
À la recherche de l’office du tourisme et d’une agence pour réserver le trek que nous voulons faire, nous rencontrons deux belges qui pourraient éventuellement se joindre à nous. En effet, les prix sont élevés et plus on est, moins c’est cher. L’agence est vraiment hors de prix et l’office du tourisme est fermé (et oui on est dimanche !). On retentera notre chance demain matin à la première heure.
N’ayant rien avalé de consistant depuis la veille au midi, nous allons au marché voir si quelque chose pourrait subvenir à nos besoins.
Et là, horreur. Nous croisons un stand qui faisait des petits rongeurs grillés. Nous pensions que c’étaient des rats mais bon, soulagement ce n’était que des écureuils…
Et juste à côté, un animal est découpé et seule la patte est reconnaissable. Nous sommes pratiquement sûrs que c’était un chien et nous décidons donc de passer notre chemin et nous réfugier dans un boui boui chinois manger une assiette de nouilles. Et boire une bière !
Après cette découverte, retour à la guest house pour une douche et du repos bien mérité !
3 avril 2017
Afin d’être tôt à l’office du tourisme, nous nous levons tôt. Après une recherche infructueuse de petit déjeuner, nous allons donc à la pêche aux informations. Nous y retrouvons nos deux belges, et après concertation, nous irons tous ensemble pour un trek de trois jours et deux nuits, mêlant montagne, jungle, et rencontre avec les ethnies de cette région du Laos. N’ayant rien avalé, nous nous dirigeons vers le marché. Nous réussissons à avoir une assiette de nouilles et des beignets à la banane, et nous retentons un petit tour sur les stands de viandes pour voir si d’autres nouveautés pourraient nous persuader de rester fidèles à notre régime alimentaire sans viande. Nous sommes servis avec un crocodile découpé et une autre « bestiole » que nous ne reconnaitrons pas.
Ayant prévu une balade à vélo, nous sommes obligés de décaler un peu notre départ puisque le ciel est menaçant. Une heure après, nous partons donc à vélo dans la campagne de Phongsaly, à destination d’un village Akha, Nam Leng.
Pour ce faire nous traversons des petits villages qui n’ont clairement pas l’habitude des étrangers. Et tout au long du trajet, les enfants nous feront des signes en criant « Sabaidee ! », ce qui est plutôt agréable. Bon, cela ne les empêchera pas de se moquer de moi et de mon vélo rose, mais c’est de bonne guerre !
Les chemins sont de moins en moins praticables, et en apercevant le village en contre bas, nous décidons de cacher les vélos et de terminer à pied pour éviter une remontée trop difficile. En arrivant à Nam Leng, nous avons l’impression d’avoir remonté le temps. Petites maisons en bois, douche unique dans le village, nous marchons au milieu des chiens, coqs, poules et cochons qui pullulent.
Un groupe d’hommes en train de boire (et certainement pas de l’eau) nous accoste et nous propose on ne sait quoi. Ne comprenant pas du tout et les hommes de ce groupe étant alcoolisés, nous décidons de passer notre chemin.
Le retour est plutôt difficile, puisque les montées avec nos vélos ne peuvent se faire qu’avec la machine à la main. Un dernier petit tour au marché pour préparer le petit déjeuner du lendemain et la journée se termine avec l’orage, qui durera une bonne partie de la nuit. Cela promet pour le trek !
4 avril 2017
Nous débutons le trek…en bus puisque le départ se fera entre Phongsaly et Boun Neua. Après une quarantaine de minutes de route, Céline et Sophie, nos compagnes de trek pendant ces trois jours et nous mêmes retrouvons le guide au bord de la route.
Boun Hong nous emmène donc dans la montagne du nord du Laos, et dès le départ le contact est bon dans le groupe. Boun Hong est très avenant, souriant, et n’hésite pas à converser avec nous. Il nous explique beaucoup de choses, répond à nos questions, et est curieux aussi de nous connaître.
La marche est très agréable, dans une forêt luxuriante.
Nous arrivons dans un village Akha pour déjeuner, et apparemment c’est aussi l’heure de la sortie d’école. Les enfants nous sourient, nous font des signes et n’hésitent pas à essayer de se rendre intéressants en faisant des petites bêtises.
Nous déjeunerons local, riz gluant, salade de bambous, poulet, poisson et champignons, le tout arrosé de thé vert.
Une fois rassasiés, nous quittons le village pour retourner dans la montagne et se diriger vers le village Phounoi qui nous accueillera cette nuit. Toujours dans la forêt, toujours dans une bonne ambiance, en faisant connaissance avec les filles qui nous accompagnent. Sophie est belge d’adoption, Céline est française expatriée depuis quelques années et sont en trip en Asie du Sud Est (Myanmar, Vietnam, Laos, Cambodge, Thaïlande) après avoir passé deux mois en Nouvelle-Zélande.
Arrivés au village, nous faisons une pause pour boire du thé, avant de faire connaissance avec notre environnement de la soirée. Nous y découvrirons notre mascotte. Au milieu des cochons, des chiens et des poulets du village, nous remarquons un tout petit poulet à drôle d’allure. Ce petit poulet est tout nu, sans plumes, et une femme du village lui a tricoté un petit pull ! Il est tellement atypique que tout le groupe est tombé sous le charme.
Ayant un peu de temps avant le diner, nous repartons pour la visite d’un village Akha voisin. Dans ce village, beaucoup d’enfants sont présents et jouent dans les « rues ».
Après une nouvelle pause thé vert, ainsi qu’une séance de « shopping », nous retournons chez nos hôtes Phounois, et par chance juste avant la pluie !
Avant le diner, une douche nous est proposée. Une douche locale, mais très appréciable.
Dans cette partie du Laos, il est de coutume avant de diner de boire deux verres de leur alcool local, à base de maïs. Une gnole plutôt forte, mais il faut faire honneur à l’hospitalité Phounoi !
Le diner passe plutôt bien, riz gluant, bambou, omelette et courges, et le guide nous propose de terminer le repas avec la gnole locale pour nettoyer l’estomac. Bon, après trois ou quatre shots, l’estomac est propre, et le guide nous régale de légendes du cru.
Il est ensuite temps d’aller se coucher, la journée a été longue, le digestif aussi !
5 avril 2017
Après une nuit plutôt courte et entrecoupée du chant des coqs laotiens, le petit déjeuner est pris. Composé de riz gluant, d’omelette, de fougère et de courges (comme tous les repas en fait), il est temps de dire au revoir (et merci !) à nos hôtes. Et à notre mascotte aussi !
La matinée est assez difficile, les pluies de la soirée ont rendus les sentiers glissants et il faut pas mal de concentration pour éviter les chutes. Chacun va donc à son rythme, et malgré tout nous avançons plutôt bien dans la forêt. La pause déjeuner marque la fin de la première partie du trek, la partie « montagne ». Après le déjeuner (de la même composition ou presque que les précédents repas), nous prenons une voiture pour nous mener au départ de la seconde partie. Après une vingtaine de minutes de route, notre guide nous emmène dans la jungle laotienne. L’après midi est très chaud, lourd, et le chemin grimpe. La fatigue se fait un peu sentir. Après trois heures de marche, nous arrivons au village Akha qui nous hébergera cette nuit.
Nous l’avions déjà remarqué, mais nous avons la confirmation que les villages Akhas sont bien moins entretenus que le village Phounoi. Les gens y ont aussi l’air un peu moins propres. Nous logerons ce soir dans la maison du chef (la classe !) mais dinerons ailleurs.
Après une douche rapide et une énième pause thé, nous nous installons dans la maison d’une famille que nous qualifierons de « bizarre ». La maison est sale, les enfants aussi et les parents pas très souriants.
Après un verre de gnole, le repas est une variante des précédents puisque nous est servi du riz gluant, de la verdure, des cacahuètes et des nouilles.
Une fois englouti le repas, nous retournons chez le chef puisqu’un massage nous attend. Bon alors le massage en question ne restera pas dans les annales, nos masseuses n’ayant aucune compétence. Avec des pressions bien trop fortes exercées sur des parties sensibles (colonne vertébrale, mollets), le massage n’est pas des plus agréables, mais nous ne dirons rien pour ne pas froisser nos hôtes.
Avant de nous coucher, nous décidons de faire un passage aux « toilettes » en groupe. En effet, il n’y a qu’un endroit dans le village et il est cerné par les meutes de chiens qui aboient toutes leurs tripes. Toute une aventure !
Nous en reviendrons finalement vivants et nous pourrons nous endormir sur une literie plus que sommaire, bercés par une nouvelle légende racontée par Boun Hong.
Malheureusement, la nuit sera très courte pour Céline, victime d’une indigestion, et courte pour les autres puisqu’entre les aboiements des chiens, le chants des coqs à 3h30 du matin, et les combats de cochons, il est plutôt difficile de dormir sans être réveillé régulièrement. Mais bon on a voulu sortir des sentiers battus, nous y sommes !
6 avril 2017
Après les péripéties de la nuit, le petit déjeuner est repris (sauf pour notre malade) chez la famille Groseille du village. Riz, omelette…on connaît la chanson ! Nous y sommes d’ailleurs choqués de la façon dont les villageois traitent les chiens. Après information, horreur. Ils les élèvent pour les vendre à des « dogs barbecues », ou alors pour les manger eux mêmes. Ah l’Asie…
Une fois certains que Céline va mieux, enfin pas trop mal, nous repartons pour une matinée de marche qui nous mènera à la station de bus de Boun Neua.
Le ciel est bleu, il fait très chaud et les jambes sont lourdes à mesure que la fin du trek approche.
Afin de déjeuner un peu plus varié que pendant ces deux jours et demi, nous décidons de manger à la station de bus, où un marché nous le permettra. Nouilles frites, bananes et petits beignets feront notre bonheur.
Puis il est temps de dire au revoir à notre guide, qui aura vraiment été très agréable tout au long de ces trois jours. Puis à Céline et Sophie qui nous permettent d’utiliser leur douche (elles ne repartiront que le lendemain) pour affronter le bus de nuit pour Luang Prabang. Mais qui sait ? Nous les recroiserons peut être dans un futur proche.
En tout cas, ce trek a été une réelle réussite, les villages traversés et où nous sommes restés respiraient « l’authenticité » que nous recherchions ici. Adultes ou enfants nous regardaient comme si c’était la première fois qu’ils voyaient des étrangers (bien sûr ce n’était pas le cas mais…) et les paysages traversés étaient superbes.
D’ailleurs petite info aux voyageurs, Phongsaly n’ayant que très peu d’intérêt, il vaut mieux s’arrêter à Boun Neua et aller à l’Office du Tourisme situé à la station de bus pour les renseignements des treks de la région. Ces treks partent de Boun Neua, qui est en train de devenir la capitale de la province au détriment de Phongsali.
Après une petite heure d’attente qui nous permettra de prendre de quoi tenir le temps du trajet (13h si pas de soucis !), nous prenons place dans un sleeping bus. Il s’agit d’un bus sans sièges, mais avec des couchettes. Nous serons donc allongés tout le trajet !
Après de multiples pauses (toutes les heures), le trajet passera finalement vite et à 5h du matin, nous voilà dans un tuktuk pour arriver à la guest house, la même que la première fois, tout en croisant les moines en plein tak bat.
Notre Guest House à Phongsaly : la Vivaphone Guest House, 100000 Kips en chambre très basique (pas de fenêtres, lumière néon et salle de bains normale). Par contre le gérant australien est très sympa et n’hésite pas à donner des conseils sur ce qu’il y a à faire dans les environs. Location de vélos possible.
Location de vélos : 25000K/vélo (sans vitesses) ou 50000K/vélo (avec vitesses)
Trek 3 jours/2 nuits : 870000K/p (avec 4 personnes) tout compris (transports, hébergements, nourriture, guide) avec l’office du tourisme de Phongsaly.
j adore votre blogmerci j aurai aimé partager mon voyage avec vous
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Merci à vous ! Nous essayons de faire partager notre voyage au plus près de la réalité sans détour. Peut être que nous pourrons un jour vous lire également !
Bonne année !
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bravo et merci, blog agréable à lire et très utile pour préparer notre voyage dans qq mois. Gerald
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Merci ! Le but de ce blog est bien entendu de donner des nouvelles à la famille et un souvenir pour nous, mais si en plus nous pouvons donner de bonnes infos aux voyageurs nous en sommes ravis ! N’hésitez pas si vous avez des questions ! Bon voyage chez les laos.
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