21 juin
Voilà, la dernière portion de route, c’est pour aujourd’hui. Nous prendrons le petit déjeuner dans un boui boui conseillé par deux jeunes étudiants en agriculture vietnamiens rencontrés dans la rue. Petit détail amusant, ils n’ont jamais quitté le Vietnam et leur projet est de s’installer plus tard en Israël. Pourquoi ? La réponse fuse, parce que les israéliens ont l’air intelligents ! Bon, c’est une raison comme une autre…
Bref, nous attachons ensuite une dernière fois les sacs derrière la bécane, et entamons notre ultime étape. La route n’est pas enthousiasmante, nous traversons des villes où la circulation est dense, et entre ces villes, le traffic ne permet pas de relâcher la concentration. Une dernière pause avant de rentrer dans Hanoï et sa circulation totalement déjantée.
Pourtant, seulement une vingtaine de minutes seront nécessaires pour arriver à notre hôtel, mais ce sera bien suffisant pour passer plusieurs fois près de l’accident. Et ce n’est pas terminé puisqu’une fois les sacs posés, il faut ensuite aller dans la vieille ville rendre le scooter. Et là c’est la même chose en pire puisque les rues sont bien plus étroites. Bon nous arrivons quand même entiers à l’agence et après avoir pris soin d’avoir mis une veste pour cacher les blessures, nous rendons le scooter sans souci.
Pour se remettre de toutes ces émotions et surtout de la fatigue physique et mentale de cette boucle en scooter, nous nous faisons un petit plaisir dans un spa renommé. Soin du visage pour Emie, massage pour moi, cela fait un bien fou de prendre un peu de temps pour s’occuper de son corps.
Le reste de la journée sera ensuite passé à l’hôtel pour se reposer et préparer la suite du voyage. D’ailleurs en nous enregistrant à l’hôtel, le réceptionniste nous fait remarquer à juste titre que notre visa expirait le lendemain, 22 juin alors que notre vol n’est que le 23 ! Nous sommes entrés le 24 mai et pour nous, un mois ou 30 jours de visa, cela nous emmenait au 23 ou 24 juin. Nous ne nous sommes pas inquiétés plus que cela et nous n’avons pas bien regardé la date limite. Bref, après un petit passage à une agence pour étendre le visa d’une journée, l’employée nous informe que cela ne posera pas de soucis et qu’il faut juste dire que le vol était réservé avant la délivrance du visa. Mouais, cela sent l’embrouille à l’aéroport tout ça.
Pour diner, nous trouverons à deux pas de l’endroit où nous sommes un petit resto sans prétention, qui deviendra notre cantine à Hanoï. Vermicelles aux légumes et aux cacahuètes, un plat qui change et qui est excellent. C’est sûr nous reviendrons.
Après ce bon repas et cette bonne nouvelle (trouver une cantine est une mission importante dans chaque étape de notre périple !), nous pouvons tranquillement aller nous coucher.
22 juin
Le petit déjeuner englouti, nous prévoyons la journée pour visiter Hanoï.
Nous commencerons par le musée Hoa Lo, l’ancienne prison militaire de Hanoï construite par les français à l’époque coloniale.
Nous nous apercevons que ces français n’étaient pas des enfants de coeur et que les prisonniers politiques passaient de sales moments. Les condamnations à mort fusaient et la guillotine tournait à plein régime. Ils exposaient même les têtes en guise d’avertissement. Ambiance !
La dernière partie du musée est assez amusante puisqu’elle montre comment les vietnamiens traitaient les soldats américains prisonniers ici pendant la guerre du Vietnam. Le contraste est saisissant, puisque ces soldats américains ont l’air de beaucoup « s’amuser » sur les photos. Il est expliqué qu’ils avaient de bons soins médicaux, que malgré la pauvreté du pays ils mangeaient très bien, qu’ils pouvaient jouer au basket, fêter Noël. Il va sans dire que cela sent la propagande à plein nez et que nous avons quand même du mal à y croire.
Nous continuons avec un passage à une rue plutôt incroyable, Kham Thien Street, puisqu’en pleine ville, cette rue est une voie ferrée encore utilisée. Nous ne verrons pas de train passer mais l’image est assez saisissante, avec des bâtiments d’habitations de part et d’autre de la voie ferrée.
La suite de la visite nous emmène au musée des Femmes. Très intéressant, il montre ce qu’est être une femme au Vietnam, que cela soit chez les Viets ou dans les minorités ethniques, et rend hommage aux femmes qui se sont battues pour l’indépendance du pays puis lors de la guerre du Vietnam.
Nous terminerons, avant de retourner à l’hôtel, par un petit passage au vieux quartier, ce qui nous permettra de repérer l’endroit où nous prendrons le bus pour l’aéroport le lendemain. L’information sera d’ailleurs confirmée par un chauffeur de taxi.
Enfin, il ne nous restera plus qu’à diner à notre cantine (nems, vermicelles aux cacahuètes, bières) et à aller se coucher pour notre dernière nuit au Vietnam.
23 juin
RIEN N’EST FACILE
Notre voyage au Vietnam s’achève aujourd’hui, et ce qui devait être une journée normale de transit s’avèrera un peu plus que cela.
Sacs faits, petit déjeuner pris, nous nous dirigeons à pied vers la station de bus pour prendre le 86 qui va à l’aéroport (30 000 d pour le bus, 230 000 d pour un taxi, pas photo !). À la station, un chauffeur de taxi nous hèle et nous propose ses services. Comme d’habitude, nous refusons gentiment en lui disant que nous attendons le 86. Sa réponse ne nous plaît pas, le bus ne passe pas par là contrairement à ce que nous avait dit hier un de ses collègues. Encore une petite erreur de notre part que nous aurions pu éviter en demandant un second avis. Et oui il faut savoir que dans les pays du sud est asiatique, la plupart des gens préfèrent répondre n’importe quoi à une question, souvent ce que l’on veut entendre, plutôt que d’avouer ne pas savoir. Bref, nous devons maintenant marcher environ un kilomètre et demi pour rejoindre la bonne station sous la chaleur écrasante, et avec les sacs.
La chance nous sourit quand même puisqu’à peine arrivés, le 86 arrive pour nous amener à l’aéroport. Trois quarts d’heure plus tard, nous voici au terminal des vols internationaux pour aller enregistrer nos bagages. Malheureusement le préposé à l’enregistrement fait bien son travail et voit que notre visa est expiré. Il nous demande donc un peu gêné pour nous d’aller au bureau de l’immigration voir ce qu’il convient de faire. Nous sentons l’embrouille arriver.
À l’immigration, un agent regarde nos passeports et sans prendre le temps de nous écouter nous dit juste un mot : « penalty » ! Et il ajoute « money ! ». Le tout aimablement bien sûr. Il nous dit ensuite qu’il faut attendre son chef car il ne peut rien faire. Pas de souci, le chef arrive justement.
Nous lui expliquons notre souci en essayant de négocier. Le visa expire le 22, nous sommes le 23 mais tôt le matin. Il n’a qu’un mot pour nous : « penalty ! ». Et il ajoute « pay money ! ». Nous lui demandons combien et il nous annonce 50$. La boule au ventre et la gorge serrée, nous lui demandons de revoir sa position et d’essayer d’être sympa, c’est pratiquement le prix du visa, juste pour quelques heures. En attendant, une asiatique arrive avec son passeport et apparemment un souci de date de visa également. Le problème est cette fois réglé avec un peu de blanc correcteur et un stylo, le tout en deux minutes, et bien sûr gratuitement. L’agent nous dit ensuite de revenir dans une demie heure. Nous allons donc patienter sur un banc comme des imbéciles en attendant le bon vouloir de l’agent, à ressasser notre erreur et en pestant contre le coût exorbitant que pourrait valoir cette erreur.
Nous retournons donc à l’heure dite au bureau de l’immigration, où l’agent et son chef nous attendent. Le gentil préposé à l’enregistrement des bagages est là également, inquiet de ne pas nous voir revenir. Il va sans dire que le troisième larron de l’immigration nous gratifiera aussi d’un « penalty ! » et d’un « pay money ! », certainement les deux premiers mots que les vietnamiens apprennent en anglais. Mais après une nouvelle négociation, cette fois aidée du préposé à l’enregistrement, nous arrivons à obtenir une autorisation exceptionnelle sans dépenser le moindre dollar. Ouf !
Après un remerciement appuyé à nos interlocuteurs, nous pouvons donc aller enregistrer nos bagages et embarquer.
Embarquement d’ailleurs retardé. Nous en profitons pour dépenser nos derniers dôngs en glaces et en chocolat, et nous assistons à une scène digne d’un film. Six gros bras en costards noirs et oreillettes arrivent pour faire passer un type en fauteuil roulant. Le jeune type est obèse et habillé dans un mix entre MC Hammer et Maître Gims, et passe devant tout le monde escorté par ses gardes du corps. En passant, je demande à l’agent de la compagnie si ce gars est une star de la chanson ou du ciné. Il me répond embarrassé que c’est un boss, un big boss. Ne ressemblant pas du tout à un grand patron, nous en concluons (peut être à tort) que c’est un fils de mafieux ou quelque chose dans le genre.
Bref, l’embarquement suit son cours et nous décollons donc pour Kuala Lumpur en Malaisie.
Après les formalités d’usage, nous nous dirigeons vers l’hôtel que nous avons réservé en métro aérien puis à pied. Avant d’aller nous coucher, nous passons devant un centre commercial immense où Emie repérera un H&M. Le rendez-vous est pris pour plus tard. Nous allons ensuite manger dans un restaurant végétarien du centre commercial, excellent, et allons enfin nous coucher après cette journée pleine de péripéties.
Notre hotel à Hanoï : le Golden Snake Hostel, à Ngo Huyen. 10$ la chambre double très basique, sans fenêtre, avec sanitaires communs et petit déjeuner. Propre, personnel très aimable, le petit déjeuner est correct, rien à dire.
Une bonne adresse : le Noodle and Roll sur Ly Quoc Su. Très bon, pas très cher, plats locaux, n’hésitez pas !
Entrée Musée des Femmes : 30 000d/p
Entrée Prison Hoa Lo : 30 000d/p
Bus 86 pour l’aéroport : 30 000d/p