SALTA
9 décembre 2017
Notre dernier trajet de bus argentin aura donc bien duré 18 heures, mais nous avons pu dormir notre comptant bien que souvent réveillés par les arrêts nocturnes dans les différentes gares routières sur le trajet.
Nous arrivons à Salta en début de matinée et nous prenons un petit déjeuner à la gare routière en attendant que les comptoirs des différentes compagnies ouvrent. Nous devons en effet prendre nos billets pour notre prochain trajet jusqu’à San Pedro de Atacama et après avoir comparé les prix et les horaires, nous prenons un billet chez Andesmar.
Les formalités effectuées, il nous faut désormais aller au centre y louer une voiture pour les 4 prochains jours. Nous allons donc du côté de la rue Buenos Aires où les loueurs s’entassent et c’est parti pour la tournée des officines. Nous choisissons forcément le moins cher (bon il faut avouer que nous avons fait un peu les fainéants et n’avons pas négocié serré) mais aussi celui dont le contact était le plus sympa. En attendant de prendre possession de notre carrosse qui est au lavage, nous allons visiter rapidement la place principale de Salta. Les bâtiments sont assez exubérants et l’architecture y est très « chargée », mais l’ambiance y est plutôt agréable.
Nous voilà ensuite partis pour 4 jours de route afin d’explorer le Sud de la région. Nous prenons la direction de Cachi et nous arrêtons à El Carril pour une pause déjeuner. Nous découvrons un « street food » fréquenté par des locaux et y dégustons une douzaine d’empañadas à un prix défiant toute concurrence. Encore une fois, la règle « boui-boui, local, bon et pas cher » a fonctionné. Dommage qu’en Argentine nous ayons eu tant de mal à trouver ce genre « d’établissement » !
Nous reprenons notre route et commençons à apercevoir les paysages exceptionnels qui vont nous accompagner durant ces quatre jours. Nous arrivons en montagne et sillonnons la région en passant par la Cuesta del Obispo, une piste qui nous permet de passer un col à 3457 m d’altitude dans un cadre incroyable.
Nous passons donc sur un autre versant, et le paysage change complètement. L’aridité et les nombreux cactus nous accompagnent, avec en toile de fond la Recta del Tin Tin. Cela signe aussi le retour de nos amis guanacos (en réalité des vigognes ici) peuplant la vallée de Calchaquies et errant en liberté le long de la route.
Nous arrivons ainsi à Cachi en fin d’après midi, et après avoir fait le tour des hébergements nous choisissons une petite pension familiale.
Nous sortons ensuite dans la « ville » et après avoir fait une balade sur la place et avoir vu l’église, nous nous arrêtons dans un restaurant pour y boire une bière fraîche et y manger un plat de pâtes en sauce, le tout fait maison.
Nous retournons ensuite à l’hébergement et y faisons la connaissance de Francesca l’italienne et Antonio l’espagnol qui voyagent ensemble. Ils galèrent un peu avec le peu de bus qui circulent ici et nous leur proposons de faire la route vers Cafayate avec nous le lendemain.
Enfin, nous allons prendre une douche et nous coucher, une grosse journée de route nous attend demain.
Location de voiture à Salta : chez One (Calle Buenos Aires), frère et soeur très sympatiques, 3 000 ARS pour 4 jours (sans vraiment négocier serré)
Notre hébergement à Cachi : La Mamama, 160 ARS /p sans petit déjeuner. Parfait pour une nuit à Cachi.
Une bonne adresse à Cachi : Chez Oliver, pâtes fraîches faites maison sauce au choix pour moins de 100 ARS. Petit déjeuner complet aux alentours de 80/90 ARS.
Salta – Cachi : 160 km, entre 4 et 5 heures (pas mal d’arrêts « miradors »).
10 décembre 2017
C’est tôt que nous nous levons et après un petit déjeuner chez Oliver, le restaurant de la veille, nous chargeons la voiture et comme convenu, c’est avec Antonio et Francesca que nous prenons la route.
C’est sur la Ruta 40 que nous allons passer cette journée et cette route « nationale » ne sera pas une partie de plaisir pour la conduite. Il s’agit en fait d’une piste gravillonnée et pas vraiment lisse, mais les paysages traversés feront quand même de cette journée une très belle journée.
Sur la route, nous nous arrêtons pour admirer les points de vue proposés et faisons quelques haltes dans des jolis villages paisibles et typiques. Tout d’abord Seclantas avec sa place et son église. Aujourd’hui c’est d’ailleurs la messe et les fidèles sont nombreux.
Nous y faisons également un crochet (une heure aller-retour) vers la Laguna de Brealito où nous assistons à une drôle de scène. En effet, deux éleveurs et leur chien essaient de faire grimper leur troupeau de chèvres sur un flanc de montagne très abrupt. Les chèvres n’ont pas vraiment l’air motivées et cela devient très vite un joyeux bordel, mais au bout du compte les chèvres écoutent leurs maîtres et grimpent.
Nous continuons notre route et arrivons à Molinos, un village typique, paisible, avec sa place et son église où nous remplissons un peu le réservoir dans une station « maison », en fait un particulier stockant de l’essence dans son garage et la revendant en bidon.
Puis Angastaco, conçu comme les autres villages avec sa place et son église. C’est ici que nous choisissons de faire une pause déjeuner. Salade, poulet rôti et frites, le tout arrosé d’une Salta (bière locale) bien fraiche, il ne nous en faut pas plus !
La route traverse ensuite la Quebrada de Las Flechas, puis la Quebrada del Estanque, des vallées ou plutôt des canyons nous offrant des paysages accidentés incroyables.
L’arrivée dans le village de San Carlos signe le retour d’une route asphaltée, et après cette longue journée nous arrivons enfin à Cafayate (prononcer Cafachaté, les argentins prononçant les « y » et les « ll » « ch »). Nous déposons Francesca à l’hôtel qu’elle a réservé et suivons Antonio pour faire halte avec lui dans une pension familiale très sympa pour les deux prochaines nuits.
Après une bonne douche, nous sortons sur la place centrale de la ville pour aller à une adresse réputée, la Casa de las Empañadas. Nous y faisons honneur aux spécialités de la maison, les célèbres chaussons fourrés et le Torrontes, cépage de vin blanc local fruité et très bon.
Enfin, il est temps de rentrer pour trouver le sommeil très rapidement dans notre dortoir sentant quand même un peu les pieds.
Cachi – Cafayate : 160 km, 10 heures (pas mal d’arrêts « miradors », pause déjeuner et piste 40 km/h max)
11 décembre 2017
Aujourd’hui encore, nous nous levons assez tôt pour profiter de la journée, sachant que la météo annonce des pluies torrentielles dans l’après midi. Nous avons décidé d’aller faire la randonnée du Rio Colorado, et nous proposons à Francesca et Antonio de nous accompagner.
Le petit déjeuner englouti, nous passons récupérer l’italienne et nous voilà parti pour un petit quart d’heure de route direction le camping Rio Colorado. Sur la route, des « guides » nous offrent leurs services mais nous refusons poliment, sachant que même si le sentier n’est pas du tout balisé (serait-ce fait exprès d’ailleurs ?), ils ne sont pas nécessaires.
Nous arrivons au départ du sentier et commençons notre marche, le long du Rio Colorado qui coule paisiblement dans un canyon peuplé de vaches et de chèvres. L’objectif de la marche est d’arriver à une cascade où nous pourrons nous baigner.
Arrivés à une cascade où des marcheuses se baignent, nous sommes a priori bloqués et ne savons pas trop où aller. Nous grimpons donc sur le flanc du canyon en suivant un pseudo-sentier, mais arrivés en haut nous ne trouvons pas où continuer. Nous y assistons aux passages de deux groupes « guidés » où les « professionnels » font littéralement escalader leurs clients alors que des passages plus faciles existent.
C’est là qu’après un petit problème de communication , je me retrouve seul à explorer un passage le long du Rio, pendant que mes 3 compagnons continuent à tenter d’apprivoiser les hauteurs du canyon. Nos chemins se séparent donc puisqu’apparemment ils ont fini par trouver un chemin praticable sur les hauteurs, alors que le long du Rio je trouve également un passage facile.
Finalement, la pluie arrive par petites gouttes et pour éviter de me retrouver sous un déluge dans un canyon, je continue mon chemin et fait la boucle en solo, alors que le gruppetto Emie, Francesca et Antonio va à la cascade et se baigne avant de refaire le chemin à l’envers à ma recherche.
Nous nous retrouvons finalement sans soucis à la voiture et sous le soleil et décidons d’aller à la Bodega Luis Mounier (Finca Las Nubes) pour y déguster du vin et déjeuner.
Un plateau de fromages plus tard, nous nous dirigeons à la cave, sans Antonio malade, pour une dégustation des vins de cette petite maison familiale. La production y est faible mais de qualité, et encore une fois nous sommes surpris que les vins proposés soient si bons. Le rouge (Cabernet Sauvignon ou Malbec), le rosé mais surtout le blanc (cépage Torrontes fruité), produit phare de la région, sont jeunes mais excellents. Nous achetons d’ailleurs deux bouteilles et après avoir laissé passé l’orage et les fortes pluies, nous redéposons Francesca à son hôtel et retournons au nôtre pour nous poser un peu et faire une lessive.
Il est l’heure d’aller manger, et n’ayant pas forcément envie de cuisiner, nous retournons à la Casa de los Empañadas pour y déguster une douzaine de chaussons et un pichet de Torrontes qui passe bien.
Enfin, nous retournons au dortoir très masculin pour y passer notre dernière nuit à Cafayate.
Notre auberge à Cafayate : La Casa Huesped, 140 ARS /p la nuit avec petit déjeuner. Une pension familiale bien placée et très agréable.
Une bonne adresse : La Casa de los empañadas, 220 ARS la douzaine d’empañadas et un pichet de blanc Torrontes.
Dégustation : la Finca Las Nubes (Luis Mounier), 70 ARS /p la dégustation de cinq vins (déductible sur un éventuel achat).
12 décembre 2017
Le programme d’aujourd’hui nous ramène tranquillement à Salta. Pas de réveil, un petit déjeuner pris sans stress, et c’est l’heure du départ. Nous faisons nos adieux à nos compagnons de route Antonio et Francesca puis chargeons la voiture. Enfin, nous partons pour Salta via la route panoramique traversant la Quebrada de Cafayate.
Peu après la sortie de la ville, nous prenons deux jeunes auto-stoppeurs. Lui est danois, vit aux États Unis mais étudie à Buenos Aires où il a rencontré sa copine argentine, étudiante également.
Nous prenons notre temps sur cette route extraordinaire où les paysages magnifiques nous obligent à nous arrêter plusieurs fois pour en profiter un maximum. Nos auto-stoppeurs nous quittent ensuite, et nous continuons à profiter des panoramas et des différents miradors (Las Ventanas, La Yesera, Las Tres Cruces, la Garganta del Diablo ou El Amphiteatro).
Après une cinquantaine de kilomètres, la route devient quelconque et nous déroulons le trajet jusqu’à El Carril. C’est ici que nous avions mangé de si bons empañadas mais la caravane est aujourd’hui fermée. Pas grave puisque quelques mètres plus loin, un autre bouiboui nous accueille et nous engloutissons notre douzaine de chaussons arrosée d’une Salta bien fraîche.
Nous arrivons ensuite au centre de Salta et nous rendons la voiture. Notre bus étant à 1h00 il faut tuer le temps et pour cela, rien de tel qu’un Mc Do pour profiter de la clim, du wifi et de succulentes glaces.
Nous squattons donc quelques heures et allons à la station de bus. Notre bus est à l’heure et peu après le départ, nous nous endormons jusqu’au petit matin et notre dernier passage de frontière entre le Chili et l’Argentine.
Cafayate – Salta : 200 km, 5 heures (avec pas mal d’arrêts « miradors »)
Bus Salta – San Pedro de Atacama : 900 ARS /p