Samedi 7 septembre 2019
Un voyage pas si serein
C’est un voyage particulier qui commence puisque c’est à San Francisco en Californie que nous allons passer un mois. La particularité ici c’est que d’une part nous irons aux États-Unis pour y prendre des cours d’anglais, et d’autre part nous ne serons pas seuls puisque ma collègue Fred nous accompagnera dans cette nouvelle aventure.
En effet, notre beau pays nous offre l’opportunité d’être financés pour une formation (à condition bien entendu d’avoir d’abord travaillé suffisamment) et après renseignements, les cours d’anglais à l’étranger sont éligibles à ce type de financement.
Nous avons donc tous trois saisi cette opportunité de partir en Californie pour améliorer notre anglais, le tout en immersion totale. Bien sûr, le tourisme aura aussi la part belle lors de notre séjour !
Après un voyage en train Dijon-Roissy CDG sans problème, nous sommes bloqués à l’enregistrement. En effet, nous apparaissons bien sur le vol Paris-Chicago, mais aucune trace de nous sur le vol Chicago-SF ! Nous restons pas loin d’une heure à l’enregistrement des bagages et finalement, c’est par la case billetterie que nous passons. Les agents y appellent le siège d’American Airlines et en 30 secondes le problème est réglé. Ouf !
Comme toujours, le voyage alterne films, repas, attentes, et après une rapide escale à Chicago, nous arrivons sans encombres à San Francisco. Après une attente interminable à l’arrêt de bus du SamTrans, nous prenons enfin le 292 qui nous amène dans le centre.
Il est tard et pour atteindre le quartier où on loge il faut traverser le Tenderloin, un endroit pas très fréquentable et carrément crado, où se côtoient les sans-abris avec leur caddies plein de bric à brac, les drogués et les zinzins qui parlent tout seul. Un type nous propose alors de nous accompagner pour que nous arrivions en sécurité et nous raconte son histoire. Caleb est de Sacramento, est venu avec sa soeur qui a été arrêtée pour défaut de permis et est donc coincé ici. Il ne lui manquerait que 2$ pour rentrer chez lui. Un peu tiré par les cheveux mais c’est plus drôle que les clochards qui font la manche ! Malheureusement pour notre « guide », nous n’avons pas de monnaie pour lui, c’est notre premier jour aux USA et nous n’avons que des gros billets.
La réservation de nos chambres a été faite par notre école et une erreur a été commise. Où est donc passée l’efficacité américaine ? En effet, je suis placé dans une chambre avec un geek asiatique pendant qu’Emie et Fred sont ensemble. What the fuck ? Nous décidons donc de dormir tous les trois dans la même chambre, évitant à Fred la colocation avec un homme dont on ne sait rien. Nous essaierons de trouver une solution avec Josh, le manager lorsque nous le verrons.
La nuit au son des sirènes des pompiers est plutôt agitée, et le décalage horaire nous fait nous réveiller régulièrement.
Vol Paris / San Francisco : 404,44 €/p a/r avec Finnair
Bus SamTrans aéroport / centre-ville : 2,25$/p (environ une heure de trajet)
Dimanche 8 septembre 2019
Premières visites
Pour autant, ce n’est pas la fatigue qui va nous arrêter aujourd’hui. L’excitation de la nouveauté nous donne de l’énergie, et le petit-déjeuner gargantuesque de l’hôtel va nous fournir le carburant. Au menu, buffet de toasts, fruits, café, jus, fromage. Il y a carrément de la pâte à pancakes disponible pour faire cuire nos propres crêpes !
Repus, nous sortons alors pour une exploration des quartiers de SF. « Frisco » est une grande ville américaine, mais pas immense (environ 800 000 habitants) et tout peut ainsi être fait à pied ou presque.
Nous démarrons notre périple par Union Square, la place des grands magasins et des grands hôtels. Nous y découvrons pour la première fois le fameux Cable Car et les rues accidentées célèbres pour apparaître dans tous les films se déroulant à San Francisco.
Nous continuons notre visite par Chinatown, connu pour être un des plus grands quartiers chinois du monde hors Asie. Effectivement, nous y retrouvons les odeurs et les produits que nulle part ailleurs on ne retrouve. Les petites échoppes y vendent fruits, légumes, épices et autres choses inhabituelles pour les occidentaux.
Un festival y a d’ailleurs lieu, le Festival de la Lune. Les rues sont fermées à la circulation et des stands divers et variés sont montés. On peut y avoir une consultation de médecine chinoise gratuite, s’y faire prédire l’avenir, acheter tout et n’importe quoi ou jouer à la loterie en ce jour de chance.
Notre tour des quartiers nous fait ensuite passer par North Beach, le quartier italien où s’agglutinent les restaurants proposant pâtes et pizzas. Les Irlandais y sont également représentés puisque les pubs ne sont pas rares ici. Un camion de pompier nous gratifie ici d’un coup de sirène et d’un Hi ! bien senti.
La balade nous amène alors à Telegraph Hill où la Coit Tower surplombe la baie de San Francisco. Même sans monter au sommet de la tour, la vue y est très belle et on y découvre au loin Alcatraz, le Bay Bridge et surtout le fameux Golden Gate Bridge.
Nous y apercevons aussi quelque chose qui attire notre curiosité et nous donne envie d’aller voir de plus près. C’est ainsi que nous nous dirigeons vers le Pier 39, un quai de l’embarcadère (l’Embarcadero) squatté par des otaries.
Une bonne cinquantaine d’otaries se font ici griller au soleil sur les pontons normalement réservés aux bateaux. Devenues célèbres et faisant maintenant partie du décor, plus aucun bateau n’est autorisé à s’amarrer ici et le Pier 39 est le sanctuaire de ces animaux.
Cette partie de l’Embarcadero est appelée le Fisherman’s Wharf, un endroit hyper touristique, où la concentration de magasins de souvenirs et de restaurants est impressionnante. Pour autant, c’est plutôt sympa de s’y balader puisque malgré ce côté commercial extrême, l’endroit y a gardé l’aspect d’un village de pêcheurs et cette contradiction en fait son charme.
Nous y découvrons aussi un musée assez fun, le Musée de la Mécanique (en français dans le texte). Il s’agit d’un hangar où sont exposés des dizaines de jeux mécaniques, comme ceux que l’on pourrait trouver dans une ancienne fête foraine. Certains sont réellement datés, mais il y a aussi pour les plus jeunes des jeux vidéos, quoique déjà passés à la postérité comme Cruise n’USA ou encore Street Fighter. En tout cas, pour un quarter (25 cents) on peut jouer à n’importe lequel de ces jeux puisque tous fonctionnent encore et attirent petits et grands.
La faim commençant à nous tirailler, nous cherchons sur le chemin du retour à l’hôtel un endroit où déjeuner. Naturellement et sans s’en rendre compte, c’est dans un bistrot typiquement français que nous déjeunerons de bonnes et copieuses salades.
Avant de retourner à la chambre, nous faisons un petit détour par Lombard Street et sa célèbre portion en lacets très serrés, « Crookedest Street ».
Nous rentrons ensuite à l’hôtel pour une petite sieste, le décalage horaire et la fatigue du voyage n’ayant pas encore été absorbés.
Finalement, c’est trois heures que nous passons à dormir. Une petite toilette rapide et nous voilà ressortis en ville pour aller voir un match de Football Américain dans un pub. Nous choisissons un pub du côté de Union Square où nous prendrons bières et sodas pour l’apéritif.
Le match terminé, c’est dans un Diner typiquement américain, le Pinecrest, que nous allons manger. Omelettes et burgers servis dans un box par des mexicains, cuisine ouverte avec des clients au bar, tous les clichés sont réunis. En tout cas nous y avons bien mangé et c’est bien là le principal.
Nous rentrons alors à la chambre pour y passer la nuit, mais nous sommes totalement décalés et le sommeil est léger.
Lundi 9 septembre 2019
Rentrée des classes
C’est ainsi qu’à 4h00 du matin, Emeline sort de la chambre avec ses affaires. Avec Fred nous sommes déjà réveillés mais nous nous demandons pourquoi Emeline est partie avec sa serviette.
Nous la revoyons 10 minutes plus tard douchée et éveillée comme si nous devions nous préparer à partir. En fait, son téléphone était resté à l’heure de notre escale à Chicago et elle pensait qu’il était plus de 6h du matin ! Après un fou rire collectif, la fatigue nous fait nous rendormir deux heures, et lorsque le réveil sonne, nous nous y prenons à deux fois pour vérifier l’heure.
Le petit-déjeuner englouti, nous faisons nos sacs pour notre rentrée scolaire. Bon, pas de baskets blanches ou de nouveaux agendas, mais ça fait quand même bizarre de se dire que c’est l’heure d’aller à l’école.
C’est à pied et en une quinzaine de minutes que nous arrivons à Market Street où notre école se situe. Une quinzaine d’étudiants sont dans notre cas de première journée et pour ce groupe, la matinée est plutôt administrative. Inscription, vérification des passeports, récupération des livres, nous sommes très bien accueillis par Jacob, l’entertainer de l’école qui s’occupe de la partie confort des étudiants.
Dans cette école, des activités hors classes y sont proposées les après midis puisque nous n’aurons cours que le matin. Visites de quartiers, match de base-ball ou proposition de restaurants, Jacob est là pour nous informer sur la ville et pour que nous nous sentons bien à San Francisco. Tellement bien que son discours de rentrée nous offre une apologie totalement lunaire de la marijuana, légale depuis peu en Californie. Complètement impensable en France, seulement normal ici.
Après cette présentation en mode One Man Show de Jacob, nous passons aux choses sérieuses. C’est devant un ordinateur, chacun de notre côté, que nous passerons une série de tests (grammaire, écriture et entretien) qui va définir notre niveau initial et la classe dans laquelle nous serons à partir de demain.
Cette école met décidément les élèves dans les meilleures conditions puisque le repas du midi peut être pris dans le Café. Pedro et Maya, les intendants salvadoriens, y cuisinent un déjeuner tous les jours, et le prix défie toute concurrence. Pas besoin de chercher où et quoi manger à l’extérieur, le repas y est très bon ici, a une option végétarienne et est varié. Nous avons donc trouvé notre cantine pour les midis de la semaine.
Aujourd’hui c’est spaghettis à la carbonara et une fois repus, nous retournons à la chambre pour une sieste qui on l’espère sera enfin réparatrice.
La fatigue et le décalage horaire commencent à s’estomper mais sont encore là.
Reposés, nous décidons de sortir boire un verre et cette fois, c’est sur Hyde Street, au Aces que nous allons regarder un match de Football Américain. L’ambiance y est amicale et moins guindée que sur Union Square. Au bar, je commande une bière pour Emeline et moi et essaie de commander une eau gazeuse pour Fred. Je n’arrive pas à me faire comprendre et après avoir dit que je voulais une « bubbling water », le barman me sert un Bourbon à l’eau ! Mauvais choix de mot (il faut demander un « Seltzer » ou une « Sparkling Water » pour une eau gazeuse) et très mauvaise prononciation, les cours d’anglais seront définitivement utiles !
Une fois le match terminé, nous allons faire quelques courses pour le dîner. Ce n’est pas l’Asie ici et la vie est chère. Nous n’avons pas les moyens d’aller au restaurant tous les jours et le soir, nous nous ferons donc à manger dans la cuisine de l’hôtel.
C’est un dîner léger que nous nous concoctons, et après avoir vaqué à nos occupations nous nous endormons assez tôt.
Mardi 10 septembre 2019
Castro
Nous nous levons encore une fois aux aurores et sans réveil.
Après le petit-déjeuner, c’est à notre premier cours officiel que nous nous rendons.
Nous sommes tous les trois dispatchés dans des classes différentes et faisons connaissance avec nos profs et camarades de classe respectifs.
La matinée passe vite et à aucun moment nous ne nous ennuyons en classe. Les cours sont animés, rythmés, et bien entendu, tout se passe en anglais. Nous ne restons pas plus de 5 minutes sur un exercice seuls devant notre feuille et les profs nous encouragent à parler, même si ce n’est pas en rapport avec la leçon du jour.
Après cette matinée de découverte, nous déjeunons à l’école puis retournons à l’hôtel pour effectuer notre partie administrative avec le manager. Dépôt de caution et consignes générales, Josh nous met à l’aise et le séjour sera à coup sûr agréable. Seul hic, il n’y a aucune solution au problème de chambre et nous décidons finalement de passer tout le séjour à trois dans la chambre.
Pour cet après-midi, le plan est de bien marcher pour nous fatiguer. Nous voulons enfin passer une nuit complète sans nous réveiller et pour cela, il faut que nous soyons éreintés.
C’est donc en direction de Castro que nous nous dirigeons. Nous traversons des quartiers résidentiels sans réel intérêt, à part des panneaux qui attirent notre regard. Des pavillons sont en effet « marqués » comme contenant des produits dangereux pour la santé (amiante ou plomb par exemple). Pourtant, des gens y habitent. En y regardant de plus près, les panneaux indiquent que les personnes vivant ici sont informées que le logement est dangereux pour la santé et qu’aucune poursuite ne peut être intentée à l’Etat ou à la Ville. Une nouvelle fois, complètement impensable en France, seulement normal ici.
Nous arrivons alors à Castro, le quartier ouvertement gay de San Francisco. La rue principale est aux couleurs de l’Arc en Ciel et même les passages piétons sont peints avec ces couleurs. Le magnifique Castro Theater domine la rue animée.
Nous passons devant un bar proposant des bières à 2$ et il ne nous en faut pas plus pour tester l’endroit. Lumière rouge, musique d’ambiance électro, quelques musclors chauves, barbus ou à moustache et en débardeur peuplent l’endroit. Emie et Fred sont les seules filles du bar, et si nous doutions d’être dans le bon quartier, ce doute est maintenant levé. L’ambiance y est très sympa mais il est temps de quitter Castro.
Nous repartons pour notre longue marche dans les rues de San Francisco direction Mission, le quartier hispanique. Nous faisons un léger détour que seuls les touristes français sont capables de faire pour aller voir la fameuse « Maison Bleue » de Maxime Leforestier, puis arrivons dans Mission.
Emie n’est pas tranquille, la réputation du quartier n’aidant pas forcément. Nous ne nous attardons pas et prévoyons de revenir plus tard explorer ce quartier.
En retournant à Tender Nob, notre QG, nous en profitons pour aller faire les courses pour le dîner. Au menu ce sera omelette aux légumes.
La journée a été fatigante et nous sentons qu’il ne nous faudra pas longtemps pour nous endormir. Enfin pour une vraie nuit de sommeil ?
Mercredi 11 septembre 2019
Oakland
Enfin nous avons dormi jusqu’à la sonnerie du réveil. Enfin nous nous sentons bien reposés. Cela tombe bien puisque une nouvelle grosse journée nous attend.
Le petit-déjeuner englouti, nous nous dirigeons vers l’école à pied. Nous connaissons bien le trajet et croisons les nombreux « zinzins » de San Francisco. C’est impressionnant le nombre de pauvres gens qui sont fous et vivent dans la rue. Ils parlent seuls, crient ou font des gestes automatiques sans s’en rendre compte. Ces gens de la rue sont encore plus à plaindre que les sans-abris qui eux ont toute leur tête (enfin presque).
Le cours de la matinée passe rapidement et encore une fois, nous sommes conquis par la méthode d’apprentissage et comprenons un peu plus le problème franco-français au niveau des langues étrangères. Peut-être qu’un jour l’Education Nationale fera son auto-critique et changera ses méthodes. Une piste pour le mammouth : ici, même pour les débutants tout le cours se déroule en anglais. Pas de traduction, les mots ou les phrases sont tournées, retournées, mimées ou dessinées pour que tout le monde comprenne.
Nous déjeunons à l’école puis pour la première fois nous nous séparons de Fred. En effet, elle passera l’après midi avec Margaux, sa fille venue de Tahiti où elle travaille. Elle restera ici pendant une semaine avant de repartir sur son île, et cet après midi, ce sera mère-fille dans Haight-Ashbury, le quartier hippie de San Francisco.
Pour notre part, nous rejoignons l’excentrique Jacob qui organise aujourd’hui un tour à Oakland. Avec d’autres étudiants, nous prenons Market Street jusqu’à l’Embarcadero. Nous avons une vingtaine de minutes avant le ferry et déambulons dans ce terminal bardé d’échoppes en tout genres. Restaurants, magasins d’artisanat et de produits locaux, il s’agit d’un endroit plutôt agréable et pas forcément touristique.
Nous prenons ensuite le Ferry pour Oakland, une ville plus grande que San Francisco mais considérée plutôt comme sa banlieue puisque la plupart des habitants travaillent à Frisco mais n’ont pas les moyens de s’y loger. Le trajet en ferry nous offre une très belle vue de SF et de sa baie. Nous longeons le Bay Bridge et débarquons à Oakland sur le Jack London Square. C’est alors que nous apprenons que cet écrivain célèbre est né et a vécu ici.
Nous nous arrêtons au bar « Last Chance, First Chance », un établissement centenaire qui a survécu aux différents tremblements de terre que la baie a subi, notamment celui de 1906. Cela nous permet de discuter avec les autres étudiants et ainsi pratiquer l’anglais avec des brésiliens, une suissesse et une autre française.
La suite de la visite nous amène au Merrit Lake, plus une avancée de l’océan dans les terres qu’un lac. L’endroit est plutôt joli et les cyclistes et les coureurs y sont nombreux.
Oakland est une ville agréable, sympathique, mais n’a pas forcément le cachet et l’histoire d’une vieille ville. Tout y a l’air neuf et l’architecture est assez moderne.
J’en profite pour discuter avec Jacob et lui demander comment le travail est organisé aux Etats-Unis. Pour nos amis gilets jaunes, il faut savoir que les américains travaillent 40 heures par semaine et ont… deux semaines de congés payés par an ! Enfin, s’ils ne font pas 40 heures, ils ne sont pas considérés comme salariés et n’ont pas droit aux différentes aides mises en place (assurance médicale, chômage…). Ceux qui sont à temps partiel doivent donc trouver un second emploi. Je me permets alors de gentiment casser le moral de Jacob en lui dévoilant nos conditions de travail en France avant le retour à San Francisco par le BART, le métro/RER de la baie.
Nous retrouvons ensuite Fred et Margaux à Union Square, où un petit concert gratuit de musique cubaine et brésilienne est organisé.
Pour le dîner, nous retournons au Pinecrest Diner y déguster omelettes et burgers, puis il est l’heure pour Margaux de retourner à son hôtel. Nous prenons la précaution de la raccompagner puisque son établissement est en pleine jungle dans le Tenderloin.
A cette heure-ci, les trottoirs sont bondés par les sans-abris, leurs tentes, mais aussi les drogués qui se piquent en pleine rue et à la vue de tous. Rajoutons à cette cour des miracles une prostituée naine (pour les connaisseurs, elle rappelle étrangement celle du film Total Recall avec Schwarzenegger) et le tableau est complet.
Nous rentrons enfin à l’hôtel et après un petit café/thé, nous nous endormons presque instantanément.
Jeudi 12 septembre 2019
Golden Gate Bridge
La routine s’installe le matin. Lever, petit-déjeuner, départ pour l’école. Sur le trajet, nous y croisons les habituels dérangés du cerveau, les « zinzins ». Aujourd’hui, c’est un type qui engueule son reflet dans une vitrine. Il est carrément prêt à en découdre le mec ! Lors de la visite à Oakland, Jacob nous a précisé que ces fous devaient leur état à la drogue dure mais pas seulement. En effet, certains ont de gros problèmes psychologiques à la base et malheureusement personne ne peut s’en occuper. Ils se retrouvent donc à la rue, livrés à eux mêmes.
Bref, notre matinée en classe se passe bien et Fino, mon prof, aime discuter de la société américaine. Aujourd’hui c’est la peine de mort qui en prend un coup. Elle est légale en Californie mais depuis 2007 il n’y a eu aucune exécution. Contrairement au Texas qui exécute en moyenne un prisonnier par jour ! Et sans doute un innocent de temps en temps…
Le déjeuner à l’école est une nouvelle fois excellent, puis nous retrouvons Margaux pour une excursion en vélo.
Nous récupérons nos machines de location à Union Square, direction le Golden Gate Bridge. La balade est très sympa, et même si certaines rues montent plutôt bien, la difficulté est relative. Nous passons le long de l’océan par l’Embarcadero, Fisherman’s Wharf ou Fort Mason. Nous nous arrêtons sur une aire engazonnée où une sorte de kermesse est organisée. Des équipes s’affrontent sur des jeux funs du genre course de sacs ou relais endiablés.
Nous en profitons pour faire un tour aux toilettes et là nous observons un autre type d’illuminé. Le mec est en plein échauffement pour ce qui nous semble être un sport de combat. Tenue adéquate, style travaillé, il se met alors en position de pompes. Et là c’est le fou rire total. Seule la tête bouge et les « pompes » s’enchaînent à la vitesse de la lumière. Le tout avec des expirations exagérées.
Après cette récréation, nous arrivons au Golden Gate Bridge et empruntons le côté baie du pont. La vue y est incroyable sur Alcatraz, San Francisco et sa baie. On y aperçoit également des otaries qui se baignent sous le pont.
Le Golden Gate Bridge date de 1937 et a la particularité d’avoir été conçu et construit en 5 ans seulement. Il mesure 2 km (1300 m pour sa partie suspendue) et est continuellement repeint. L’ouvrage est superbe et c’est très agréable d’être sur ce pont mythique.
Au bout, nous retrouvons l’ensemble des touristes qui prennent des bus ou des tours operators à Vista Point. Nous y sommes survolés par des condors et la vue est rendue exceptionnelle par la météo impeccable.
Il est ensuite temps de rentrer. Nous avons la possibilité de prendre le ferry à Sausalito mais nous préférons retourner à SF en vélo.
Sur le chemin du retour nous nous arrêtons au Palace of Fine Arts, un endroit totalement improbable dans une ville américaine. Ce bâtiment date de 1915 et a été construit exprès pour une exposition internationale, mais s’inspire de l’architecture grecque et romaine, époque où les Etats Unis étaient encore l’Amérique et peuplée d’Indiens. L’endroit est paisible, joli et mérite le détour.
En chemin, un endroit attire notre curiosité. Une piste colorée accueille les fanas de roller. Un DJ met le tout en musique et certains pratiquants sont costumés, d’autres dansent, le tout dans une ambiance calfornienne, fun et bon enfant.
Le long d’une plage, nous apercevons une otarie à une dizaine de mètres du rivage. Il y a même un nageur qui passe tout près sans s’en rendre compte.
Le retour à Union Square met nos jambes et nos fesses à rude épreuve, mais cela en valait la peine. L’excursion a été un très bon moment et il faut maintenant passer par la case courses puisque demain, nous partons camper au Yosemite Park.
Direction donc le Trader’s Joe pour y acheter de quoi manger le soir et au camping. Sur le trajet, une femme complètement droguée est assise sur le trottoir et nous offre une vue imprenable sur son mont de Vénus dont l’entretien laisse clairement à désirer. Pour éviter de vomir nous détournons le regard et passons notre chemin rapidement.
Nous retournons enfin à l’hôtel pour une bonne douche. Ce soir, Margaux est notre invitée mais c’est elle qui se propose pour faire à manger. Notre chef nous fera une bonne poêlée de légumes accompagnée d’une bière bien fraîche et méritée.
Il est ensuite temps d’aller nous coucher non sans avoir oublié de faire nos sacs pour Yosemite.
Location de vélos : 25 $/p la journée